L impact de l Union monétaire sur les marchés du travail - article ; n°1 ; vol.17, pg 33-56
25 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

L'impact de l'Union monétaire sur les marchés du travail - article ; n°1 ; vol.17, pg 33-56

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
25 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Revue française d'économie - Année 2002 - Volume 17 - Numéro 1 - Pages 33-56
In this article, we discuss some economic mechanisms behind the effects of European monetary union on labour markets. First we discuss some direct effects encountered by the recent literature. Then we analyse how belonging to a monetary union affects the incentives for labour market reform. We distinguish between the role of monetary policy in stabilizing economic fluctuations and its role in smoothing the transition to a new steady state after a structural reform is implemented.
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2002
Nombre de lectures 14
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Gilles Saint-Paul
L'impact de l'Union monétaire sur les marchés du travail
In: Revue française d'économie. Volume 17 N°1, 2002. pp. 33-56.
Résumé
In this article, we discuss some economic mechanisms behind the effects of European monetary union on labour markets. First
we discuss some direct effects encountered by the recent literature. Then we analyse how belonging to a monetary union affects
the incentives for labour market reform. We distinguish between the role of monetary policy in stabilizing economic fluctuations
and its role in smoothing the transition to a new steady state after a structural reform is implemented.
Citer ce document / Cite this document :
Saint-Paul Gilles. L'impact de l'Union monétaire sur les marchés du travail. In: Revue française d'économie. Volume 17 N°1,
2002. pp. 33-56.
doi : 10.3406/rfeco.2002.1454
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfeco_0769-0479_2002_num_17_1_1454Gilles
Saint- Paul
L'impact
de l'Union monétaire
sur les marchés du travail
le l'Europe Par chômage. ailleurs, s'est elle Un consacrée observateur a continué à un à projet cynique faire iu majeur face cours pourrait à un : des l'union problème donc années monétaire. se demandgrave 1990, :
er pourquoi tant d'efforts et de capital politique ont été
dépensés pour un projet apparemment si éloigné des pro
blèmes économiques concrets des pays-membres. Quelle que
soit la réponse à cette question, il en existe une autre qui se
pose maintenant : comment l'Union économique et moné-
Revue française d'économie, n° 1/vol XVII 34 Gilles Saint-Paul
taire va-t-elle affecter le fonctionnement des marchés du tra
vail européens ainsi que les perspectives de réforme sur ces mar
chés ?
On pense généralement que l'union monétaire va modif
ier l'environnement macro-économique des pays-membres de
deux façons. D'une part, on s'attend à un taux moyen d'infla
tion plus faible, à cause de la plus grande crédibilité que confère
à la ВСЕ, son caractère indépendant et supra-national. D'autre
part, les fluctuations macro-économiques à l'échelle d'un pays-
membre devraient être plus volatiles, puisque ce pays ne peut plus
utiliser une politique monétaire autonome pour stabiliser ces
fluctuations. Certes, il reste la politique fiscale. Mais elle est
contrainte par le pacte de stabilité, et plus généralement par la budgétaire intertemporelle du gouvernement.1 Plus fo
ndamentalement, à moins que l'instrument monétaire soit tot
alement redondant par rapport à fiscal, ce qui est très
improbable, la suppression du premier réduit nécessairement les
possibilités de stabilisation.
Ce problème concerne uniquement les chocs asymét
riques, c'est-à-dire les divergences de conjoncture entre pays-
membres, puisque les fluctuations communes peuvent évidem
ment être stabilisées par la politique monétaire commune. Ces
changements devraient affecter le fonctionnement des marchés
du travail nationaux à travers les décisions individuelles des par
ticipants sur ces marchés ainsi que par leurs effets sur les incita
tions collectives à mettre en œuvre des réformes. Nous discute
rons ces deux aspects successivement, mais il nous faut avant tout
rappeler un résultat classique : la neutralité à long terme de la
politique monétaire.
La dichotomie classique
L'état actuel de la recherche sur le chômage et les institutions du
Revue française d'économie, n° 1/vol XVII Gilles Saint-Paul 35
marché du travail suggère que l'union monétaire aurait peu d'ef
fets de long terme sur le taux de chômage et le fonctionnement
des marchés du travail en Europe. En effet, la théorie macro-éco
nomique orthodoxe prédit que la politique monétaire n'a pas d'ef
fet de long terme sur l'économie réelle. Or, les marchés du tra
vail en Europe sont caractérisés par des rigidités réelles (voir
annexe n° 1). On s'attend donc à ce qu'à long terme la politique
monétaire ne joue que sur la détermination du niveau général
des prix. C'est ce qu'on appelle la dichotomie classique, qui
implique que la politique monétaire n'a d'effets qu'à court terme
car les prix ne s'ajustent pas immédiatement en réponse à un choc
monétaire.
Cette neutralité disparaît dès lors qu'il existe des effets
d'hystérèse. On entend par là des mécanismes de persistance
des chocs macro-économiques tels qu'un choc monétaire aurait
des effets permanents sur l'activité. La littérature récente a
analysé différents mécanismes d'hystérèse. Ainsi, une réces
sion peut avoir des effets durables si elle est associée à une réduc
tion du nombre d'insiders, c'est-à-dire l'ensemble des employés
dont les intérêts sont pris en compte dans les négociations
salariales. Un autre mécanisme engendrant de tels effets de
long terme est la perte de qualification des chômeurs de longue
durée, qui réduit leur employabilité. Cependant, si ces méca
nismes augmentent bien la persistance des fluctuations, il est
peu probable qu'ils soient assez forts pour qu'un choc monét
aire ait des effets permanents sur le secteur réel.2 Ainsi, Tayl
or [1995], estime que l'effet d'un choc monétaire sur le PIB
a disparu au bout de vingt-et-un mois aux Etats-Unis, et de
vingt-sept mois en Allemagne.
Il est important de garder ce résultat à l'esprit, parce qu'il
implique qu'en première analyse le phénomène du chômage est
dissocié de la politique monétaire. Cependant, pour les acteurs
réels de l'économie, la transition vers l'équilibre de long terme
est plus importante que cet équilibre. Ceci est particulièr
ement vrai si ces acteurs sont des responsables politiques faisant
face à une échéance électorale. A un horizon de quelques années,
la politique monétaire peut faire la différence entre le succès et
Revue française d'économie, n° 1/vol XVII 36 Gilles Saint-Paul
l'échec. Par exemple, comme on le verra plus loin, la politique
monétaire détermine le sentier de transition vers un nouveau
taux de chômage d'équilibre à la suite d'une réforme structur
elle, à défaut d'affecter ce nouveau taux. Elle peut rendre cette
transition plus acceptable pour les électeurs ; l'appartenance à
une union monétaire, en supprimant cet instrument, est donc
susceptible de réduire les incitations aux réformes.
Les effets directs
Bien que l'essentiel de notre discussion porte sur les effets indi
rects de l'UEM, c'est-à-dire sur ses conséquences sur l'incita
tion à mettre en œuvre les réformes du marché du travail, la
recherche récente a mis en avant un certain nombre d'effets
directs.
Ainsi, on peut prévoir un changement dans la fréquence
avec laquelle les accords salariaux sont révisés. A priori, celle-ci
devrait s'accroître puisqu'on s'attend à une plus grande volatil
ité macro-économique, ce qui augmente le risque de se trou
ver dans une situation où les accords passés sont inadéquats.3 Si
cet effet prévaut, on devrait donc s'attendre à ce que l'union
monétaire se traduise par une inertie plus faible des salaires au
niveau agrégé. Cependant, il existe d'autres effets. En particul
ier, on considère généralement que les salaires nominaux sont
rigides à la baisse. Une entreprise qui doit ajuster son salaire réel
à la baisse ne peut alors le faire que dans la mesure où le taux
d'inflation est positif. Plus le taux d'inflation est faible, plus la
proportion d'entreprises contraintes par la rigidité du salaire
nominal est importante. Cet effet implique que la baisse du
taux d'inflation dans la zone euro devrait se traduire par une plus
grande rigidité des salaires nominaux au niveau agrégé. Il s'agit
donc d'une force qui pousse dans la direction inverse de l'effet
précédent. Seules les données et l'expérience nous apprendront
Revue française d'économie, n° l/vol XV1I Gilles Saint-Paul 37
quel effet est le plus fort, mais certains auteurs observent une
tendance à la baisse de l'inertie nominale des salaires

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents