Michel Sapin : «La question n est pas de savoir s il y a plus d argent, mais vers qui il est orienté»
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Michel Sapin : «La question n'est pas de savoir s'il y a plus d'argent, mais vers qui il est orienté»

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Michel Sapin : «La question n'est pas de savoir s'il y a plus d'argent, mais vers qui il est orienté» Le projet du PS prévoit un «small business act», en faveur des PME. Pouvezvous nous dire ce qu'englobe cette notion ? Il s'agit d'une loi sur les marchés publics qui consiste à faire en sorte que les entreprises de taille moyenne puissent concourir contre les plus grosses sociétés pour obtenir des marchés publics. Plutôt que de les mettre en situation d'avoir à sous-traiter avec ces groupes, qui au passage auront empoché la marge, nous préférons leur permettre d'être en concurrence, dans la transparence, avec une vraie capacité à obtenir directement le marché. Les marchés publics représentent pour les entreprises un matelas très important pour affronter les aléas de conjoncture. Le PS prévoit de favoriser la constitution d'ETI. Par quels moyens ? En comparant avec les grands pays d'Europe, on s'aperçoit que le nombre de PME en France est plutôt supérieur, mais qu'il existe un plafond de verre qu'elles n'arrivent pas à percer. Là où l'Allemagne est forte, avec ses entreprises de taille intermédiaire, en termes d'innovation et d'exportation, nous sommes en situation de faiblesse. Nos entreprises ne trouvent pas le contexte favorable à leur croissance et ont tendance à se recentrer sur elles-mêmes et leur territoire.

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Publié le 03 décembre 2011
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Langue Français

Extrait

Michel Sapin : «La question n'est pas de savoir
s'il y a plus d'argent, mais vers qui il est
orienté»
Le projet du PS prévoit un «small business act», en faveur des PME. Pouvezvous nous dire ce qu'englobe cette notion ? Il s'agit d'une loi sur les marchés publics qui consiste à faire en sorte que les entreprises de taille moyenne puissent concourir contre les plus grosses sociétés pour obtenir des marchés publics. Plutôt que de les mettre en situation d'avoir à sous-traiter avec ces groupes, qui au passage auront empoché la marge, nous préférons leur permettre d'être en concurrence, dans la transparence, avec une vraie capacité à obtenir directement le marché. Les marchés publics représentent pour les entreprises un matelas très important pour affronter les aléas de conjoncture.
Le PS prévoit de favoriser la constitution d'ETI. Par quels moyens ? En comparant avec les grands pays d'Europe, on s'aperçoit que le nombre de PME en France est plutôt supérieur, mais qu'il existe un plafond de verre qu'elles n'arrivent pas à percer. Là où l'Allemagne est forte, avec ses entreprises de taille intermédiaire, en termes d'innovation et d'exportation, nous sommes en situation de faiblesse. Nos entreprises ne trouvent pas le contexte favorable à leur croissance et ont tendance à se recentrer sur elles-mêmes et leur territoire. Nous prévoyons donc un ensemble de dispositifs pour permettre aux entreprises françaises de prendre des risques supérieurs et devenir des ETI, à travers des aides à l'innovation, favorisant l'accès au créédit...
La Banque publique d'investissement permettrat-elle aux PME de trouver des financements plus facilement ? Aujourd'hui, il existe quelque chose qui ressemble de loin à notre Banque publique d'investissement à travers la Caisse des Dépôts, Oséo, le FSI... Mais tout cela est trop centralisé. Une fois de plus, celles qui ont le plus de capacités à s'adresser à ces divers organismes qui mobilisent les fonds publics sont les grandes entreprises. Il faut donc créer une banque publique qui assure la cohérence entre l'ensemble des organismes publics. Cette banque publique permettra aux entreprises qui ne trouvent pas de banque privée d'avoir accès au crédit. Elle doit être régionalisée pour être cohérente avec la vie loocale.
Comment sera-t-elle financée ? Les fonds existent déjà. La question fondamentale n'est pas de savoir s'il y a plus d'argent, mais vers qui il est orienté. Nous n'allons pas avoir beaucoup plus d'argent dans les années à venir. La question est de savooir vers qui cela va.
Que prévoyez-vous pour une fiscalité des entreprises plus compétitive et plus juste ? Le taux de l'impôt sur les sociétés en France est de 33%, le taux moyen est de 30%, ce qqui est comparable aux taux obbservés dans d'autres pays comme l'Allemagne. En revanche, le taux moyen des entreprises du CAC 40 doit être autour de 10 à 12%, parce que les grandes entreprises sont outillées pour bénéficier de tous les mécanismes de réduction. On en vient à la situation caricaturale dans laquelle ce sont les petites entreprises qui paient le taux le plus élevé d'impôt. D'où notre idée de faire varier les taux d'imposition soit en fonction de la taille de l'entreprise, soit en fonction de l'utilisation qui est faite des bénéfices. Comme les entreprises qui réinvestissent le plus sont les PME, elles seraient gagnantes à une réforme de la fiscalité.
Que vous inspire la déclaration de François Copé selon laquelle votre projet est une «imposture financière» ? Lorsque l'on est dans une situation difficile, la preemière chose à faire est de la gérer sérieusement. Avoir diminué de 40 milliards d'euros les recettes de l'État au cours des cinq dernières années en pleine tourmente financière, au profit de quelques-uns, ce n'est pas sérieux. La dette s'est aggravée. Le gouvernement a ses responsabilités. En période de crise, on doit être capable de mettre l'accent sur des priorités, comme l'éducation, le tissu d'entreprises... Pour que les efforts soient consentis, ils doivent être justement répartis. Les gens qui disent que notre programme est trop cher ne le regardent pas. Certains ont fait des évaluations disproportionnées par rapport à la réalité. Le projet socialiste actuel est un projet pour les cinq ou dix ans à venir. Il ne s'agit pas de calculer comme si nous allions tout faire tout de suite. La définition des priorités appartiendra au candidat.
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