Fonctions et tarification d un fonds de garantie bancaire - article ; n°2 ; vol.15, pg 77-116
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Revue française d'économie - Année 2000 - Volume 15 - Numéro 2 - Pages 77-116
The purpose of this research is twofold : firstly, it presents the economic justifications for deposit insurance schemes as well as the features of such schemes identified as « optimal » in the literature in order to avoid moral hazard and adverse selection phenomena. Thus, according to the literature, deposit insurance should be limited, compulsory, universal and the fees paid by the banks should directly depend on each bank's risk level. Secondly, we test two alternative ways of calculation for the fees paid by the banks to the deposit insurance. The first method consists in drawing a comparison between the insurance fee and a put option, whose price may be calculated from each bank's investment risk. The second proposal relies on a model of banking behaviour wich determines a « socially optimal » insurance fee. Such a fee should indeed maximise the banks' profits when no bank fails and depositors indemnities when the bank is going bankrupt.
Cet article a pour objet de rappeler les justifications économiques d'une assurance des dépôts, ainsi que les principes de fonctionnement optimaux pour éviter les comportements d'aléa moral et de sélection adverse : ainsi, idéalement la garantie devrait être plafonnée, obligatoire, universelle, et les cotisations devraient être fonction du niveau de risque de la banque. Dans un deuxième temps, nous testons et appliquons au cas français deux méthodes de calcul de la contribution des établissements de crédit au fonds de garantie. La première assimile la prime payée par les banques pour assurer leurs dépôts à une option de vente (put) ce qui permet d'obtenir une valorisation par la formule de Black et Scholes. La seconde proposition s'appuie sur un modèle simplifié de comportement bancaire afin de déterminer une contribution « socialement optimale », au sens où elle maximise la somme du profit réalisé par les banques lorsque celles-ci ne font pas faillite avec le montant de l'indemnisation des déposants en cas de défaillance.
40 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2000
Nombre de lectures 62
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Christophe Morel
Jean-Louis Nakamura
Fonctions et tarification d'un fonds de garantie bancaire
In: Revue française d'économie. Volume 15 N°2, 2000. pp. 77-116.
Abstract
The purpose of this research is twofold : firstly, it presents the economic justifications for deposit insurance schemes as well as
the features of such schemes identified as « optimal » in the literature in order to avoid moral hazard and adverse selection
phenomena. Thus, according to the literature, deposit insurance should be limited, compulsory, universal and the fees paid by the
banks should directly depend on each bank's risk level. Secondly, we test two alternative ways of calculation for the fees paid by
the banks to the deposit insurance. The first method consists in drawing a comparison between the insurance fee and a put
option, whose price may be calculated from each bank's investment risk. The second proposal relies on a model of banking
behaviour wich determines a « socially optimal » insurance fee. Such a fee should indeed maximise the banks' profits when no
bank fails and depositors indemnities when the bank is going bankrupt.
Résumé
Cet article a pour objet de rappeler les justifications économiques d'une assurance des dépôts, ainsi que les principes de
fonctionnement optimaux pour éviter les comportements d'aléa moral et de sélection adverse : ainsi, idéalement la garantie
devrait être plafonnée, obligatoire, universelle, et les cotisations devraient être fonction du niveau de risque de la banque. Dans
un deuxième temps, nous testons et appliquons au cas français deux méthodes de calcul de la contribution des établissements
de crédit au fonds de garantie. La première assimile la prime payée par les banques pour assurer leurs dépôts à une option de
vente (put) ce qui permet d'obtenir une valorisation par la formule de Black et Scholes. La seconde proposition s'appuie sur un
modèle simplifié de comportement bancaire afin de déterminer une contribution « socialement optimale », au sens où elle
maximise la somme du profit réalisé par les banques lorsque celles-ci ne font pas faillite avec le montant de l'indemnisation des
déposants en cas de défaillance.
Citer ce document / Cite this document :
Morel Christophe, Nakamura Jean-Louis. Fonctions et tarification d'un fonds de garantie bancaire. In: Revue française
d'économie. Volume 15 N°2, 2000. pp. 77-116.
doi : 10.3406/rfeco.2000.1490
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfeco_0769-0479_2000_num_15_2_1490Christophe
MOREL
Jean-Louis
NAKAMURA
Fonctions et tarification
d'un fonds de garantie
bancaire
est ou risques quasi-défaillances asiatique, portés de par la les Russie « bancaires hedge es et crises funds du au Brésil, Japon, financières », filiales la ainsi vague ou que des débiteurs de l'ampleur pays défaillances du impor- sud- des
Revue française d'économie, n° 2/2000 78 Christophe Morel, Jean-Louis Nakamura
tants des banques occidentales, ont spectaculairement remis en
lumière la question de la vulnérabilité des établissements de cré
dit, tant dans les pays émergents que dans les économies indust
rialisées. Ces événements ont conduit les autorités de régulation
nationales à s'interroger sur le caractère adéquat des réglement
ations prudentielles existantes, et notamment sur leur capacité
à prévenir et détecter les défaillances bancaires. Dans le même
temps, les modalités de leurs interventions ont été parfois revues
de façon à éviter que, sur une plus longue période, le sauvetage
systématique d'institutions financières en difficulté ne constitue
pour elles une forme d'encouragement « public » à une prise de
risque supplémentaire.
Parmi les différents instruments à la disposition des pouv
oirs publics pour encadrer l'activité des banques à des fins pru
dentielles, les systèmes de garantie des dépôts occupent une place
aujourd'hui souvent privilégiée. Conçus pour protéger les épar
gnants de la défaillance de l'établissement qui gère leur compte,
ces fonds de garantie constituent en effet un puissant levier de
désamorçage des paniques bancaires. Or, en se traduisant par une
course généralisée des déposants au guichet, ces phénomènes de
bank runs peuvent transformer des difficultés passagères de liqui
dité enregistrées par un établissement de crédit en une crise de
solvabilité susceptible de rejaillir sur l'ensemble du système de
paiement. La plupart des pays développés ont dès lors été ame
nés à mettre en œuvre des systèmes publics de garantie des
dépôts. A l'instar des Etats-Unis, certains de ces pays ont confié
aux institutions chargées d'administrer ces systèmes de garantie
d'importantes compétences en matière prudentielle.
Mise en œuvre à des fins curatives, afin de faciliter le tra
itement des crises de liquidité, la garantie des dépôts est cepen
dant susceptible de générer un certain nombre d'effets pervers
en fragilisant davantage la vigilance des déposants (les déposants
ne sont pas nécessairement incités à surveiller leur établissement
bancaire compte tenu de la faiblesse, pour beaucoup d'entre eux,
de leurs dépôts qui encourage les comportements dits de passa
ger clandestin) et en accentuant la prise de risque des établiss
ements de crédit. Ce phénomène d'aléa moral, classique en éco-
Revue française d'économie, n° 2/2000 Christophe Morel, Jean-Louis Nakamura 79
nomie de l'assurance, peut se voir complété par un phénomène
de sélection adverse si une mauvaise tarification de la contribution
des banques au fonds de garantie ne conduit que les seules banques
« risquées » à y adhérer. Dans le cas où ce fonds de garantie serait
obligatoire et universel (i.e. s' appliquant à l'ensemble des établi
ssements, quel que soit leur statut), une tarification qui ne discr
iminerait pas les banques selon leur niveau de risque tendrait à ren
forcer encore l'aléa moral propre à ce type de dispositif.
Il apparaît dès lors que les systèmes de garantie des dépôts
doivent respecter certains principes, afin d'éviter les différents
écueils bien identifiés dans la littérature académique. Cet article
a pour objet de présenter, après un bref rappel du rôle des sy
stèmes de garantie (section 1), les principes d'organisation repé
rés par l'analyse économique qui doivent permettre d'éviter que
la mise en place de tels systèmes ne se traduise par un accroi
ssement global de la prise de risque de la part des établissements
bancaires (section 2). L'analyse des évolutions récentes dans un
certain nombre de pays industrialisés suggère un mouvement de
rationalisation des fonds de garantie vers une logique assuran-
tielle, qui valorise davantage les contributions des banques aux
systèmes de garantie en fonction de leur risque intrinsèque (sec
tion 3). La dernière section étudie deux modes de calcul de cette
contribution, à partir de deux approches théoriques alternatives :
• la première assimile la prime payée par les banques pour assu
rer leurs dépôts à une option de vente (put) dont il est toujours
possible de calculer le prix en fonction du risque de l'actif de
chaque établissement ;
• la seconde s'appuie sur un modèle simplifié de comportement
bancaire qui permet de déterminer une contribution social
ement optimale, au sens où elle maximise la somme du profit réa
lisé par les banques lorsque celles-ci ne font pas faillite avec le
montant de l'indemnisation des déposants en cas de défaillance ;
en d'autres termes, cette formule doit permettre d'inciter les
actionnaires d'une banque, lorsqu'ils définissent sa stratégie en
matière de risque, à tenir compte du coût pour la collectivité d'une
éventuelle faillite.
Revue française d'économie, n° 2/2000 Christophe Morel, Jean-Louis Nakamura 80
La garantie des dépôts
permet de prévenir les phénomènes
de panique bancaire,
susceptibles de fragiliser les systèmes
de paiement
C'est peut-être la récurrence des paniques bancaires (bank runs)
dans l'histoire des Etats-Unis qui explique que ce thème et celui
de sa prévention sont essenti

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