L Atérien d Anchal (Monts d Ougarta, Sahara Nord-occidental) - article ; n°10 ; vol.53, pg 637-647
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L'Atérien d'Anchal (Monts d'Ougarta, Sahara Nord-occidental) - article ; n°10 ; vol.53, pg 637-647

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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1956 - Volume 53 - Numéro 10 - Pages 637-647
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1956
Nombre de lectures 26
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Nicole Chavaillon-Dutrievoz
L'Atérien d'Anchal (Monts d'Ougarta, Sahara Nord-occidental)
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1956, tome 53, N. 10. pp. 637-647.
Citer ce document / Cite this document :
Chavaillon-Dutrievoz Nicole. L'Atérien d'Anchal (Monts d'Ougarta, Sahara Nord-occidental). In: Bulletin de la Société
préhistorique française. 1956, tome 53, N. 10. pp. 637-647.
doi : 10.3406/bspf.1956.3386
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1956_num_53_10_3386L'Atérien d'Anchal
(Monts d'Ougarta, Sahara Nord-occidental)
PAR
Nicole CHAVAILLON-DUTRIEVOZ *

I. — Avant-propos
En novembre 1955, au cours d'un séjour à Colomb-Béchar où nous
étions comme lui bloqués par la crue des oueds, M. Gouin, inspecteur des
Mines au Sahara Occidental, nous signalait un important gisement acheu-
léen de surface dans le Sud-Est des monts d'Ourgata. Quelques années
auparavant, ses prospections minières l'avaient conduit dans la région du
djebel Oued Anchal, où il était tombé sur une profusion de bif aces dont il
rapporta quelques échantillons (actuellement déposés au petit musée du
С N. R. S. à Béni-Abbès). Il put nous localiser avec précision la station sur
la carte, et, au début de février 1956, J. Chavaillon et moi, en compagnie
de notre ami botaniste G. Heim, retrouvions sans peine le gisement et y
séjournions quelques jours.
Il faut signaler sa situation assez éloignée des pistes automobiles. A
notre connaissance, en dehors de M. Gouin, très rares sont les Européens
qui ont pu fréquenter cette région, dépourvue de pistes et de puits. Seules
y passent quelques tribus R'Guibat, pour qui d'ailleurs la région du gis
ement constitue un cul-de-sac pris entre le djebel et le bras d'erg, et con
tourné à l'Est et à l'Ouest par les deux pistes chamelières les plus proches.
Sur place nous avons rapidement constaté que la station était beaucoup
plus complexe que nous le supposions. L'Acheuléen tout d'abord, se trou
vait non seulement au point indiqué, mais aussi à quelques centaines de
mètres plus loin, ainsi qu'au fond du golfe, en une station moins riche
que les premières, mais fort étendue. D'autre part, des couches contenant
de l'Acheuléen plus ancien sont intercalées dans les terrasses des petits
oueds du djebel. Enfin nous avons repéré trois stations atériennes de sur
face qui n'avaient pas été signalées et qui jalonnent les du Qua
ternaire Ancien, un peu au-dessus des pièces acheuléennes. Un peu de
Néolithique, très rare et disséminé, parsème les daïas, et les zones récem
ment entaillées par l'érosion, le long des petits torrents qui descendent
du djebel au moment des pluies.
II. — Situation topographique
Coordonnées du point central par rapport aux gisements : 29°13'60" de
2°22' de longitude Ouest. latitude N.,
Carte au l/200.000e de l'Institut Géographique National, feuille d'Ou
garta, dont un fragment est reproduit ci-contre.
Par rapport aux oasis les plus proches ce point est à 49 km. à vol d'oi*
seau au Sud-Sud-Ouest d'Ougarta et à 95 km. à l'Ouest de Kerzaz.
III. — Situation géographique et géologique
Le djebel Oued Anchal, petit anticlinal cambro-silurien, apparaît sur
le flanc sud des monts d'Ougarta, comme un faisceau qui devait réunir le
Kahal de Tabelbala au massif d'Ougarta, avant que les formations ter
tiaires et quaternaires et les dunes de l'Erg er Raoui en aient recouvert
les zones déprimées ou arasées.
Cette avancée de l'erg a isolé une zone longue de 7 km., large de 1,4 km.
• en moyenne, sorte de « golfe» bordé au Sud par le djebel Oued Anchal, à
* Séance de juin 1956. SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 638
l'Est par l'erg er Raoui et au Nord par un prolongement étroit de cet erg,
dirigé parrallèlement au djebel. i
L'aspect actuel de ce golfe est celui d'une surface assez régulière dans
sa partie médiane, qui ne connaît que de molles cuvettes occupées par des
daïas, ravinée parfois assez profondément à l'Est et à l'Ouest les
oueds qui descendent du djebel et confluaient autrefois pour former
l'oued Anchal.
Fig. 1. — Fragment de la carte au 200.000e (feuille d'Ougarta), région
du golfe d'Anchal. Les trois triangles noirs représentent les trois gis
ements atériens : gisement 1 à l'Ouest, à l'entrée du golfe, 2 à l'Est,
et 3 au milieu, contre le bras d'erg; (le pointillé représente l'Erg
er Raoui).
C'est ainsi qu'à l'entrée du golfe le point le plus bas atteint par l'éro
sion est en contre-bas d'une vingtaine de mètres par rapport à la terrasse
de Quaternaire ancien.
Non loin de là, à 3 km. au Nord, l'oued Anchal, bordé de hautes falaises
croulantes, coule sporadiquement et se perd un peu plus loin, sous les
sables dunaires de l'Erg er Raoui. C'est sur les surfaces ravinées de ce
golfe, et dans les terrasses des vallées du flanc Nord du djebel que nous.
avons récolté de nombreuses pièces acheuléennes et atériennes. SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 639
La région du golfe d'Anchal est intéressante au point de vue de la Géo
logie du Quaternaire (1); on y trouve réunies :
a) des formations de djebel : terrasses imbriquées dans les vallées des
petits oueds, qui rappellent les formations quaternaires des monts d'Ou-
garta décrites par H. Alimen à Kerzaz (2) ;
b) des formations typiques du soubassement de l'erg, assez semblables
à celles de la bordure Ouest du Grand Erg Occidental (3).
c) des fluviatiles : anciennes terrasses de l'oued Anchal.
Ces différentes formations se raccordent et s'intriquent.
Nous nous attacherons particulièrement ici à la situation topogra
phique des gisements atériens vis-à-vis des terrains quaternaires et des
gisement acheuléens.
A part quelques témoins des formations mio-pliocènes hamadiennes,
les dépôts les plus anciens, que l'on peut rattacher au 1er Grand Pluvial
saharien, sont constitués par des sables gris-vert, très homogènes, se te
rminant, lorque l'érosion nous en laisse les vestiges, par un calcaire pulvé
rulent blanc-gris, scellé en surface par une croûte blanc-jaunâtre. Ces sur
faces durcies (Qja) supportent les dunes de l'Erg er Raoui et se trouvent ça
et là dénudées, en particulier dans la partie Sud du golfe d'Anchal
(Fig. 2).
Se sont succédées ensuite, durant le Second Pluvial, des formations sa
bleuses ocre-beige, depuis grésifiées partiellement, dunaires à la base puis
fluviatiles, avec des lits intercalaires conglomératiques ayant pour matér
iel principal les débris de l'ancienne croûte calcaire. Ces scel
lées par une seconde croûte constituent un deuxième cycle sédimen-
taire (Q,4).
L'érosion qui suivit, non seulement éroda les dépôts les plus récents
mais surcreusa les formations anciennes(Q,a). Le fond de ces nouvelles
dépressions est couvert de marnes blanches et noires, à Gastéropodes
d'eau douce, dépôts de petits lacs situés, sans doute, sur l'emplacement
d'un bras mort de l'oued AHchal.
Les gisements d'Acheuléen évolué, type Tachenghit, se groupent sur
les surfaces de sables ocre-beige Q/j érodées à des degrés divers, mais
jamais sur la croûte récente qui scellait ces sables. Peut-être ce gisement
acheuléen se continue-t-il sous la croûte calcaire, bien que J. Chavaillon
n'ait encore trouvé aucune pièce pouvant confirmer cette hypothèse.
Au contraire, taches noires sur fond blanc, les nombreuses pièces et
éclats de quartzite sombre, vestiges d'un habitat atérien, répartis en trois
gisements, se trouvent essentiellement sur la croûte calcaire ancienne,
sur les paliers d'érosion des sables gris-vert, ainsi que sur les témoins
des formations hamadiennes.
De cette confrontation des surfaces portant les différents gisements
il ressort que, soit au fond du golfe, soit à l'entrée, les gisements acheu
léens et atériens restent, sinon éloignés, du moins distincts les uns des
autres. Cette distinction apparaît plus nettement encore si l'on observe la
patine même des pièces. Eclats, hachereaux et bifaces ac

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