Le roi de la nuit parisienne est-il mégalo ?
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Le roi de la nuit parisienne est-il mégalo ?

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Description

Le roi de la nuit parisienne est-il mégalo ? Place Saint-Honoré, 13 heures. Rendez-vous est fixé avec Benjamin Patou, propriétaire depuis 2010 du restaurant Le Bartolli. Avec son décor néobaroque raffiné, le restaurant dégage à l'image de son patron comme un parfum de luxe et d'élégance. À trente-quatre ans, le petit neveu du célèbre couturier, nouveau guide de la nuit parisienne, a constitué en 3 ans, un groupe spécialisé dans l'événementiel de 18 millions d'euros en 2011. D'apparence modeste, il ne peut pas ne pas être conscient du chemin parcouru. « Tout homme d'affaires est habité par le doute et l'angoisse. Il est vital de se remettre en question perpétuellement et de ne jamais se reposer sur ses acquis », avance-t-il, peut-être pour mieux s'inscrire dans un secteur aussi sélect qu'hautement concurrentiel. Une vocation précoce À seize ans, lycéen le jour à Neuilly, Benjamin Patou découvre la nuit l'univers des soirées parisiennes en officiant en tant que DJ. Séduit par l'ambiance festive, le jeune cadet profite de cette expérience pour jalonner les bases de son parcours professionnel et se forger un caractère. « J'en ai retiré un sens de l'autonomie et de la responsabilité. À cette époque, je gagnais déjà très bien ma vie. Depuis, mes copains d'alors sont devenus des personnes influentes sur le marché. Aujourd'hui, ce sont soit des associés, soit des collègues... soit des concurrents », s'enthousiasme- t-il.

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Publié le 02 juillet 2011
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Langue Français

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Le roi de la nuit parisienne est-il mégalo ?
Place Saint-Honoré, 13 heures. Rendez-vous est fixé avec Benjamin Patou, propriétaire depuis 2010 du restaurant Le Bartolli. Avec son décor néobaroque raffiné, le restaurant dégage à l'image de son patron comme un parfum de luxe et d'élégance. À trente-quatre ans, le petit neveu du célèbre couturier, nouveau guide de la nuit parisienne, a constitué en 3 ans, un groupe spécialisé dans l'événementiel de 18 millions d'euros en 2011. D'apparence modeste, il ne peut pas ne pas être conscient du chemin parcouru. «Tout homme d'affaires est habité par le doute et l'angoisse. Il est vital de se remettre en question perpétuellement et de ne jamais se reposer sur ses acquis », avance-t-il, peut-être pour mieux s'inscrire dans un secteur aussi sélect qu'hautement concurrentiel.
Une vocation précoce
À seize ans, lycéen le jour à Neuilly, Benjamin Patou découvre la nuit l'univers des soirées parisiennes en officiant en tant que DJ. Séduit par l'ambiance festive, le jeune cadet profite de cette expérience pour jalonner les bases de son parcours professionnel et se forger un caractère. «J'en ai retiré un sens de l'autonomie et de la responsabilité. À cette époque, je gagnais déjà très bien ma vie. Depuis, mes copains d'alors sont devenus des personnes influentes sur le marché. Aujourd'hui, ce sont soit des associés, soit des collègues... soit des concurrents», s'enthousiasme-t-il. Fort d'une réputation grandissante et d'une parfaite connaissance de la jeunesse dorée parisienne, Benjamin Patou fonde en 1997 l'agence événementielle Profete à l'occasion d'un premier contrat de relation publique signé avec la Villa Barclay. LVMH, L'Oréal, Lagardère... autant de grandes marques font appel à ses services pour l'organisation de soirées.
En 2002, le jeune homme pressé recentre son activité sur l'événementiel classique : organisation de séminaires, de conventions ou de voyages. «Les premiers pas ont été très difficiles, notamment pour glaner la confiance des clients. Il a fallu réapprendre les codes de ce secteur d'activité et ceux liés à la communication des entreprises», se souvient-il. «Mais à force d'acharnement, nous avons bâti une agence qui n'a cessé de doubler annuellement son chiffre d'affaires, de 2002 à 2008 », poursuit-il fièrement. Pour répondre à une demande toujours plus exigeante, une seconde phase de développement a été entreprise transformant l'agence en groupe. En mobilisant une partie de ses bénéfices et en faisant appel à des fonds d'investissement privés, Benjamin Patou s'est lancé dans une vaste politique d'acquisition des hauts lieux du divertissement des parisiens.
«Les agences événementielles qui se cantonnent aux services d'assembleurs de prestations devraient prochainement disparaître.» Benjamin Patou, P-DG du groupe Profete
Un positionnement unique
En deux ans, l'homme d'affaires ressuscite des établissements qui ont fait la renommée de la vie parisienne. Outre le restaurant Le Bartolli et un hôtel de charme situé au Grand-Bomand en Haute-Savoie, Benjamin Patou devient propriétaire du Globo, du mythique cabaret russe Chez Raspoutine situé non loin des Champs-Élysées, et du Bus Palladium connu des férus de musique comme l'établissement qui a accueilli le premier concert des Beatles en France. Parallèlement, son groupe a intégré le traiteur Kaspia Réception ainsi que le Pavillon Vendôme, lieu de réception de 800 m2 qui rouvrira ses portes en septembre 2011 après d'importants travaux de rénovation. Cette politique de rachats, consolidée par 3 levées de fonds auprès de Califfe et Olma Invest, avoisine les 8 millions d'euros d'investissement. Une 4ème levée de fonds, sous forme d'obligations convertibles, est en passe de se clôturer d'ici le mois de juillet.
Un brin mégalo, notre Rastignac de la boîte de nuit ? «Le secteur de l'événementiel est en pleine mutation. Notre objectif est de nous positionner en tant que groupe qui intègre l'ensemble des maillons de la chaîne : du conseil à la gestion d'un établissement en passant par les traiteurs. Ainsi, nous sommes en mesure d'offrir des solutions clés en main et compétitives», se félicite-t-il.«Avec Internet, les entreprises sont désormais capables d'organiser elles-mêmes leurs séminaires. Les agences événementielles qui se cantonnent aux services d'assembleurs de prestations et de courtages vont disparaître ». Pour devenir un acteur majeur du marché, au même titre que la référence du lyonnais GL Events, Benjamin Patou s'est fixé l'objectif d'atteindre la barre des 100 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2017. Pour y parvenir, outre la poursuite de la politique d'acquisitions centrée sur Paris, une introduction en Bourse du groupe est envisagée d'ici 2013.
La partition du glamour
Passionné de musique classique, Patou ne se fait pas longtemps prier pour investir en mars dernier, à hauteur de 51%, dans le Festival des opéras en plein air. Une manifestation culturelle qui entend ouvrir le monde de l'opéra au grand public via des représentations revisitées par des personnalités et présentées dans des sites du patrimoine français, tel le château de Chantilly.
Cette année, le réalisateur Christophe Malavoy met en scène «Madame Butterfly», oeuvre maîtresse de Puccini. Une excellente vitrine pour le groupe Profete qui joue à plein la carte des personnalités ? «Ce n'est pas notre fonds de commerce. Même si certaines d'entre elles fréquentent nos établissements, nous utilisons rarement leur image lors des événements que nous organisons. Nous sommes des généralistes reconnus pour notre capacité à organiser des événements autour d'une approche haut de gamme », insiste-t-il. Pour autant, impossible pour ce supporteur inconditionnel du PSG de dissimuler sa joie en montrant les clichés de lui pris aux côtés
de Néné ou Makelele. Aussi à l'aise dans les tribunes du Parc des Princes que dans les salles d'opéra, d'une curiosité insatiable, Benjamin Patou façonne sa réussite en dehors des sentiers battus sans fuir les cocktails mondains.
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