Flexibilité des prix et rationnement en économie de marché - article ; n°2 ; vol.6, pg 73-104
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Revue française d'économie - Année 1991 - Volume 6 - Numéro 2 - Pages 73-104
La définition de l'équilibre marché constitue le thème de article. Il présente une synthèse des conditions dans lesquelles, bien que les prix soient libres de s'ajuster à leur valeur d'équilibre, des marchés peuvent ne pas être apurés à l'équilibre. Il met en évidence le rôle fondamental joué à cet égard par la nature des institutions marchandes. Enfin, il explore les méthodologiques de l'existence de tels équilibres.
This article deals with market equilibrium and gives a synthesis of the instances in which markets do not clear at equilibrium when prices are free to adjust to their equilibrium values. The nature of market institutions plays the prominent part in carrying such equilibria. The paper finally explores the methodological outcomes of their existence.
32 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1991
Nombre de lectures 23
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Claude Schwob
Flexibilité des prix et rationnement en économie de marché
In: Revue française d'économie. Volume 6 N°2, 1991. pp. 73-104.
Résumé
La définition de l'équilibre marché constitue le thème de article. Il présente une synthèse des conditions dans lesquelles, bien
que les prix soient libres de s'ajuster à leur valeur d'équilibre, des marchés peuvent ne pas être apurés à l'équilibre. Il met en
évidence le rôle fondamental joué à cet égard par la nature des institutions marchandes. Enfin, il explore les méthodologiques de
l'existence de tels équilibres.
Abstract
This article deals with market equilibrium and gives a synthesis of the instances in which markets do not clear at equilibrium when
prices are free to adjust to their equilibrium values. The nature of market institutions plays the prominent part in carrying such
equilibria. The paper finally explores the methodological outcomes of their existence.
Citer ce document / Cite this document :
Schwob Claude. Flexibilité des prix et rationnement en économie de marché. In: Revue française d'économie. Volume 6 N°2,
1991. pp. 73-104.
doi : 10.3406/rfeco.1991.1282
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfeco_0769-0479_1991_num_6_2_1282Claude
SCHWOB
Flexibilité des prix et
rationnement en
économie de marché
a vertu traditionnellement recon
nue à ce qu'il est convenu d'appeler les mécanismes de
marché est de rendre compatibles les décisions prises de
manière décentralisée par des agents économiques. Dans
la conception standard, quelle que soit du reste la forme
de marché considérée, cette compatibilité se caractérise
par l'égalité de l'offre et de la demande, les transactions 74 Claude Schwob
réalisées correspondant alors à ces offre et demande
d'équilibre. Cette forme de cohérence des activités est
rendue possible par un ajustement adéquat des variables
de prix. Dans cette perspective, à leur équilibre, les
marchés sont donc apurés (cleared) grâce à la propriété
de flexibilité des prix 1.
Les disparités entre offre et demande apparaissent
alors comme des phénomènes de déséquilibre. Dans cette
éventualité, soit le mécanisme des prix assure (éventuel
lement de façon lente) la résorption de cet écart qui n'est
alors que transitoire, soit l'ajustement de prix ne se produit
pas, auquel cas ces derniers sont qualifiés de rigides, et
certains agents sont rationnés. Les entraves au bon fonc
tionnement des marchés sont alors invoquées à titre d'ex
plications des mécomptes de certains agents et de l'ineff
icacité des allocations de ressources ainsi obtenues.
La littérature économique fournit cependant des
justifications solides au fait que des marchés puissent être
considérés comme n'étant pas apurés à leur équilibre, au
sens où si les achats et ventes sont de même montant, ils
ne correspondent pas nécessairement aux offres et de
mandes (dûment définies) à cet équilibre. Ainsi est évoqué
le fait que peu de marchés concrets fonctionnent confo
rmément à la conception standard. En effet, des ajustements
quantitatifs se produisent souvent en cas de disparités de
l'offre et de la demande, les prix restant inchangés. Ce peut
être le cas notamment lorsque les. prix ne sont pas déter
minés par un processus de concurrence. Ce type d'obser
vation a conduit aux diverses théories des équilibres à prix
fixés avec rationnement, largement connues. Cependant,
l'obtention de ce résultat est quelquefois liée à une hypo
thèse de fixité des prix. Si celle-ci apparaît comme une
condition suffisant à la production d'équilibres auxquels
les marchés ne sont pas apurés, sa justification est géné
ralement de nature empirique. Ainsi, le non-fonctionne- Claude Schwob 75
ment de la règle traditionnelle d'ajustement des prix n'app
araît-il pas comme une nécessité relevant de la cohérence
interne de ce type de modèles de marché.
L'une des remises en cause de la conception stan
dard fait de certains rationnements une caractéristique de
l'état d'équilibre propre à certaines institutions mar
chandes, en dehors de toute hypothèse de rigidité des
prix2. L'intérêt de cette conception est d'aboutir à de tels
équilibres tout en préservant deux principes fondament
aux : d'une part les prix sont libres de prendre leur valeur
d'équilibre conformément à la logique de ces institutions,
et d'autre part les agents économiques ont un comporte
ment d'optimisation3.
D'une façon très générale, ces équilibres trouvent
leur origine dans le fonctionnement de certaines institu
tions où les prix sont déterminés de façon décentralisée,
c'est-à-dire par les échangistes eux-mêmes (ou en tout cas
certains d'entre eux), contrairement à ce qui est le cas par
exemple dans les conceptions walrasienne et cournotienne
des marchés, où ils sont déterminés par des mécanismes
impersonnels.
Cet article s'attache d'un côté à présenter une
synthèse non technique des modèles théoriques présent
ant des équilibres de cette nature. A cet égard, il ne pré
tend en rien à l'exhaustivité, en raison de la grande variété
de travaux produits en ce domaine. Il a plutôt pour objet
de repérer et d'ordonner les principales explications liées
au mode de formation des prix et conduisant à ce type
d'équilibres 4, ainsi que de les accompagner de quelques
illustrations pertinentes. D'un autre côté, il propose une
réflexion quant aux implications d'ordre méthodologique
du développement de modèles dont les équilibres
répondent aux caractéristiques énoncées. 76 Claude Schwob
Fondements théoriques
A l'intérieur du cadre général qui a été défini, s'inscrivent
des travaux relevant aussi bien de l'analyse d'équilibre part
iel que de l'analyse d'équilibre général. Les premiers
mettent l'accent sur le caractère intentionnel des ratio
nnements considérés, dans la mesure où leur origine est à
trouver directement les décisions de certains agents.
Les seconds présentent ces rationnements comme étant
produits de l'interdépendance entre marchés.
Le rationnement comme décision de participants
au marché
Dans ce contexte les rationnements procèdent du fait que
les agents faiseurs de prix prennent simultanément, que
ce soit de façon explicite ou non, leurs décisions de prix et
de quantités, les agents preneurs de prix s'adaptant ensuite
de manière «passive». Tel peut être le cas en présence
d'asymétries d'information, de différenciation de certains
échangistes en l'absence de ces asymétries, ou de «lea
dership » sur les prix.
Le rationnement comme élément de réponse à un déficit
d'information
Dans une économie décentralisée au plan informationnel,
l'information est dispersée entre les agents et par voie de
conséquence souvent asymétrique. Lorsque les agents d'un
des côtés du marché ne connaissent pas une caractéris
tique ou une action des autres pertinente pour tous, se
posent respectivement les problèmes d'antisélection et
d'aléa moral.
Les agents non informés ne restent pas inactifs
devant ces asymétries d'information dans la mesure où ils
peuvent percevoir l'existence d'une relation entre les dé- Claude Schwob 77
cisions des agents informés et leur caractéristique ou action
non connue. Une telle perception n'est pas neutre à l'égard
de l'équilibre obtenu. En effet, les offres (ou demandes)
d'une certaine marchandise dépendent dans ce cas de son
prix et d'une variable représentative de la caractéristique
ou action considérée. Mais cette dernière variable dépend
elle aussi du prix (par exemple, la qualité de bien disponible
s'accroît avec le prix proposé).
L'équilibre obtenu dans un tel contexte ne s'a
ccompagne plus nécessairement de l'&#

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