Guillaume Apollinaire

Guillaume ApollinaireToute grande bibliothèque, fût-elle numérique, se doit de consacrer une partie de ses rayonnages aux plus belles pages de poésie. Il est dès lors difficile de passer à côté de ce poète majeur. Guillaume Apollinaire marqua non seulement magistralement son art au début du XXème siècle, mais cet avant-gardiste cubiste est considéré également comme précurseur du surréalisme dont il inventa le nom.

La vie trop courte d'un témoin éclairé de son époque

Fils d’Angelika Krostowicka issue de la noblesse polonaise, le poète Guillaume Apollinaire naît à Rome le 25 août 1880 de père inconnu. Officiellement, il s’appelle Wilhelm Albert Wlodzimierz Aleksander Apolinary Kostrowicki.

Il grandit en Italie jusqu’en 1887 avec sa mère et son demi-frère Alberto Eugenio Giovanni né en 1882. Ils quittent l’Italie pour Monaco de 1887 à 1896. Sa mère gagne sa vie comme entraîneuse. Élève studieux, il rate cependant son bac à Nice en 1897, mais fréquente déjà assidûment les bibliothèques.

Son installation en 1900 à Paris, capitale des arts, démarre dans la précarité, l’obligeant à occuper comme son frère un poste d’employé de banque.

S’il travaille à Paris de 1902 à 1907 pour des organismes boursiers, c’est à cette époque qu’il adopte son pseudonyme de Guillaume Apollinaire, publiant contes et poèmes dans différentes revues. Finalement reconnu par ses pairs comme poète et journaliste, il côtoie alors Picasso, Derain, Vlaminck ou encore le Douanier Rousseau. Il est alors marqué par ses amours chaotiques avec Marie Laurencin.

Décidant de s’engager dans l’armée, il part au front fin 1914 et entretient une correspondance régulière et passionnée avec la comtesse Louise de Coligny. Il est blessé par un éclat d’obus en mars 1916. Durant sa convalescence, il renoue avec les milieux artistiques. 1917 marque son année de poésie la plus prolifique et sa rencontre avec Amélia qui deviendra son épouse l’année suivante. Mais, c’est également en 1918, affaibli par ses blessures que Guillaume Apollinaire meurt, emporté le 9 novembre 1918 par la grippe espagnole.

L'œuvre éclectique et moderne d'un passionné

De Maria Dubois à Amélia Kolb en passant par Annie Playden, Marie Laurencin, Louise de Coligny, Madeleine Pagès ou encore sa marraine de guerre Jeanne-Yves Blanc, toutes ses femmes lui ont inspiré ses plus beaux poèmes. La Chanson du Mal Aimé, en particulier, reflète la déchirure produite par ses ruptures amoureuses.

Alcools, le recueil de poèmes le plus célèbre d’Apollinaire, publié en 1913 est le résultat d’un travail de 15 ans. Avec Zones en introduction, et sur fond de déambulation parisienne, il y fait l’éloge du monde moderne. La beauté des vers s’accompagne d’une démarche qui se veut innovante avec, par exemple, le parti pris de supprimer toute ponctuation. Le poème de Guillaume Apollinaire le plus célèbre est sans doute Le Pont Mirabeau. Marie est inspiré par Marie Laurencin.

Poèmes à Lou exprime sa passion pour Louise de Coligny. Dans Calligrammes, sous-titré poèmes de la paix et de la guerre 1913-1916, les mots s’animent et la poésie devient une forme d’expression picturale.

Guillaume Apollinaire sera également l’auteur de romans et contes. L’enchanteur pourrissant sera illustré de gravures de son ami André Derain. Le poète assassiné sur fond de souvenirs personnels met en scène un monde imaginaire. Sans revendication explicite de sa part, il publie en 1911 le roman pornographique Les Onze Mille Verges.

Témoin de son temps et critique littéraire reconnu, il publie aussi de nombreux essais et chroniques sur les œuvres de ses contemporains ou sur des thèmes qui ont pu marquer l’histoire des arts. Il est enfin un auteur de théâtre avec, notamment Les Mamelles de Tirésias, drame surréaliste écrit en 1917.

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