"DESCHAMPS BÂTIT UN OM A SON IMAGE"
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Description

"DESCHAMPS BÂTIT UN OM A SON IMAGE" Jocelyn, vous n'êtes resté qu'une saison à Marseille alors que vous étiez en pleine ascension avec le FC Nantes. N'avez-vous jamais regretté d'avoir choisi l'OM ? Il me restait un an de contrat à Nantes où nous venions d'atteindre les demi-finales de la Ligue des Champions. Mais les lendemains sportifs étaient plus difficiles et comme je voulais absolument disputer une coupe européenne, j'ai sauté sur l'opportunité de rejoindre l'OM. Nantes avait aussi besoin d'argent, les deux parties étaient satisfaites. Même si j'aurais pu aller à Paris ou à Metz, je n'ai jamais regretté d'avoir choisi l'OM. Pourquoi avoir préféré l'OM à ce moment-là ? Parce que le transfert à Paris s'annonçait difficile avec la passation de témoin entre Denisot et Biétry. Metz me voulait pour remplacer Pires mais j'ai préféré l'OM car on ne refuse pas une telle opportunité. J'ai vécu une expérience extraordinaire, instructive et enrichissante... mais difficile. Difficile car la concurrence y était exacerbée et le devoir de performance, collective et individuelle, était permanent. A Marseille, on ne peut jamais se relâcher. "J'AI VITE COMPRIS EN ARRIVANT QUE ROLLAND (COURBIS) M'AVAIT PRIS POUR ÊTRE LA DOUBLURE DE ROBERT (PIRES) !" Dans quelles circonstances êtes-vous parti? Je ne suis resté que quatorze mois car à la reprise de la seconde saison, Rolland Courbis m'a mis à l'écart du groupe pro.

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Publié le 22 septembre 2011
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Langue Français

Extrait

"DESCHAMPS BÂTIT UN OM A SON IMAGE"

Jocelyn, vous n'êtes resté qu'une saison à Marseille alors que vous étiez en pleine ascension avec le FC Nantes. N'avez-vous jamais regretté d'avoir choisi l'OM ? Il me restait un an de contrat à Nantes où nous venions d'atteindre les demi-finales de la Ligue des Champions. Mais les lendemains sportifs étaient plus difficiles et comme je voulais absolument disputer une coupe européenne, j'ai sauté sur l'opportunité de rejoindre l'OM. Nantes avait aussi besoin d'argent, les deux parties étaient satisfaites. Même si j'aurais pu aller à Paris ou à Metz, je n'ai jamais regretté d'avoir choisi l'OM.

Pourquoi avoir préféré l'OM à ce moment-là ? Parce que le transfert à Paris s'annonçait difficile avec la passation de témoin entre Denisot et Biétry. Metz me voulait pour remplacer Pires mais j'ai préféré l'OM car on ne refuse pas une telle opportunité. J'ai vécu une expérience extraordinaire, instructive et enrichissante... mais difficile. Difficile car la concurrence y était exacerbée et le devoir de performance, collective et individuelle, était permanent. A Marseille, on ne peut jamais se relâcher.

"J'AI VITE COMPRIS EN ARRIVANT QUE ROLLAND (COURBIS) M'AVAIT PRIS POUR ÊTRE LA DOUBLURE DE ROBERT (PIRES) !"

Dans quelles circonstances êtes-vous parti? Je ne suis resté que quatorze mois car à la reprise de la seconde saison, Rolland Courbis m'a mis à l'écart du groupe pro. Avec Abardonado, Roy et Martini, nous nous entraînions en marge, avec la CFA. J'en ai eu marre et je suis parti à Montpellier. Avec le recul, je regrette de ne pas avoir insisté un peu plus car Courbis a été démis de ses fonctions en octobre. A ce moment-là, j'aurais peutêtre eu ma chance de nouveau. Mais avant, les choses étaient tellement figées que je n'avais plus d'espoir. En fait, j'ai vite compris à mon arrivée que Rolland m'avait pris pour être la doublure de Robert (Pires).

Quel bilan effectuez-vous de ce passage à l'OM ? Malgré tout, il est positif. Dans un contexte concurrentiel très important, et malgré un temps de jeu réduit, j'ai montré qu'on pouvait compter sur moi, que mes stats n'étaient pas si mauvaises (23 matches de L1, 3 buts et 5 passes décisives, Ndlr). Je pense avoir gagné le respect car j'ai toujours répondu présent. Mais à l'OM, c'est ainsi, d'une semaine à l'autre, tout peut être remis en question.

En arrivant de clubs comme Lorient ou Nantes, le changement était important! J'étais prêt à l'assumer et cela ne m'a pas plus gêné que ça. J'avais connu une demi-finale de Ligue des Champions avec le FCN et le haut niveau ne me faisait pas peur. Nous avons enchaîné avec la finale de la Coupe UEFA perdue face à Parme de Buffon, une équipe qui n'avait rien à envier à la Juve de Deschamps ou Ravanelli trois ans plus tôt.

Comment avez-vous vécu cette finale de Coupe UEFA? On peut toujours éviter de prendre le premier but (sur une erreur de Laurent Blanc, Ndlr) mais sur le match, il n'y avait pas photo. Ils étaient plus forts que nous. Perdre 0-3 en finale, c'est dur.

A titre personnel, que vous a-t-il alors manqué pour vous imposer vraiment à l'OM? La difficulté, quand on arrive dans un club comme Nantes, où le collectif est prioritaire, c'est de se retrouver dans un club comme l'OM où, sans dénigrer le collectif qui compte tout autant, il faut aussi savoir jouer des coudes car la concurrence est très importante. Dans ce contexte, cette jungle, il faut savoir se faire une place, montrer les dents parfois. Je n'ai certainement pas su le faire assez.

Vous venez de Nantes, vous avez joué à l'OM et vous êtes devenu entraîneur, ça vous place dans la même lignée que Didier Deschamps ! (rires) Je vous vois venir mais je vous arrête ! Deschamps est actuellement ce qui se fait de mieux en France au niveau des entraîneurs. Il a tout gagné partout où il est passé et a acquis une expérience incroyable. Ce mélange de la culture nantaise, du foot italien, qu'il a connu comme joueur et comme entraîneur, du foot anglais, espagnol et de l'équipe de France, lui confère un bagage incroyable et lui permet d'avoir un coaching de très haut niveau. J'en suis évidemment très loin et je ne me prends pas pour ce que je ne suis pas... même si j'aspire, moi aussi, exercer au plus haut niveau possi

Avez-vous été aussi marqué l'un que l'autre par vos années nantaises ? Alors que j'ai vécu le très haut niveau à Nantes, lui est parti bien avant pour le vivre à la Juventus. Donc même s'il s'inspire forcément de ce qu'il a appris à Nantes au contact de Jean-Claude Suaudeau, je pense avoir été plus marqué que lui par mes trois ans là-bas, deux avec Coco et un avec Denoueix.

D'ailleurs, j'ai l'impression que j'y suis resté dix ans tellement ça m'a marqué.

"LA VICTOIRE À L'OLYMPIAKOS EST LA PREUVE QUE CETTE ÉQUIPE A DES RESSOURCES"

Que vous inspire le jeu de l'OM version Deschamps ? L'équipe lui ressemble. Si elle a la possibilité de jouer, elle va jouer car elle a des joueurs de ballon comme Cheyrou ou Lucho. Sinon, elle va se concentrer sur d'autres forces et des arguments athlétiques, une organisation défensive, qui vont lui permettre de rester en place et d'être efficace quand même. L'OM n'évolue pas dans un seul registre. C'est une force qui devrait lui permettre de revenir dans le championnat après son mauvais départ. La victoire à l'Olympiakos est la preuve que cette équipe a des ressources.

Vous les voyez jouer le titre ? Bien sûr, ils ont l'effectif pour. Avec un excellent gardien, Mandanda, un Gignac qui n'a pas encore montré tout ce qu'il savait faire, Valbuena et Rémy qui sont devenus des joueurs de haut niveau,

Lucho et Cheyrou qui sont capables de poser le jeu... les bases sont là. Il leur manque seulement un peu de relâchement pour que tout le monde puisse s'exprimer pleinement. Les bons résultats devraient ramener la confiance.

Et vous à Guingamp, comment se passe ce retour en Ligue 2 ? Après avoir coaché deux ans en DH, un an en National, j'apprécie de retrouver la Ligue 2 dans un club sain qui laisse travailler ses entraîneurs tranquillement. Nous avons une bonne équipe, il nous faut maintenant prendre suffisamment de points pour espérer pouvoir jouer plus relâché. Je suis bien dans ma peau de coach. J'ai toujours voulu entraîner et je m'en suis vite donné les moyens en passant mes diplômes, en obtenant le DEPF. Et quand l'occasion s'est présentée, quand Noël Le Graët m'a appelé, j'ai sauté sur l'occasion. Comme avec l'OM il y a quinze ans (rires) !

Jocelyn Gourvennec Né le 22 mars 1972 à Brest Joueur : Lorient (1980-91), Rennes (1991-95), Nantes (1995-98), Marseille (1998-1999), Montpellier(1999-2001), Rennes (2001-02), Bastia (2002-04), Angers (2004-05), Clermont foot (2005-06), Rezé (2006-07) Entraîneur : La Roche sur Yon (2008-10), Guingamp (depuis 2010) Palmarès : Finaliste de la Coupe UEFA 1999, demi-finaliste de la Ligue des Champions 1996

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