L évolution des dépenses publiques en France : loi de Wagner ...
41 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

L'évolution des dépenses publiques en France : loi de Wagner ...

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
41 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

L'évolution des dépenses publiques en France : loi de Wagner ...

Informations

Publié par
Nombre de lectures 650
Langue Français

Extrait

Article
« L’évolution des dépenses publiques en France : loi de Wagner, cycle électoral et contrainte européenne de subsidiarité »  Gervasio Semedo L'Actualité économique, vol. 83, n° 2, 2007, p. 123-162.    Pour citer la version numérique de cet article, utiliser l'adresse suivante : http://id.erudit.org/iderudit/017515ar Note : les règles d'écriture des références bibliographiques peuvent varier selon les différents domaines du savoir.
Ce document est protégé par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des services d'Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d'utilisation que vous pouvez consulter à l'URIhttp://www.erudit.org/documentation/eruditPolitiqueUtilisation.pdf
Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l'Université de Montréal, l'Université Laval et l'Université du Québec à Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. Érudit offre des services d'édition numérique de documents scientifiques depuis 1998. Pour communiquer avec les responsables d'Érudit :erudit@umontreal.ca 
Document téléchargé le 10 January 2011 02:04
L’actualit conomique, Revue d’analyse conomique, vol. 8o juin 20073, 2n,
L’évoLution DeS DéPenSeS PuBLiqueS en FRanCe : Loi De WaGneR, CyCLe éLeCtoRaL et ContRainte euRoPéenne De SuBSiDiaRité*
Gervasio SeMeDo Groupe d’études et de recherches sur la coopération internationale et européenne Université de Tours
RésuméveougdetsenemrnecnavaredilntàaptalaneisdpsdaresLaloideWagnedemande sociale; les dpenses publiques suivent l’volution du PiB et ne rencontrent pas de freins en priode de rcession. La vrification empirique du lien positif entre dpenses et PiB dans le cas de la France n’est pas valide. Les gouvernements successifs ont recon-duit depuis plus d’un quart de siècle des dpenses passes, indpendamment de l’idologie partisane avance, et n’ont donc pas eu des logiques de redistribution mais plutôt d’alloca-tion optimale des ressources au sens de la rduction globale des coûts de production avec comme objectif la comptitivit internationale. Les logiques de regroupement d’actionna-riat clat et les privatisations ont concouru à cette optionsupply sidelet-ceotslcyelsecraux d’alternance politique n’ont pas marqu des diffrences significatives de comportements entre gouvernements de gauche et gouvernements de droite. De même, l’adhsion à l’union europenne n’a pas de manière nette à court terme empêch des fluctuations de la dpense, non observes dans un raisonnement de long terme, mais la rvolution dans l’mission de la dette, la constitution denoyaux durs, le refus du financement montaire des dficits… constituent la lecture adquate du lien peu robuste des dpenses publiques par rapport au PiB en France et laissent à penser, avec la loi de Wagner, que les gouvernements de la France n’ont pas eu comme proccupation la dfense d’un revenu moyen. AbstRAct advances the idea that public expenditure follow the evolution– adolphWagner of GDP. this long-run relationship, qualified as low, is not verified here in the case of France. therefore,we include other variables and particularly political facts like electoral cycles and budgetary constraints imposed by the european union,to explain the dynamic of public expenditure in France. the successive French governments followed for more than one quarter century the trend of last expenditure independently of their ideology and ___________  * nous tenons à remercier les professeurs Jean-François nivet, Claude Mathieu, Saïd Souam de l’universit de tours, les doctorants Marius Mendès, Ferdinand Bararurunza et les arbitres ano-nymes de cette revue. Cet article a bnfici des commentaires des professeurs Claude Dischamps (Paris ii) et Kandzija vinko (Croatie) au 54eCongrès des conomistes de langue française (aix-Marseille 23 au 25 mai 2005). enfin,ma reconnaissance à Malïk Bensafta pour une relecture attentive de la version finale.
124
L’aCtuaLité éConoMique
thus did not have goals of redistribution, but rather of optimal allowance of the resources, according to an international competitiveness objective. theelectoral cycles did not mark significant differences between the conservative governments and the left ones. therevolu-tion in the emission of the debt, the constitution of hard cores with privatization, the refusal of the monetary financing of the deficit contributed to this option supply side.
IntRoductIon  L’analysenormative et conjoncturelle des dpenses publiques a pendant long-temps prvalu dans les tudes françaises de finances publiques (Gubian, 1991). Sans la disqualifier, parce que l’état a une activit conomique qui lui est propre et utile à la collectivit, il est possible de la complter en cernant les comportements de l’état en matière d’affectation de ses ressources à long t1e.rme  Cescomportements donnent une perspective empirique propre à la validation de la loi de adolphWagner (1835-1917)2ouàl’effet de déplacementdecockPea et Wiseman (1961), donnant un poids considrable à des chocs historiques impr-visibles (guerres, carts significatifs de productivit, chômage structurel…).  Danscette tude, nous faisons le choix de nous interroger sur la contribution de Wagner, pour savoir si le taux de croissance du PiB doit bien reflter et rsumer les tendances de long terme.  Laloi de Wagner (1893), malgr sa simplicit, a t l’objet de nombreux tests conomtriques visant à dterminer l’lasticit des dpenses publiques par rapport au PiB en termes nominaux, rels et avec des niveaux de diffrenciation multiples bases sur des variables annuelles ou dsagrges temporellement. il faut men-tionner que la plupart des tudes sur le lien entre dpenses publiques et PiB comme celles de afxentiou (1986), afxentiou et Serletis (1996), Wolde-Rufael (1997) ont rencontr des difficults relatives à la stationnarit des variables et /ou ont trouv une faible causalit à partir de rgressions par la mthode des moindres carrs ordinaires. L’alternative a t d’utiliser les tests par coïntgration, mais les perspectives ne sont pas des plus concluantes et permettent d’avoir un point de vue critique par rapport à cette relation de long terme.  Danscette mouvance, les travaux de Legrenzi et Milas (2002), portant sur des donnes annuelles de l’italie et sur la priode 1959-1996, invitent à plus d’humi-lit en expliquant l’cart entre la thorie et les faits :1) des sries longues par pays ou groupes de pays ne sont pas toujours disponibles; 2) les sries ne sont pas tou-jours suffisamment dtailles mensuellement ou trimestriellement; 3) elles ne sont pas homogènes d’un pays à l’autre parce que saisies sur des bases diffrentes (diffrenciation des indices de prix et des annes de rfrence); 4) les techniques de comptabilit nationale ne sont pas identiques.
___________  1. notre proccupation n’est pas de donner un vrai modèle de l’conomie française.  2. voir Musgraveet Peacock (1962) pour un expos original de la loi de Wagner.
L’évoLution DeS DéPenSeS PuBLiqueSen FRanCe 125
 L’indpendance relative des dpenses publiques par rapport au PiB, dans le cas de la France, peut alors s’expliquer par les modèles dits desupply side, avec l’hypothèse que les pouvoirs publics cherchent à minimiser globalement les coûts de production des entreprises, en diminuant les prlèvements obligatoires et / ou les dpenses publiques qu’ils compenseraient par un financement taxant davantage les mnages; l’analyse de la rpartition des revenus ou des recettes fiscales serait alors intressante à mobiliser.  L’approche chercherait galement à montrer que des facteurs d’environne-ment (discipline budgtaire des pays proches, mondialisation et comptitivit…) et de complmentarit entre secteur public et priv (renforcement des investis-seurs institutionnels) influeraient sur le niveau des dpenses publiques, et qu’en dehors de telles contraintes, les politiciens auraient peut-être agi dans le sens d’une augmentation discrtionnaire des dpenses publiques. ainsi, au lieu d’examiner l’existence d’lments pertinents de demande dans la croissance des dpenses, il est possible de s’interroger sur l’allocation optimale des ressources de l’état et sur la composition des dpenses malgr des changements de gouvernements n’ayant pas les mêmes prfrences partisanes mais qui sont tous attachs aux accords consacrant la participation et l’engagement de la France à l’union conomique et montaire europenne. en d’autres termes, en plus de la relation structurelle, il convient d’expliquer les fluctuations de la dpense à court terme rsultant de faits politiques et institutionnels.  Dans cet article, nous allons restituer tout d’abord l’analyse originelle de Wagner que nous allons tester dans le cas de la France :d’une part la relation la plus simple est examine avec l’introduction de retards (lags), et d’autre part les facteurs dmographiques sont introduits pour vrifier si les pouvoirs publics ont un objectif de maintien d’un revenu par tête moyen en utilisant les dpenses publi-ques en France. Dans ce travail, la question rcurrente est celle-ci :les politiciens agissent-ils seulement pour leurs intrêts dès qu’ils ont le pouvoir confr par les alternances politiques ou tiennent-ils compte des lments d’environnement pro-pices ou non à leurs actions, notamment des facteurs institutionnels et de comp-titivit conomique?  Laloi de Wagner prend sa source dans les tentatives d’explication de l’indus-trialisation russie des pays occidentaux et de leur complexit croissante rsume dans le terme dveloppement; les facteurs de demande et de croissance des mar-chs sont alors pertinents y compris la dpense gouvernementale. Les tests empi-riques divers ont t proposs et reposent sur des hypothèses et des dmarches empiriques prcises. ilconvient d’expliquer donc les dmarches mthodologiques sous-jacentes à la loi après son expos (première section) avant d’en arriver à la validation simplifie de la loi teste sur l’conomie française (deuxième section) du premier trimestre de 1978 au premier trimestre de l’anne 2003 (soit au total 101 observations tant pour la variable explicative que pour la variable exogène). Ceci sera complte d’une part par un test pondrant les variables dfinies par l’volution de la population dans une perspective annuelle et d’autre part en exa-
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents