Notre-Dames-Des-Landes : Récit de la journée Sème ta zad ! (communiqué du collectif ZAD)
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Description

Le collectif ZAD, opposé au projet d'aéroport du Grand Ouest revient sur la journée de mobilisation de ce week-end.
http://zad.nadir.org/

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Publié le 15 avril 2013
Nombre de lectures 44
Langue Français

Extrait

Récit de la journée Sème ta zad

!

samedi 13 avril 2013, par
zadist
Les champs sont encore bien humides pour une grande action agricole, mais cela
fait fait quelques jours que ça fourmille un peu plus encore partout sur la zone

:
préparation des chantiers, des scènes, des gâteaux, dégagement de certains
chemins, signalisation... Puisque la commission du dialogue conseille de
poursuivre le projet d’aéroport, mais que le gouvernement risque de ne pas oser se
lancer dans de nouvelles expulsions avant d’avoir révisé quelque peu la copie,
notre réponse immédiate sera d’asseoir l’occupation à long terme de la zone par de
nouveaux projets agricoles.

En préambule à la journée "sème ta zad , bonne surprise hier soir puisque vers
"
22h, la préfecture a décidé de retirer ses troupes du carrefour de la Saulce, point
central au coeur de la zone menacée par l’aéroport. Cela fait 141 jours que l’on vit
avec une occupation policière permanente

: harcèlements, ralentissements et
perturbations de nos allées et venues avec le choix de contourner à pied par les
champs ou de se faire contrôler, fouiller et humilier. On peut donc dire que leur
départ de la Saulce est un sacré soulagement. Immédiatement, le joyeux message
passe, par la radio, par les chemins, d’une maison à l’autre... Tant et si bien
qu’assez vite une fête s’improvise sur la route, avec quelques chicanes et brasero.

La fête est quelque peu perturbée par la présence de deux camions de
gendarmerie restés en retrait dans un chemin attenant, qui appellent leurs
collègues en renfort et finissent par balancer quelques lacrymos et grenades
assourdissantes au Carrefour. Ce samedi matin alors que les cortèges se
préparent à partir, plus de traces de gendarmes. Comme pour le 17 novembre on
dirait qu’ils ont choisi de faire profil bas ou de faire comme si il n’y avait pas une
occupation militaire quand les caméras débarquent. Il s’agit maintenant d’être
attentif-ve-s à ce qu’ils ne reviennent pas dès lundi et à ce qu’ils nous lâchent
définitivement les basques.

Au départ de la manifestation "sème ta zad", la surprise est moins agréable
puisqu’il pleut généreusement. Le printemps a décidé paresseusement d’attendre
un jour de plus pour s’installer. Malgré ce léger désagrément, pas mal de monde
arrive petit à petit fourche, pioche, pelle en main... A l’est, à la sortie de la
Paquelais, des tracteurs s’installent avec des bennes de fumier ou des outils,
plants et matériaux déposés par les manifestants. Radio klaxon commence à
rediffuser en direct sur les enceintes des sons de la manifestation, de la disco ou
de vieux chants révolutionnaires...Une batukada de bidons, de bric et de broc
s’installe en tête, derrière une banderole "sème ta zad - cultiver, occuper, résister",
une tête de "tanouki" masqué et entonne une chanson de geste hypnotisante sur
les hauts faits des mois passés. Le cortège s’enfile sur la d281. Pour ceux qui ne
sont pas passés depuis quelques mois ou qui découvrent, c’est un moment un peu

surréaliste. Cette route qui en octobre était quoitidiennemement asphyxiée par un
millier de policiers est devenue le cauchemar de tout aménageur du territoire. On y
découvre une architecture défensive et sauvage

: barricades et chicanes, tour de
guets et barraques posées au milieu du bitume, pneux, palettes et panneaux de
circulation détournés de leur usage règlementaire. La DDE en mode zad oblige tout
un chacun à zigzaguer et ralentir un brin mais ça passe. Tout au long du parcours,
des panneaux et chemins protégés indiquent l’accès à diverses cabanes. Quelques
grandes plaques de bois commémoratives rappellent la bataille du sabot, ferme
maraîchère occupée dans une manifestation similaire en 2011 et détruite en
octobre. Quelques dizaines de minutes plus tard, la manifestation arrivent sur les
ruines des planchettes, ancien lieu d’acceuil et d’organisation collective. La pluie
est toujours là mais on doit être maintenant un bon millier.

Sur le cortège ouest, le départ a pris un peu plus de temps. 5 voitures de
gendarmerie attendaient les premiers arrivés aux Ardillères. Ils se mettent à fuir à
l’arrivée d’un bouc, essaient de se remettre un peu plus loin sur le carrefour mais
en sont empêchés. Aujourd’hui, c’est nous qui leur bloquons la route et les
obligeons à contourner. Qui aurait pu résister de toute façon à une troupe
emmenée par des banderoles annonçant ’jacquerie

!", "nul terre sans guerre" ou
encore "vinci dégage, la terre on la partage", ainsi que par les chants tonitruants
des Aveyronnais venus construire une cabane sur les terres de saint-jean du
tertre . A l’arrivée au hameau du Liminbout, un panneau "village en résistance", une

grosse pause collective à la buvette pour franchir la dernière ligne droite et se
retrouver un millier à la Ferme de Bellevue, occupée en février par le collectif
"Copain"* - regroupement d’organisations agricoles en lutte contre l’aéroport.

Les deux manifestations se terminent par des
prises de parole
de l’assemblée
paysanne qui a initié "sème ta zad" et de COPAIN. Une
déclaration de solidarité

avec la lutte à Notre Dame des Lande envoyée par la coordination des
mouvements paysans indiens est lue, d’autres invitent à venir occuper des terres
agricoles menacées par un projet routier le 27 avril à Avignon. Nul besoin de
rappeler trop longtemps que, plus qu’une manifestation de masse, l’objectif de cette
journée est cette fois de permettre un moment d’action collective et de chantier
participatif

: des petits groupes s’éparpillent rapidement une carte à la main sur les
différents nouveaux projets agricoles en gestation sur la zone. Des bétaillères font
la navette jusqu’à saint-jean du tertre au rythme d’une bourrée, d’autres partent
explorer à pied. Malgré la pluie qui continue l’ambiance est au partage et aux
sourires. Certains chantiers ont dû être reportés mais ça bosse dans tous les sens

:
cassage de bois et isolation de la Vache rit, montage de buttes, plantation de
fraisiers et patates aux Cent noms, couverture et montage de serre au potager
rouge et noir ou a la Wardine, drainage et préparation des sols pour acceuillir des
petits fruits et légumes à la Bellich’ ou au Sabot, réhabilitation d’une baraque
abandonnée à Saint jean du tertre en attendant qu’il fasse un peu plus sec pour
démarrer les cultures de blé ou les plantations de vigne, phyto-épuration aux cent
noms ou au Gourbi, cuisson de pain à Bellevue, nettoyage de chemins et fossés et
création de chemins pour ne pas abîmer les champs et éviter la police. Dès que la
fatigue, la faim ou l’humidité se font trop sentir, un tas de cantines et buvettes
dispersées sur la zone proposent de grandes assiettes de légumes, des crêpes et
autres dégustation de vins et fromages... Et puis il est toujours possible de se poser
pour des discussions sur les semences, des atelier sur les plantes médicinales, des
états des lieux de la lutte ou pour regarder des photos sur les expulsions au dôme
"bowl y wood". Pour beaucoup c’est aussi un moment pour re-découvrir la zones,
les barricades et sigmates des batailles, la beauté du bocage et toutes les
nouveaux habitats construits ces derniers mois. Certain-e-s rêvent déjà d’organiser
une journée mensuelle "Sème ta zad" avec des chantiers ouverts réguliers. En
attendant il est possible de revenir demain et les jours prochains, en plein soleil
pour continuer les chantiers initiés aujourd’hui. Il est déjà tard et temps d’aller
danser au Fest noz ou sur quelques bon vinyls. La journée d’aujourd’hui l’a encore
prouvée, dans quelques mois ou quelques années, si ils tentent de nouveau de
faire passer l’aéroport en force, nous serons encore plus nombreux et déterminés.

Sorry, récit tardif et vite fait - Plus d’images demain.

Des participant-e-s à "Sème ta zad

!"

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