Al-Qaida, label ou organisation ?
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Al-Qaida, label ou organisation ?
auteur : Olivier Roy
Le Monde Diplomatique

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Langue Français

Extrait

Al-Qaida, label ou organisation ?
1 sur 6
http://www.monde-diplomatique.fr/imprimer/11440/6813076825
http://www.m onde-diplom atique.fr/2004/09/ROY/11440 SEPTEMBRE 2004 -Pages 24 et 25
Al-Qaida, label ou organisation ? Par OLIVIER ROY
Direc teurde recherche au CNRS, a publié notamm entondialiséL’Islam mete auions du 11-Septembre : le débat stratégique facLes Illus terroris m e,tous deux parus au Seuil en 2002.
L’organisation Al-Qaida existe-t-elle vraiment ? La question, sérieusement envisagée par de bons auteurs tel Jason Burke (1), mérite d’être posée compte tenu de tout ce que l’on attribue au groupe de M. Oussama Ben Laden depuis le 11 septembre 2001 : les attentats de Madrid en mars 2004, les actions menées en Irak par M. Abou Moussab Al-Zarkaoui (qui serait basé à Fallouja, mais qui a aussi été mis en cause dans l’attaque de Madrid), les attentats de Bali (octobre 2002), de Casablanca (mai 2003), d’Istanbul (novembre 2003), et tout récemment ceux qui ont touché l’Arabie saoudite (mai 2004). A cela s’ajoute l’arrestation au Royaume-Uni et au Pakistan de présumés responsables du réseau d’Al-Qaida (août 2004). Quels sont les liens entre tous ces événements ?
Le parcours des personnes impliquées dans des attentats ou des tentatives d’attentats permet de prendre la mesure de la sphère d’influence d’Al-Qaida, car le réseau a déjà une histoire. La prudence est cependant de mise : les charges retenues contre des individus étiquetés combattants d’Al-Qaida, internés à Guantanamo (comme les quatre Français extradés vers Paris en juillet 2004) ou bien déférés devant les tribunaux (M. Mounir Al-Motassadeq en Allemagne (2)) se sont souvent révélées très fragiles et n’ont pas tenu devant des tribunaux ordinaires.
Bien sûr, certains affirment que l’on ne connaît qu’une toute petite partie de l’iceberg : Al-Qaida serait une organisation tentaculaire structurée avant le 11-Septembre, conservant depuis des réseaux dormants prêts à agir sur instructions du centre envoyées par des messages furtifs circulant sur Internet. Est-ce crédible ? Pourquoi Al-Qaida attendrait-il pour agir ? A moins justement que les conditions techniques ne soient pas remplies (recrutement, obtention du matériel, contournement des mesures de sécurité), ce qui montrerait que l’organisation est plus affaiblie que l’administration Bush ne veut l’admettre.
Al-Qaida ne semble pas avoir un calendrier fondé sur une stratégie politique précise (frapper à tel moment pour influer sur le cours des événements), mais au contraire une vision activiste et opportuniste : frapper à tout moment pour maintenir un climat de terreur et démontrer que toutes les interventions militaires, de l’Afghanistan à l’Irak, sont inefficaces. L’attentat de Madrid ne constitue pas une exception, comme le souligne Lawrence Wright (3) : la programmation des attaques n’est liée que par accident aux échéances politiques espagnoles – et, n’eût été la maladresse insigne du gouvernement de M. José Maria Aznar, elle aurait pu produire l’effet contraire sur l’opinion.
Pour simplifier, on peut classer les attentats attribués à Al-Qaida en deux catégories : les « internationalistes » et les « locaux ». Les premiers sont effectués par des équipes de nationalités diverses qui agissent toutes hors du territoire de leur pays d’origine (à New York et à Washington, à Madrid, ainsi que lors des attentats déjoués de Los Angeles, Paris et Strasbourg) ; les seconds sont menés par des équipes « nationales » agissant sur leur propre territoire mais visant des cibles « occidentales » (Casablanca, Istanbul, Bali). Jusqu’à présent, les « internationalistes » sont avant tout des anciens combattants d’Afghanistan ; les « locaux » relèvent, eux, d’une politique de franchisage. Le cas de l’Irak est moins aisé à analyser, l’origine et l’appartenance organisationnelle des volontaires étrangers qui seraient présents à Fallouja restant indéterminées.
Tout indique que la mouvance Al-Qaida est en mutation, essentiellement en raison de changements dans le recrutement. Il sera de plus en plus difficile d’en parler en termes
30/09/2009 10:55
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