Détenir une tortue, attention !
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Description

Détenir une tortue, attention ! Les tortues sont apparues il y a plus de 200 millions d'années, mais leur origine précise est encore incertaine. Elles appartiennent à la classe des reptiles et à l'ordre des testudines qui regroupent 14 familles de tortues marines, d'eau douce et terrestre, soit 310 espèces. 42%de ces espèces sont menacé de disparition à cause de la destruction de leurs habitats ou une prédation trop importante. Dans ces deux cas l'influence de l'homme est très importante. La tortue terrestre fut victime de son succès dans les années soixante-dix car l'acquérir était une chose facile. Plus originale qu'un chat, moins contraignante qu'un chien, tout le monde voulait « sa » tortue. Ces reptiles à carapace étaient vendus en grande quantité et en toute liberté dans les animaleries, oiselleries, les marchés, la plupart du temps sans facture ni même ticket de caisse. Les plus rencontrées dans nos jardins sont les tortues de Hermann (testudo hermanni)et les tortues grecques (testudo graeca). Originaire du Sud de la France l'Hermann est l'unique tortue terrestre vivant dans l'hexagone à l'état sauvage. Elle peut vivre plus de 80 ans. Avec son côté débonnaire elle est sans doute la plus appréciée. On dit même qu'elle reconnaît ses propriétaires surtout au moment des repas.

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Publié le 26 juillet 2011
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Langue Français

Extrait

Détenir une tortue, attention !

Les tortues sont apparues il y a plus de 200 millions d'années, mais leur origine précise est encore incertaine. Elles appartiennent à la classe des reptiles et à l'ordre des testudines qui regroupent 14 familles de tortues marines, d'eau douce et terrestre, soit 310 espèces. 42%de ces espèces sont menacé de disparition à cause de la destruction de leurs habitats ou une prédation trop importante. Dans ces deux cas l'influence de l'homme est très importante. La tortue terrestre fut victime de son succès dans les années soixante-dix car l'acquérir était une chose facile.

Plus originale qu'un chat, moins contraignante qu'un chien, tout le monde voulait « sa » tortue. Ces reptiles à carapace étaient vendus en grande quantité et en toute liberté dans les animaleries, oiselleries, les marchés, la plupart du temps sans facture ni même ticket de caisse. Les plus rencontrées dans nos jardins sont les tortues de Hermann (testudo hermanni)et les tortues grecques (testudo graeca). Originaire du Sud de la France l'Hermann est l'unique tortue terrestre vivant dans l'hexagone à l'état sauvage. Elle peut vivre plus de 80 ans. Avec son côté débonnaire elle est sans doute la plus appréciée. On dit même qu'elle reconnaît ses propriétaires surtout au moment des repas. Sa « cousine » grecque, qui doit son nom aux dessins de ses écailles qui rappellent les mosaïques byzantines de Grèce, a été, par dizaines de millions, prélevée de son milieu sauvage jusqu'au milieu des années quatre-vingts.

Des prélèvements massifs qui ont conduit la France à prendre des mesures pour protéger ces espèces en voie de disparition en signant la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES) en 1975, appelée aussi « Convention de Washington ». Elle réglemente le commerce des animaux et ne les laissent plus circuler qu'avec l'autorisation fournie (le certificat CITES).

Le saviez-vous ?

Le terme français«tortue» aurait pour originele Tartare, région des Enfers dans la mythologie gréco-romaine, comme en témoigne l'italien tartarughe. Cette racine se retrouve dans toutes les langues latines. En grec ancien, Chelysdésigne à lafoisles tortues et une sorte deluth, on retrouvece motdans le nom scientifique deplusieurse spèces. Le termeanglais le plus générique pour désigner ces espèces est turtle. Ilpourrait dériver du français et aurait été déformé par les marins l'ayant entendu. Les noms vernaculaires des différentes espèces de tortuessonttrès variéset peuvent s'inspirer de plusieurs éléments : une particularité physique, une forme qui les fait ressembler à autre chose, etc.

Ces lois et réglements avaient pour but louable la protection des espèces

S'agissant essentiellement des tortues autochtones que sont les tortues terrestres d'Hermann, et aquatiques Cistude d'Europe et Emyde lépreuse, et par extension les tortues grecques, la France a pris des dispositions réglementaires plus draconiennes que la Convention européenne (extension de la convention de Washington) à travers l'arrêté du 24 avril 1979. Ce dernier est basé sur la loi relative à la protection de la nature du 10 juillet 1976 interdisant les prélèvements dans la nature mais aussi la vente, l'achat, le transport, et la cession sur tout le territoire national. Cet arrêté a été complété par celui du 22 juillet 1993 qui complète la liste avec une autre espèce de tortue moins commune, l'Emyde lépreuse.

Certes, ces lois et réglements avaient pour but louable la protection des espèces menacées de disparition mais n'y avait-il pas d'autre alternative que l'interdiction pure et dure de leur élevage et de la possibilité de faire des échanges, s'interrogent de nombreux propriétaires ? Les personnes qui possédaient des tortues avant leur interdiction de détention sont autorisées par l'arrêté du 10 août 2004 à les garder sous certaines conditions. En effet, le propriétaire qui possède d'une à six tortues doit solliciter une autorisation auprès de la Direction des services vétérinaires (DSV) de son département. Considéré comme éleveur il doit obtenir un certificat de capacité et une autorisation d'ouverture (liste des pièces à fournir à retirer à la DSV). Obtenir ce certificat n'est pas qu'une simple formalité mais relève du parcours du combattant. Les décisions qui accompagnent l'attribution du certificat tiennent évidemment compte du niveau de compétences du candidat. Néanmoins ce certificat de capacité est plus utilisé pour faire barrage à l'élevage des tortues plutôt qu'à réellement permettre aux éleveurs compétents et sérieux de rendre leur passion légale.

C'était tenter les malfrats de mettre en place un « marché noir »

La rigidité des services publics est souvent mise en exergue par les associations de protection des tortues à l'instar de Accupulata ou la Fédération francophone pour l'élevage et la protection des tortues qui regroupent plus de 2 000 chéloniophiles.

En effet, en cas de défense de détention de l'animal, celui-ci est tout simplement confisqué à son propriétaire sans aucune possibilité de recours. Nombre de propriétaires de testudo Hermani et de Graeca craignant qu'on leur retire leur animal familier sont dans l'illégalité et ne peuvent plus céder leur reproduction. Certains éleveurs s'élèvent contre ces lois qui selon eux « au lieu de protéger les tortues ont favorisé le marché noir des tortues terrestres par les nombreux trafiquants sans scrupule ». Un paradoxe qu'ils dénoncent : « D'un coté la CITES interdit le commerce des tortues sauvages (capturées dans la nature) mais autorise la vente et la détention de spécimens nés captifs, et de l'autre, la loi française interdit le commerce de toute tortue de terre qu'elle soit née captive ou qu'elle soit prélevée dans la nature ». Les associations de chéloniophiles se battent pour faire abroger la loi de 1979 interdisant totalement la vente des tortues de terre arguant du fait que « sans prendre de dispositions parallèles pour légaliser les propriétaires de tortues acquises avant ces édits qui, pour la plupart d'entre eux, ne pouvaient prouver leur achat d'avant l'application des textes réglementaires, l'État faisait sournoisement de ceux-ci des hors-laloi ». Trop de réglementation tue la réglementation s'indignent-ils mais ils admettent toutefois que la protection de la nature, et notamment celle des animaux sauvages en voie d'extinction, nécessitait un redressement de situation. « Quant à tout interdire d'un système légal existant, c'était tenter les malfrats de mettre en place un « marché noir » qu'aucun moyen de contrôle ne permet d'annihiler efficacement encore actuellement. C'est donc l'effet inverse à celui recherché qui est obtenu ». Les tortues grecques et d'Hermann sont des animaux dociles, paisibles, agréables, sympathiques, qui ont toujours fait l'objet d'une attention particulière et ont toujours fasciné l'homme quel que soit son âge en Europe. Qui n'a pas, dans ses souvenirs d'enfant, été attiré par la vue des tortues ou élevé et choyé une tortue avec toute l'affection qu'un enfant peut donner ? Fallaitil briser des vocations en empêchant le premier contact avec ces animaux ? Certes, les tortues resteront toujours des animaux sauvages. Certes, leur mode de vie est particulier. Certes, leur longévité est directement liée à un minimum de connaissance de ce mode de vie. Mais faut-il nécessairement, pour assurer leur bienêtre, disposer d'autant de diplômes qu'il en est exigé pour les personnels animaliers des zoos ?

Le saviez-vous ?

... TORTUE DE FLORIDE ... PRÉDATRICE DE COURS D'EAU !

L a tristement célèbre tortue de Floride (trachemys scripta elegans) ou tortue à tempes rouges, qui contrairement à ce que son nom laisse penser n'est pas uniquement présente en Floride. Pendant des années, les animaleries ont venducette tortue d'eau par milliers. Achetées à bas prix, elles finissaient dans des petits bassins en forme de haricot. Les acheteurs, souvent mal conseillés par les commerçants, ne savaient pas qu'elles pouvaient vivre près de 60 ans. Sans parler du fait que ces bébés tortues grandissent et qu'à l'âge adulteelles peuvent mesurer jusqu'à 30 cm et peser 2 ou 3 kg. Relâchées dans les cours d'eau par des propriétaires sans scrupule elles sont devenues une menace pour la faune et la flore locale. En effet ce sont des prédateurs puissants, comme la cistude d'Europe.

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