Une Chronique de la democratique ordinaire
223 pages
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Description

Construite sur une séparation entre la vie publique et la vie privée, la politique moderne a façonné l’espace public comme un lieu de transition entre les deux sphères. À la première, les discussions sur les grands enjeux économiques et sociaux ; à la seconde, les conversations intimes sur les émotions et la quotidienneté. Toutefois, selon certains, le dialogue guidé par l’esprit public se serait désormais évaporé. Dans cette chronique, Caroline Patsias revêt des habits d’ethnologue et explore les questions soulevées au cours de ses enquêtes auprès de groupes de citoyens en France et au Québec. Comment ces derniers, soucieux d’améliorer la vie de leur quartier, se politisent-ils ou, au contraire, évitent-ils le politique ? Comment nouent-ils des relations avec leurs institutions ? Comment parlent-ils politiquement de la vie en commun et où le font-ils ? Pour répondre à ces questions, l’auteure a prêté une oreille attentive tant aux propos tenus en public qu’à ceux tenus en privé de citoyens « ordinaires » et de leurs dirigeants. Elle livre ici le fruit de ses réflexions qui intéresseront tous les gens attachés à comprendre les transformations de la démocratie.
Professeure agrégée au Département de science politique de l’UQAM, Caroline Patsias collabore au Centre interdisciplinaire de recherche en développement international et société, au Centre d’études et de recherches sur le Brésil et au Centre de recherche sur les innovations sociales.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782760635197
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Caroline Patsias
UNE CHRONIQUE DE LA DÉMOCRATIE ORDINAIRE
Les comités de citoyens au Québec et en France

Les Presses de l’Université de Montréal
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada Patsias, Caroline, 1973- Une chronique de la démocratie ordinaire: les comités de citoyens au Québec et en France Présenté à l’origine par l’auteur comme thèse (de doctorat--Université Laval), 2004 sous le titre: Vivre-ensemble et communauté politique. Comprend des références bibliographiques. ISBN 978-2-7606-3517-3 1. Comités de citoyens - Québec (Province). 2. Comités de citoyens - France. 3. Démocratie locale. I. Titre. JS211.P37 2016 323’.042 C2015-942709-6 Mise en pages et ePub: Folio infographie ISBN (papier): 978-2-7606-3517-3 ISBN (pdf): 978-2-7606-3518-0 ISBN (ePub): 978-2-7606-3519-7 Dépôt légal: 1 er trimestre 2016 Bibliothèque et Archives nationales du Québec © Les Presses de l’Université de Montréal, 2016 www.pum.umontreal.ca Les Presses de l’Université de Montréal remercient de leur soutien financier le Conseil des arts du Canada et la Société de développement des entreprises culturelles du Québec (SODEC). Cet ouvrage a été publié grâce à une subvention de la Fédération des sciences humaines de concert avec le Prix d’auteurs pour l’édition savante, dont les fonds proviennent du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada.
Table des matières
Avant-propos
Remerciements
Introduction
Chapitre 1
Pourquoi s’engager dans un comité?
Chapitre 2
L’amélioration de la vie quotidienne
Chapitre 3
L’élargissement du champ des préoccupations
Chapitre 4
Comment les comités de citoyens discutent (ou non) avec les institutions
Chapitre 5
Arrondir le quartier et demander quartier au politique
Épilogue
Bibliographie
Annexe
À Josette, Sylvie À mes grands-parents (Marius, Yvonne, Raymonde et Paul)


Avant-propos
C’est à l’automne 1996 que je décidais d’entreprendre une étude sur des comités de citoyens français et québécois. Après maintes hésitations, j’avais jeté mon dévolu sur le Comité d’intérêt de quartier (CIQ) Saint-André à Marseille et sur le Comité de citoyens du quartier Saint-Sauveur (CCQSS), à Québec. J’avais été fortement influencée par les travaux de William F. Whyte (1996) sur la hiérarchie entre les bandes et la structuration sociale d’un slum américain, que j’avais lus à la même époque. Les contraintes de la vie professionnelle m’éloignèrent des comités un temps. C’est à mon arrivée à l’UQAM, en 2010, que je repris ma réflexion en profitant d’une subvention du Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH) du gouvernement canadien – je tiens d’ailleurs à remercier ces deux institutions. J’entamai donc, en 2011, de nouvelles pérégrinations, au sein de groupes montréalais et brésiliens cette fois; j’eus aussi la chance de participer aux réflexions entourant la création d’un budget participatif à Montréal et à New York. Cette période me permit de découvrir de nouveaux horizons théoriques autour des écrits de Eliasoph (2010), de Walsh (2004) et de Conover et al. (2002) entre autres, lesquels changèrent substantiellement le regard que je portais sur les comités. Cette relecture de mes analyses bénéficia de mon intégration au Centre de recherche sur les innovations sociales et au Centre d’études sur le Brésil.
Dans ce livre, toutefois, je me suis surtout concentrée sur les comités québécois et marseillais, les autres enquêtes n’étant pas encore finies. Ces dernières ont cependant nourri mon travail et j’ai pris la liberté d’en utiliser certaines données afin de mettre davantage en relief mes observations. Au-delà des aléas du cursus universitaire et des circonvolutions de la réflexion académique, je dirais que dans ce livre, j’ai nourri l’ambition de mieux cerner la façon dont des groupes de la société civile contribuent à la structure sociale et politique de leurs communautés, la façon dont les citoyens parlent politique .
Si cet objet avait soulevé l’engouement des chercheurs de l’École de Chicago dans les années 1950 ou encore celui des sociologues des mouvements sociaux qui y décelaient l’instrument d’un possible changement social, les comités ne suscitaient plus guère l’intérêt des chercheurs en ce milieu des années 1990. En France, les suspicions de clientélisme (pas toutes fausses) entachaient leur réputation et les enfermaient dans un seul type d’analyse, tandis qu’au Québec et en Amérique du Nord, la contestation sociale, qu’ils étaient censés porter, s’essoufflait (Bacqué et al. , 2005; Bélanger et Lévesque, 1992). Les Français y voyaient des porte-parole du syndrome NIMBY ( not in my back yard ) et une menace à l’intérêt général, les Québécois contestaient leur appartenance au mouvement social (Barthélemy, 2000; Jetté et al. , 2000). Trop politiques pour le milieu associatif français, et pas assez pour le milieu communautaire autonome québécois, telles étaient les critiques énoncées à l’endroit de ces organisations. Ces critiques s’accordaient néanmoins sur une chose: les comités constituaient un objet de recherche suranné qui n’abritait plus qu’une population âgée et symbolisait une façon désuète de faire de la politique.
Un observateur attentif aurait sans doute remarqué que pour désuets, ces groupes bénéficiaient encore de l’attention des élus. Cet élément m’avait intriguée. Un autre également: comment diable justifier des points de vue aussi différents sur des groupes qui, au premier abord, présentaient bien des points communs? À Marseille comme à Québec, ils réunissaient des habitants qui tentaient d’agir pour améliorer la vie en commun dans leur quartier et permettre à tous un meilleur accès à la sphère publique. C’est seulement une fois l’enquête bien avancée que j’ai commencé à cerner les racines de ces points de vue divergents. À l’encontre des analyses récurrentes sur ces organisations, je plaide ici pour la dimension politique de ces groupes et leur contribution à la citoyenneté. Les comités soulignent la façon dont des citoyens entendent résoudre par eux-mêmes les dilemmes inhérents à tout groupe humain: sécurité, inégalités, répartition des ressources, modalités de la vie en commun entre des communautés d’origines ou de milieux différents. Ces questions se dessinaient en filigrane derrière les problèmes traités par les groupes.
Les comités rappellent que les grandes questions du politique ne sont pas uniquement abstraites, détachées de toute réalité quotidienne. C’est au contraire là que se nouent et se résolvent les tensions. À cet égard, ils mettent en lumière certains enjeux de la citoyenneté dans la démocratie contemporaine. Le regard qu’ils suscitent est inséparable d’une culture et d’un contexte politique. La différence entre les associations françaises et le mouvement communautaire autonome québécois est représentative d’une structuration différente de la société civile, et les conceptions et pratiques de la citoyenneté relèvent aussi de cette structuration (White, 2001). Comme l’observent Lavalle et al. (2005) ou encore Houtzager (2003), la participation civique et politique est pour partie le fruit des relations nouées entre État et société civile. Les comités étudiés illustrent cet aspect comme ils permettent de retracer les méandres d’une citoyenneté ordinaire. Et c’est aussi dans cet «ordinaire» que se formule le politique.
Remerciements
Ce livre n’aurait pas été possible sans mon implication au sein des différents groupes que j’ai observés. Je voudrais donc remercier tous les citoyens qui m’ont accueillie, ont consacré de leur temps et répondu à mes multiples questions. Je dois aussi beaucoup à ma sœur Sylvie Patsias. Aussi bien la forme (oui, le français implique l’usage de la virgule…) que le fond ont profité de nos conversations et de ses corrections. Les discussions que j’ai eues avec Yves Schemeil ont également été fécondes pour ce manuscrit. Mes idées initiales ont mûri au gré des discussions avec Ricardo Trajan (dont la présence a changé l’été 2013 – je garde un excellent souvenir des parts de tarte dégustées à l’UQAM durant les soirées tardives de travail et de cette question: «le puzzle Caro, quel est le puzzle?»), Mélanie Robertson («tu veux que les autres comprennent ton texte?») et Julian Durazo (avec lequel j’ai trouvé une émulation, un soutien et un souci sans pareil de la ligne argumentative). Bonnie Campbell, Anne Marie Gingras et Carolle Simard, également mes collègues au département de science politique, ont eu une influence importante sur le manuscrit en me donnant confiance en moi et une image des plus positives d’une carrière au féminin au sein de l’institution universitaire («l’empowerment», comme diraient les membres du comité de citoyens Saint-Sauveur, est aussi porté par un entourage). Mon écriture a certainement bénéficié des conseils de lecture dispensés par Mark-David Mandel (je suis privilégiée de l’avoir comme voisin de bureau). Il y a loin de Grossman aux comités de citoyens, mais la lecture d’un chef-d’œuvre change toujours notre vision du monde. Mon insertion dans mes centres de recherche, aussi bien le Centre interdisplinaire de recherche en développement international et société (CIRDIS) que le Centre de recherche sur les innovations sociales (CRISES), a aussi été un atout. Je pense ici particulièrement aux conseils de Paul Leduc Browne et de Juan Luis Klein. Mes étudiants ont également été une source d’encouragement dans les moments de doute: Merve Erdilmen, Morgane Uzenat, Oscar Cruz, Hiram Poisot Cervantes, Maude Benoit (dont j’ai la chance aujourd’hui d’être la collègue à l’UQAM), Miriam Dermer, Mathieu Bardelli, Véronique Martineau, Nastassia Williams, Julien Poujol, Hugues Fournier, Benoit Gagné, Justine Meuke, Felipe Verdugo et tous les autres que faute de place je ne peux citer. Qu’ils sachent que leurs questionnements ont aidé à affiner ma réf

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