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Les trois filles de Gnamien Kli le bon dieu

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Description

Gnamien Kli le bon dieu avait trois enfants : Kpin l’aînée, Sèssè l​a​ cade​tt​e​, et Kanhan la benjamine. Ces trois filles là vivaient en parfaite harmonie. ​Elles​ ​prenaient leurs trois repas par jour, que leur père leur faisait parvenir par l’intermédiaire de son émissaire. Quand l’heure de manger arrivait, les trois filles se mettaient à chanter en chœur et, lorsque leurs voix mélodieuses parvenaient à leur père, celui-ci leur envoyait de quoi se nourrir.

Et tout le monde se régalait, et tout le monde était content́.  

Les trois filles réservaient toujours une portion du copieux repas à leur amie commune, Idjirwa la fourmi.

Voilà qu’un jour, en l’absence de Kpin et de Sèssè, Idjirwa la fourmi s’approcha de Kanhan la benjamine et lui tint ces propos : « Toi, Kanhan, sais-tu que c’est ta voix aigüe qui touche le cœur de Gnamienkpli votre père ? Je t’assure que sans toi, votre ensemble ne serait pas si mélodieux.»

Ces propos flatteurs firent naître chez la benjamine un sentiment d’orgueil. Elle venait ainsi de réaliser l’importance qu’elle avait dans le chœur qui leur permettait d’obtenir leurs trois repas quotidiens.

Un autre jour, Idjirwa la fourmi se rendit auprès de Sèssè l​a​ cadet​te​ et lui dit : « Tu sais, au football, le numéro 10 est le meneur de jeu. Je comprends maintenant pourquoi ce sont les numéros 10 qui remportent le plus souvent le ballon d’or. Dans le chœur des enfants de Gnamienkpli, s’il faut attribuer le numéro 10 à quelqu’un, je te le donne sans réfléchir à toi, la voix medium. »

- Sèssè : Ah vraiment ?

A ces mots, Sèssè ne se sentit plus de joie, elle était fière de savoir que la beauté du chœur dépendait d’elle, uniquement d’elle.

Le jour suivant, Idjirwa la fourmi alla trouver Kpin, l’aînée, et lui dit : « Toi, la voix basse qui assures et qui rassures, tu es pleinement dans ton rôle d’aîné, les autres voix peuvent se reposer sur toi, sans toi elles se perdraient dans l’air et vous seriez déjà mortes de faim. »

- « Ah Idjirwa, tu me flattes ! » répondit Kpin.

Elle venait de réaliser l’importance capitale de la basse dans le chœur.

Dès lors, chacune des trois filles de Gnamienkpli était convaincue d’être indispensable au trio. Cela leur donna des ailes. Aux heures des repas, chacune faisait son petit numéro, ivre d’orgueil et de caprice. Désormais, chacune traînait des pieds et se faisait désirer au moment de se réunir. Parfois, c’était sous la fausse médiation de la fourmi que le chœur parvenait à s’assembler. Lassée des caprices de ses jeunes soeurs, Kpin décida de se retirer pour chanter seule. Sèssè et Kanhan firent de même, chacune partit de son côté. Mais durant les trois jours au cours desquels elles chantèrent en solo, les filles du bon dieu ne rencontrèrent que l’indifférence de leur père. En conséquence, aucune nourriture ne leur parvint durant trois jours.

Le soir du troisième jour, affamées, elles se décidèrent enfin à se parler. Elles se rendirent compte que leur discorde venait des commérages de Idjirwa la fourmi. Pour en avoir le cœur net, elles décidèrent de réunir à nouveau leurs voix. Après les trois couplets habituels, voici que l’émissaire de Gnamienkpli se présente les bras chargés de victuailles. Des fruits et des légumes juteux et savoureux, des grandes portions de foutou banane, de placali, accompagnés de sauce graine, sauce gouagouassou, sauce arachide, de grands plateaux de poissons bra​i​ssés, de poulets piqués, accompagnés de frites d’igname, de frites de patate, de frites de plantin, et cætera, et cætera, et cætera. 

Chant-chœur

Tout le monde était content

Chant-chœur

Les filles résolurent alors de se débarrasser de la fourmi.

Ce rejet eut pour conséquence de plonger la fourmi dans la faim, au point d’être presque coupée en deux. Depuis, elle est contrainte de travailler en équipe avec ses congénères pour assurer sa survie. Les hommes et les femmes, quant à eux, ont perdu toute confiance en la fourmi, c’est pourquoi dès qu’ils sentent sa présence sur son corps, ils s’en débarrassent aussitôt.

Mon conte est fini.

Crédits

Les trois filles de Gnamien Kli le bon dieu 

Interprété par Koami Vignon et Vincent Kouamé. Chant : Rebecca Kompaoré, Valérie Gobey et Flore Kra. 

Musique : Jean Sempé Ake Olloé.

Recherche des contes et adaptations : Flore Kra, Valérie Gobey, Eugène Konan et Elvis Tanoh.

Production déléguée : Sonia Arruda Touré, Romain Masson

Assistant de production : Romain Chmiela, Eugène Konan,

Assistant à la réalisation : Elvis Tanoh.

Réalisation : Laure Egoroff et Tidiane Thiang.

Remerciements à Thomas Weill, Yanick Zagba, Sony Music Africa, Stéphane Dogbo, et les équipes de RFI.

Avec le soutien du programme "Accès Culture" de l'Agence française de développement et l'Institut français.

Une production Making Waves et Des Livres Pour tous - Côte d'Ivoire.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 14 juin 2021
Nombre de lectures 0
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

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