L union économique et monétaire européenne. Table ronde P. Artus C. de Boissieu G. Etrillard J.P. Fitoussi J.P. Landau P.A. Muet N. Thygessen.  - article ; n°3 ; vol.4, pg 157-168
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L'union économique et monétaire européenne. Table ronde P. Artus C. de Boissieu G. Etrillard J.P. Fitoussi J.P. Landau P.A. Muet N. Thygessen. - article ; n°3 ; vol.4, pg 157-168

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Revue française d'économie - Année 1989 - Volume 4 - Numéro 3 - Pages 157-168
qu'un dispositif contraignant et centralisé apparaisse justifié. La convergence des structures économiques et comportements nationaux se révélera difficile et devra être facilitée par une politique active de transferts, mise en œuvre au sein du budget européen.
Along with obvious benefits for european economies, monetary union will bring new constraints and disciplines. Some form of coordination of national fiscal policies, will be necessary, although not necessarily through binding controls at community level. Convergence between national economies will have to be facilitated by fiscal transfers through the community budget.
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1989
Nombre de lectures 15
Langue Français

Extrait

J.P. Landau
L'union économique et monétaire européenne. Table ronde P.
Artus C. de Boissieu G. Etrillard J.P. Fitoussi J.P. Landau P.A.
Muet N. Thygessen.
In: Revue française d'économie. Volume 4 N°3, 1989. pp. 157-168.
Résumé
qu'un dispositif contraignant et centralisé apparaisse justifié. La convergence des structures économiques et comportements
nationaux se révélera difficile et devra être facilitée par une politique active de transferts, mise en œuvre au sein du budget
européen.
Abstract
Along with obvious benefits for european economies, monetary union will bring new constraints and disciplines. Some form of
coordination of national fiscal policies, will be necessary, although not necessarily through binding controls at community level.
Convergence between national economies will have to be facilitated by fiscal transfers through the community budget.
Citer ce document / Cite this document :
Landau J.P. L'union économique et monétaire européenne. Table ronde P. Artus C. de Boissieu G. Etrillard J.P. Fitoussi J.P. P.A. Muet N. Thygessen. In: Revue française d'économie. Volume 4 N°3, 1989. pp. 157-168.
doi : 10.3406/rfeco.1989.1228
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfeco_0769-0479_1989_num_4_3_1228TABLE RONDE
L'union économique et
monétaire européenne
la table ronde du 20 juin ompte-rendu 1989 réunissant par J.P. : Landau de
P. Artus
C. de Boissieu
G. Etrillard
J.P. Fitoussi Landau
P.A. Muet
N. Thygessen. Table ronde 158
Le débat qui s'est tenu deux mois après la publi
cation du rapport Delors et quelques jours avant le
Conseil Européen de Madrid, a porté principalement sur
trois questions : quels sont les avantages et contraintes de
l'union économique et monétaire ? Implique-t-elle une
coordination poussée des politiques budgétaires ? Quelles
conséquences comporte-t-elle sur la convergence des éco
nomies européennes ?
Avantages et contraintes de l'union
économique et monétaire
Comme l'ont souligné de nombreux commentateurs, la
question n'a pas été véritablement débattue au sein du
Comité Delors. Celui-ci a considéré, selon les termes de
son mandat, que les bénéfices de l'union pouvaient être
tenus pour acquis.
Ces avantages sont évidents pour tout ce qui
résulte de l'élimination du risque de change entre les
diverses monnaies : réduction du coût des transactions,
moindre incertitude pesant sur le niveau des prix relatifs
et, par voie de conséquence, plus grande rationnalité dans
les décisions et la localisation des investissements.
Au niveau de la régulation macro-économique,
cependant, le débat est plus ouvert : faut-il en particulier
renoncer définitivement à des ajustements de change
entre les diverses économies européennes ? Sur ce point,
des opinions assez contrastées ont pu être émises.
Pour certains, ces ajustements resteront néces
saires pour compenser les écarts de coûts relatifs et de
compétitivité entre les économies nationales. Ces écarts
sont responsables d'une part importante des déséquilibres
internes à la Communauté européenne ; selon des études Table ronde 159
récentes, ils sont à l'origine de plus de la moitié du déficit
franco -allemand. Le financement spontané de ces désé
quilibres n'est pas assuré dans le moyen terme et ceci peut
exercer une contrainte forte sur la croissance, principa
lement dans les pays à démographie dynamique.
A l'inverse, on a pu soutenir que les ajustements
de taux de change réels pèsent peu dans les processus de
rééquilibrage des balances commerciales : l'orientation —
plus ou moins expansive — des politiques macro-écono
miques internes est beaucoup plus importante. Par ai
lleurs, si des ajustements de changes réels apparaissent
nécessaires, ils peuvent être opérés sans modifier les taux
de change nominaux, mais en agissant directement sur la
formation des prix et des coûts. L'expérience française
de « désinflation compétitive » et les succès rencontrés
dans la maîtrise des coûts salariaux montre qu'une telle
stratégie n'est pas irréaliste.
En tout état de cause, dès lors que les gouver
nements recherchent une plus grande fixité des changes,
il est de leur intérêt de le faire explicitement et rapide
ment.
Renoncer publiquement aux réalignements — ou
rendre ceux-ci très improbables — présente de nombreux
avantages : conforter la stabilité du système monétaire
européen après la libéralisation totale des mouvements de
capitaux, en fournissant un ancrage aux anticipations ;
éviter, en second lieu, la « perte » liée aux décisions
monétaires décentralisées et aux conflits sur les taux de
change ; obtenir, enfin une réduction des primes de
risque incorporées aux taux d'intérêt et, par là-même, une
stimulation de la croissance économique.
Il est nécessaire, à cet égard, de commencer tôt :
la crédibilité se conquiert lentement, comme en témoigne
l'exemple des Pays-Bas qui, dix ans après le quasi-ancrage
de leur monnaie au deutschmark, supportent encore une 160 Table ronde
prime de risque de l'ordre de 0,5 point dans leurs taux
d'intérêt internes.
A noter, néanmoins, que la fixité irrévocable des
taux de change aura deux conséquences majeures sur la
croissance et la politique économiques : elle pose le pro
blème de la convergence des économies nationales, dès
lors que les ajustements de change ne seront plus dispo
nibles pour éliminer les déséquilibres ; elle impose une
coordination plus étroite des politiques économiques, car
le signal donné par les marchés des changes aux politiques
inadéquates disparaîtra.
Union monétaire et coordination des
politiques budgétaires
Le rapport Delors trace, en ce domaine, des perspectives
particulièrement explicites et ambitieuses : il prévoit
notamment d'imposer au niveau communautaire des pla
fonds limitatifs aux déficits budgétaires nationaux de
chaque Etat membre.
D'un point de vue théorique et pratique, la nécess
ité d'un dispositif aussi centralisé et contraignant appar
aît sujette à caution : la coordination des politiques bud
gétaires est certes indispensable, en union monétaire.
Mais la mise en place d'un contrôle central des déficits
publics soulève de légitimes objections et questions.
La coordination des politiques budgétaires devra
se renforcer avec les progrès de l'union monétaire.
Compte tenu de la taille limitée du budget européen (trois
à dix fois inférieur aux budgets des Etats membres en
pourcentage du produit national brut), celui-ci ne peut
exercer aucune influence macro-économique sensible.
Celle-ci résultera de la somme des politiques budgétaires ronde 161 Table
nationales et ne pourra être laissée aux décisions non
coordonnées des gouvernements.
Il s'agit en premier lieu, d'assurer efficacement la
régulation conjoncturelle globale dans la Communauté.
On sait que, en la matière, les solutions coopératives sont
supérieures, en termes de bien-être, aux équilibres non
coopératifs (de type Nash). Tel est particulièrment le cas
des politiques budgétaires européennes, dont certains
estiment qu'elles ont été affectées, dans les années pas
sées, d'un biais déflationniste important ; et dont on peut
craindre au contraire, qu'à l'avenir, une fois disparue la
contrainte de change interne, elles deviennent dans cer
tains pays exagérément expansives.
L'absence de coordination des politiques budg
étaires peut également conduire à une mauvaise « policy
mix » au niveau communautaire. Deux effets pervers se
manifesteront si les politiques budgétaires nationales se
révèlent incompatibles avec la politique monétaire
unique :
— en premier lieu, une hausse des taux d'intérêt dans la
Communauté, avec effet d'éviction général des investi
ssements privés : les Etats budgétairement les plus rigou
reux se verraient ainsi pénalisés dans leur croissance au
bénéfice des plus permissifs.
— en second lieu, des variations du taux de change
e

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