Irradiations : quels risques pour la santé ?
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Irradiations : quels risques pour la santé ? La radioactivité est un phénomène naturel qui existe depuis que les atomes se sont formés il y a quinze milliards d'années. Si tous sont constitués d'un noyau formé de protons et de neutrons autour duquel gravitent des électrons, tous ne possèdent pas les mêmes propriétés. Certains sont stables et le demeurent indéfiniment, quand d'autres, les radionucléides, sont instables. Pour acquérir une meilleure stabilité, ces derniers, radioactifs, se désintègrent pour donner naissance à d'autres éléments, radioactifs ou non, expulsant alors une partie de la matière et de l'énergie qu'ils contiennent. Lors de leur désintégration ils émettent des rayonnements ionisants sous forme de particules (alpha, neutrons, bêta), ou de rayonnements électromagnétiques (gamma et rayons X). C'est la radioactivité, découverte par Henri Becquerel en 1896. Nous sommes tous exposés à la radioactivité naturelle via les rayonnements cosmiques, d'origine galactique ou liés à l'activité du Soleil, la présence de radon (gaz radioactif dense) dans les sols, d'uranium et de thorium dans les roches. Les aliments que nous absorbons, l'eau de source que nous buvons, sont radioactifs. Nous le sommes également : chaque seconde quelque 8 000 atomes de potassium-40 et de carbone-14 se désintègrent dans notre corps. (I y a encore la radioactivité médicale à laquelle nous sommes encore exposés lors de radiothérapies, radiographies, scanners, scintigraphies...

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Publié le 25 octobre 2011
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Langue Français

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Irradiations : quels risques pour la santé ?

La radioactivité est un phénomène naturel qui existe depuis que les atomes se sont formés il y a quinze milliards d'années. Si tous sont constitués d'un noyau formé de protons et de neutrons autour duquel gravitent des électrons, tous ne possèdent pas les mêmes propriétés. Certains sont stables et le demeurent indéfiniment, quand d'autres, les radionucléides, sont instables. Pour acquérir une meilleure stabilité, ces derniers, radioactifs, se désintègrent pour donner naissance à d'autres éléments, radioactifs ou non, expulsant alors une partie de la matière et de l'énergie qu'ils contiennent. Lors de leur désintégration ils émettent des rayonnements ionisants sous forme de particules (alpha, neutrons, bêta), ou de rayonnements électromagnétiques (gamma et rayons X). C'est la radioactivité, découverte par Henri Becquerel en 1896.

Nous sommes tous exposés à la radioactivité naturelle via les rayonnements cosmiques, d'origine galactique ou liés à l'activité du Soleil, la présence de radon (gaz radioactif dense) dans les sols, d'uranium et de thorium dans les roches. Les aliments que nous absorbons, l'eau de source que nous buvons, sont radioactifs. Nous le sommes également : chaque seconde quelque 8 000 atomes de potassium-40 et de carbone-14 se désintègrent dans notre corps. (I y a encore la radioactivité médicale à laquelle nous sommes encore exposés lors de radiothérapies, radiographies, scanners, scintigraphies... Enfin, nous sommes tous exposés à la radioactivité artificielle, découverte par Irène et Frédéric joliot-Curie en 1934, qui a valu au couple le prix Nobel de chimie l'année suivante. Industries minières, centrales, essais ou accidents nucléaires, production, fuites ou transports de déchets nucléaires, etc., génèrent des particules radioactives. Que se passe-t-il lors d'un accident nucléaire grave, comme celui qui s'est produit à la centrale de Fukushima-Daiichi (sur l'île japonaise de Honshu) à la suite du séisme du 11 mars 2011 ? Des quantités de fines particules radioactives, libérées dans l'atmosphère, sont transportées dans l'air par de minuscules gouttelettes d'eau formant des nuages radioactifs se déplaçant en fonction des conditions météorologiques. Les vents les dispersent dans l'atmosphère, en sèment de grandes parties sur les terres, lacs et autres fleuves, quand les pluies les infiltrent dans les sols ou les répand ici ou là. Il en résulte la contamination des végétaux (récoltes), de l'eau potable, de la flore et de la faune, et donc de toute la chaîne alimentaire.

Le rayonnement ionisant

Pouvoir de pénétration (exposition externe). Le rayonnement alpha (constitué de noyaux d'hélium) est simplement arrêté par une feuille de papier, te rayonnement bêta (constitué d'électrons ou de positrons) est arrêté par une plaque d'aluminium. Le rayonnement gamma {constitué de photons très énergétiques) est atténué (et non stoppé) quand il pénètre de la matière dense, ce qui le rend particulièrement dangereux pour les organismes vivants. Il existe d'autres types de rayonnements ionisants ; ces trois formes sont souvent associées à la radioactivité.

Les rayonnements ionisants -indolores, inodores et invisibles, sauf en cas d'exposition intense- sont capables d'endommager, de provoquer des mutations, voire de détruire des cellules d'ADN. Leurs effets pathologiques sur l'organisme sont de deux sortes, soit à court terme, ou déterministes, soit à long terme, ou aléatoires (stochastiques). Les premiers, liés directement aux lésions cellulaires et pour lesquels un seuil d'apparition a été défini, surviennent systématiquement dans un délai qui va de quelques heures à plusieurs mois, ou années, après l'irradiation. Les seconds - cancers radio-induits et mutations génétiques - se manifestent de façon aléatoire au sein d'une population ayant subi une exposition identique, sans qu'un seuil n'ait été défini et après un certain temps de latence, de quelques années à des décennies après l'irradiation.

Le saviez-vous ?

La contamination par l'iode disparaît en quasiment 80 jours, mais il faut attendre 300 ans pour le césium et 240 000 années pour le plutonium 239.

Des manifestations peuvent survenir au bout de quelques minutes

On distingue deux types d'irradiation, externe par contact cutané, et interne via l'inhalation, l'ingestion d'eau et d'aliments contaminés, mais aussi par voie oculaire ou percutanée (blessures ou plaies). Dans le premier cas, il convient de prendre une douche pour supprimer les particules radioactives présentes sur le corps et de ne plus utiliser les vêtements portés au moment de l'accident. Dans le second c'est beaucoup plus compliqué puisque l'exposition à la substance radioactive qui a pénétré le corps se poursuivra tout le temps qu'elle n'aura pas été éliminée naturellement par l'organisme. Les dégâts occasionnés sur l'organisme humain varient en fonction de la dose de radiation reçue (une irradiation locale cutanée peut entraîner, selon les doses, un érythème, une ulcération ou une nécrose), de la durée et du mode d'exposition, du type de cellules touchées par les rayonnements - la peau, l'intestin, la rate, la moelle osseuse, ie cristallin, les organes reproducteurs étant les plus fragiles. Une exposition faible, à laquelle nous sommes tous confrontés via les rayonnements ionisants naturels, comme les nomment les scientifiques, ne constitue par un risque pour la santé selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). En revanche, lors d'une irradiation brutale et intense, des manifestations peuvent survenir au bout de quelques minutes, heures ou semaines : vomissements, diarrhées, fièvre, chute des cheveux, des poils et des ongles, brûlures, cataractes, hémorragies internes, oedèmes cérébraux. Lorsqu'une grande partie du corps est contaminée, la moelle osseuse - qui produit globules blancs, rouges et plaquettes - peut subir de graves lésions. Une irradiation aiguë peut conduire à une dégénérescence du système immunitaire, une destruction du système nerveux central et des cellules de la paroi digestive, ou encore à de très sérieuses maladies respiratoires ou cardio-vasculaires. Toutes ces manifestations peuvent conduire à une mort rapide.

Il existe peu de traitements contre les particules radioactives

Une exposition moins forte mais prolongée peut aussi provoquer de nombreux effets nocifs pour la santé : cancers de la thyroïde, du poumon, du colon, du sein, de la peau, leucémies, lymphomes... L'OMS estime que les personnes exposées à des doses de 100 mSv par heure courent un risque accru de contracter un cancer. Toujours selon elle, 80 % des individus exposés à des doses d'au moins un sievert développeront un jour un cancer. Des lésions aux ovaires, aux ovules ou aux testicules peuvent provoquer une stérilité et des cancers. Le risque de voir survenir chez les futurs bébés des malformations, des troubles de la croissance et des troubles mentaux n'est pas négligeable.

Il existe peu de traitements contre les particules radioactives, auxquelles sont particulièrement exposées les personnels et sauveteurs (liquidateurs !) des centrales nucléaires. La première mesure consiste à évacuer les populations les plus proches des rayonnements ionisants. Pour les autres, dont celles qui se trouvent sur le passage des nuages radioactifs, il s'agit de ne pas sortir de chez eux, de s'y calfeutrer, de fermer portes et fenêtres, d'arrêter ventilations mécaniques, chauffage et climatiseurs. Le port d'un masque, recouvrant la bouche et le nez, est également conseillé. Bien sûr, il faut encore rayer de son alimentation les nombreux produits qui ont pu être contaminés par les retombées des dangereuses particules. Reste à écouter la radio qui diffuse messages d'alerte, consignes et autres informations sur l'évolution de la situation.

INES : une échelle de gravité

En 1991, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AlEA) a mis en place une échelle de classement des incidents et risques nucléaires. Baptisée INES (International Nuciear Event Scale) et appliquée par une soixantaine de pays, elle concerne les installations nucléaires civiles et le transport des matières nucléaires. L'échelle comprend huit niveaux : 0 pour les événements sans importance pour la sûreté, mais 7 pour les accidents les plus graves, comme Tchernobyl (Ukraine) en 19S6 et Fukushinta (Japon) aujourd'hui. En France, depuis 1998, cette échelle s'applique aussi aux installations nucléaires militaires. Selon le rapport «l'état de là sûreté nucléaire et ûe la râdioprotection en France en 2910 », présenté aux parlementaires de l'Office d'évaluation des choix scientifiques et technologiques le 30 mars 2011 par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), notre pays a enregistré 1107 incidents. Parmi eux, 140 étaient de niveau 1 et trois de niveau l. L'autorité, qui a réalisé 1964 inspections sur le terrain (25 % de manière inopinée), estime le niveau de sécurité nucléaire et de râdioprotection sur notre territoire « assez satisfaisant ». L'autorité est néanmoins inquiète de l'exposition croissante des patients aux rayonnements dus aux traitements médicaux. Problème qui pourrait être réglé en s'orientait! vers les outils d'imagerie par résonance magnétique (IRM) plutôt que les scanners, qui délivrent des doses atteignant jusqu'à 20 milli-Sieverts pour certains examens. Reste donc à renouveler le parc de ces derniers.

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