Les femmes et l alphabétisation, ou, Comment et pourquoi mobiliser les  femmes pour l alphabétisation
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Les femmes et l'alphabétisation, ou, Comment et pourquoi mobiliser les femmes pour l'alphabétisation

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Le monde alphabétique, numéro 4, automne-hiver 1992 : Les femmes et l’alphabétisation - RGPAQLes femmes etl'alphabétisationou comment et pourquoimobiliser les femmes pourn des femmesHélène Hagan et Micheline Séguines facteurs communs contribuent à tes se retrouvent dans les pays du Tiers monde;l'analphabétisme tant chez les hom- il reste que de 10 à 20% des populations desmes que chez les femmes. La pauvre- pays industrialisés ne savent ni lire, ni écrire,té, la marginalisation, l'exploitation ni calculer.sont le lot des analphabètes, maisD Qu'en est-il pour les femmes? Sur la pla-pour les femmes, ces phénomènes sont accen- nète, une femme sur trois est analphabète et letués et elles les vivent différemment. plus souvent, ces femmes vivent dans des paysen développement avec un taux d'analpha-Des chiffres bétisme féminin de près de 80% dans les paysles moins avancés (Unesco, 1990).• À l'échelle internationale Dans le monde, le pourcentage de foyersdirigés par une femme seule s'élèveLes disparités entre les pays du Nord et aujourd'hui à 35% environ. La majorité deceux du Sud se retrouvent aussi dans les taux ces familles vivent sous le seuil de la pauvreté.d'analphabétisme. Selon des données de Le Bureau international d'éducationl'Unesco de 1990,98% des adultes analphabè- (BIE), dans le cadre de l'Année internationaleLe monde alphabétique, numéro 4, automne-hiver 1992 : Les femmes et l’alphabétisation - RGPAQL'alphabétisationen langue ...

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Le monde alphabétique, numéro 4, automne-hiver 1992 : Les femmes et l’alphabétisation - RGPAQ
Les femmes et
l'alphabétisation
ou comment et pourquoi
mobiliser les femmes pourn des femmes
Hélène Hagan et Micheline Séguin
es facteurs communs contribuent à tes se retrouvent dans les pays du Tiers monde;
l'analphabétisme tant chez les hom- il reste que de 10 à 20% des populations des
mes que chez les femmes. La pauvre- pays industrialisés ne savent ni lire, ni écrire,
té, la marginalisation, l'exploitation ni calculer.
sont le lot des analphabètes, maisD Qu'en est-il pour les femmes? Sur la pla-
pour les femmes, ces phénomènes sont accen- nète, une femme sur trois est analphabète et le
tués et elles les vivent différemment. plus souvent, ces femmes vivent dans des pays
en développement avec un taux d'analpha-
Des chiffres bétisme féminin de près de 80% dans les pays
les moins avancés (Unesco, 1990).
• À l'échelle internationale Dans le monde, le pourcentage de foyers
dirigés par une femme seule s'élève
Les disparités entre les pays du Nord et aujourd'hui à 35% environ. La majorité de
ceux du Sud se retrouvent aussi dans les taux ces familles vivent sous le seuil de la pauvreté.
d'analphabétisme. Selon des données de Le Bureau international d'éducation
l'Unesco de 1990,98% des adultes analphabè- (BIE), dans le cadre de l'Année internationaleLe monde alphabétique, numéro 4, automne-hiver 1992 : Les femmes et l’alphabétisation - RGPAQ
L'alphabétisation
en langue maternelle
France Poirier, Formatrice en alphabétisation
hénomène auparavant inconcevable, voilà que de-P
puis quelques années, on reconnaît la persistance d'un
niveau élevé d'analphabétisme dans les sociétés indus-
trialisées et ce, malgré l'obligation de fréquenter l'école
jusqu'à l'âge de 16 ans. À ce problème se rattache la
réalité spécifique des immigrants analphabètes (souvent
analphabètes dans leur langue d'origine) aux prises avec
l'obligation de s'ouvrir à une nouvelle culture.
ANALPHABÉTISME:
ÉTAT DE FAIT
Au Québec, il existe de de leur incapacité de lire ou ternelle offertes principale-
plus en plus de groupes ethni- d'écrire dans leur propre lan- ment par des organismes
ques de langues d'origine dif- gue. Ces personnes n'ont accès d'éducation populaire et com-
férentes. Parmi ces gens, plu- ni au plaisir de lire ni à celui de munautaire soucieux de sortir
sieurs rencontrent d'impor- participer à certaines activités ces adultes de leur isolement.
tantes difficultés, sur le mar- de la communauté. L'expérience a démontré,
ché du travail ou ailleurs, en entre autres dans les commu-Bon nombre d'entre elles
raison de leur méconnais- nautés portugaise et haïtien-s'inscrivent aux sessions d'al-
sance du français ou encore ne de Montréal, la nécessité dephabétisation en langue ma-Le monde alphabétique, numéro 4, automne-hiver 1992 : Les femmes et l’alphabétisation - RGPAQ
l'alphabétisation en langue nants parviennent à enrichir connaissances acquises à tra-
maternelle. L'animatrice ou leur langage et à exprimer leur vers les multiples expériences
l'animateur qui connaît la pensée d'une façon plus préci- et le respect des aspirations
langue de son groupe est en se et plus confiante. de la clientèle.
mesure d'établir une commu- Cette démarche leur four- Ce choix de faire de l'al-
nication directe. À la suite de nit l'occasion de maîtriser phabétisation en langue ma-
la valorisation de leur poten- davantage leur propre univers, ternelle s'explique entre autres
tiel et d'une meilleure maîtrise leur propre vocabulaire à l'aide par le besoin, exprimé princi-
de leur langue maternelle, les «des mots générateurs» qui palement par des femmes,
apprenantes et apprenants découlent de la division sylla- de communiquer avec leur
peuvent acquérir plus facile- bique de mots déjà connus. À pays d'origine, de se valoriser
ment une langue seconde. On partir de ces syllabes, il y a et de s'intégrer davantage
observe d'ailleurs chez les par- découverte de mots nouveaux, aux activités offertes dans
ticipantes et participants un puis formation de phrases si- leur communauté.
niveau d'intérêt élevé et une gnificatives. Tout ce travail N'oublions pas qu'il faut
participation assidue aux ate- s'inscrit dans un contexte de de quatre à cinq années pour
liers d'alphabétisation. compréhension de la réalité alphabétiser adéquatement
suggérée par chacun de ces un adulte dans sa langue
UN CHOIX PÉDAGOGIQUE mots et chacune de ces phra- maternelle. Pour plusieurs,
ses. Les structures mêmes de apprendre à lire et à écrire
la langue deviennent peu àAu Centre portugais de dans leur propre langue de-
référence et de promotion peu plus compréhensibles. vient la meilleure solution,
sociale de Montréal, par Ces apprentissages amè- parfois la seule possible,
exemple, l'approche pédago- nent les personnes apprenan- compte tenu de l'âge, du mi-
gique développée met en évi- tes à une meilleure compré- lieu socio-culturel et des con-
dence les options des interve- hension du milieu dans ditions d'immigration. C'est
nantes en faveur des principes lequel elles évoluent, au fur parfois aussi la meilleure fa-
éducatifs de Paolo Freire. On et à mesure qu'elles ont accès çon d'aider certaines person-
reconnaît déjà la valeur de à l'information écrite. L'utili- nes à sortir de leur isolement,
ces principes pour les pays du sation de la langue mater- pour qu'elles puissent ensui-
Tiers Monde, mais l'expérien- nelle augmente non seule- te mieux assumer leur auto-
ce de divers centres permet de ment la rapidité de compré- nomie.
croire qu'ils sont aussi appro- hension, mais elle renforce les Cette alphabétisation en
priés à la situation d'analpha- liens et l'entente entre les dif- langue maternelle demeure
bétisme vécue dans les sociétés férents acteurs du processus pour un grand nombre de per-
industrialisées. d'apprentissage. Elle met en sonnes un préalable essentiel
Grâce à des outils péda- valeur un des principes fon- à l'apprentissage du français.
gogiques qui leur sont adap- damentaux en pédagogie, à
tés, les apprenantes et appre- savoir la reconnaissance desLe monde alphabétique, numéro 4, automne-hiver 1992 : Les femmes et l’alphabétisation - RGPAQ
Par contre, vous connais-
sez les statistiques, les don-
nées... enfin en gros. C'est la
première chose qu'on vous
demande... des chiffres. On
s'exclame, on pousse les hauts
cris, on les compare entre eux.
Bon, et puis après? ça nous fait
une belle jambe! Que fait-on
de toutes ces belles théories?
Tout ça demeure essentielle-
ment descriptif, objectif com-
me on dit. Et la pratique, com-
ment l'évaluer, en faire des
bilans, comment la transfor-
mer? Parce que d'après moi,
c'est à ça que ça devrait servir,
les recherches. D'autres y ont
pensé avant moi, entre autres
Serge Wagner, dont j'ai lu un
article superintéressant sur
l'état actuel de la recherche et
sur son importance fonda-
mentale pour le développe-
Avez-vous déjà entendu parler de recherches en ment de l'alphabétisation1.
Et puis les chiffres, on peut
s'obstiner longtemps avec eux.alphabétisation? Un peu, beaucoup, passionnément?
Prenons un exemple au ha-
sard, le Québec : «Le ministre
En avez-vous lues? En avez-vous produites? À quelle de l'Éducation a commandé
un sondage (Maheu et St-
Germain, 1984) dont les ré-vitesse? Avec quel argent et que sont-elles devenues?
sultats contredisaient (en en
réduisant l'importance) toutes
Si vous avez répondu «un peu» à la plupart des
les études quantitatives effec-
tuées antérieurement ou pos-
questions, ou «je ne sais pas», vous êtes dans la norme. térieurement sur le phénomè-
ne de l'analphabétisme2. » Aie,
c'est l'fun! C'est surtout «mê-Tout va bien ou... tout va mal, parce que des recherches
lant». Comment peut-on nous
prendre au sérieux mainte-
en alphabétisation, il n'y en a pas beaucoup. Disons nant? D'autres se sont pris au
s&

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