Monsieur le Directeur Général, La mondialisation s impose comme un ...
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Monsieur le Directeur Général, La mondialisation s'impose comme un ...

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Monsieur le Directeur Général, La mondialisation s’impose comme un phénomène complexe et ambivalent. C’est d’abord un puissant moteur de croissance et de développe- ment économique qui rapproche les hommes et les cultures et qui a contribué à sortir plus de 350 millions de personnes de la pauvreté. C’est aussi une source d’interrogations et d’inquiétudes, s’agissant par exemple de la croissance des inégalités, de la prédominance de certains modèles culturels ou de la surexploi- tation des ressources naturelles. Le défi politique que nous pose la mondialisation est double. Il s’agit d’en tirer le maximum au profit du plus grand nombre, tout en limitant ses effets négatifs. C’est l’objet notamment du renforcement des règles multilatérales, en matière commerciale, sociale ou environnementale, en faveur duquel la France œuvre activement. C’est un travail de longue haleine. Or, les bienfaits de la mondialisation font l’objet d’une contesta- tion sociale croissante en Europe, qui pourrait à terme compromettre les poli- tiques d’ouverture, elles-mêmes indispensables à la prospérité et à la stabilité du monde. Les décideurs politiques ont donc besoin de renforcer rapidement la connaissance objective de la mondialisation, son appropriation par nos conci- toyens et d’insister, sans naïveté ni angélisme, sur les aspects positifs de ce phé- nomène. Ils doivent également rassurer sur les moyens qu’on se donnera d’en maîtriser les effets négatifs et d’accompagner ceux qui ont le plus de difficulté à en bénéficier. J’ai donc souhaité confier à un groupe de haut niveau la mission d’identifier des actions et des instruments innovants qui permettront de répondre au mieux à ces objectifs. Ce groupe de haut niveau, que vous avez accepté de présider, concen- trera son analyse sur la dimension économique de la mondialisation (commerce, échanges financiers, investissements). Sous votre direction, il pourra approfon- dir, entre autres, les trois pistes suivantes. Tout d’abord, le chantier d’une mondialisation responsable. Les citoyens, les salariés les consommateurs et les entreprises doivent être des acteurs responsables de la mondialisation. L’enjeu principal de ce volet est d’éclairer les décisions de ces acteurs par une information crédible, condition nécessaire à l’exercice d’un choix responsable. Cela passe, par exemple, par une meilleure  information du citoyen sur la mondialisation, du consommateur sur le contenu social et environnemental des produits, ou encore des clients et des actionnaires sur les comportements des entreprises. Ensuite, le chantier d’une mondialisation loyale. Seul un libre- échange reposant sur des règles loyales sera durable. Je vous propose de réfléchir aux moyens de renforcer les règles commerciales par exemple dans le domaine de la propriété intellectuelle. Il convient aussi de favoriser des politiques ver- tueuses chez les principaux acteurs du commerce mondial en mesurant et en affichant leur contribution à un développement des échanges loyaux. Un nouvel indicateur crédible, indépendant et qui mobiliserait une expertise internationale, pourrait ainsi classer les principaux pays en fonction de la performance de leurs politiques en la matière. En France, un Observatoire permanent des pratiques commerciales pourrait être institué. Enfin, le chantier d’une mondialisation durable. Les effets sociaux et environnementaux du développement des échanges ne sont ni suffisamment anticipés ni convenablement gérés. Les négociations commerciales bilatérales offrent des perspectives peut-être plus prometteuses à court terme pour favoriser un essor des échanges plus respectueux d’un développement durable. En France, les transitions économiques et sociales induites par l’ouverture aux échanges pourraient être facilitées et mieux accompagnées afin d’en limiter le coût social en complément des initiatives européennes déjà prises en la matière. La création d’un « fonds français d’adaptation à la mondialisation », dont l’objectif serait de prévenir et de faciliter la reconversion des salariés des secteurs fragiles touchés par une concurrence internationale accrue, pourrait ainsi être explorée. Je vous propose de fonder votre analyse notamment sur une syn- thèse des principales réflexions et réalisations actuelles, en France comme à l’étranger. Vous aurez aussi à cœur de formuler des recommandations d’actions concrètes pour la France et l’Union européenne. Le cas échéant, des sources de financement possibles, publiques et privées, nécessaires au développement des outils et des actions préconisés pourront être identifiées. Vos travaux devront déboucher d’ici la fin du mois de mars 2007 sur un plan d’action que vous me remettrez. Vous pourrez vous appuyer sur la direction générale du Trésor et de la Politique économique (DGTPE) et sur le réseau international des Missions économiques. Olivier Louis, Conseiller éco- nomique, sera mis à votre disposition pour assurer le secrétariat de votre groupe et vous fournir l’assistance nécessaire pour la préparation et la progression de vos travaux. Vous remerciant vivement d’avoir accepté de présider ce groupe de haut niveau, sur un sujet essentiel pour la France, je vous prie de croire, Monsieur le directeur général, à l’assurance de ma considération distinguée. Mondialisation : changeons de posture  La composition du groupe de travail témoigne de sa pluri- disciplinarité et de sa plurinationalité. Le groupe de travail s’est réuni cinq fois en séances plé- nières. À quoi se sont ajoutés les entretiens individuels avec ses membres. À partir d’un premier projet, la rédaction a été itérative, ce qui a permis d’intégrer à différents stades les commentai- res des membres du groupe et d’optimiser ainsi le travail collectif. Groupe de travail international sur la mondialisation Pascal Morand, président, ESCP-EAP Christian de Boissieu, Conseil d’analyse économique José-Luis Duran, Carrefour Simon Evenett, université Saint-Gallen Jean-Martin Folz, administrateur de sociétés Lionel Fontagné, CEPII – Centre d’études prospectives et d’informations internationales Henri Lachmann, Schneider Electric Concetta Lanciaux, LVMH Francis Lemor, STEF-TFE Johannes Meier, Fondation Bertelsmann Per Molander, Mapsec Nicole Notat, Vigeo Baudoin Roger, diocèse de Paris Michael Sohlman, The Nobel Foundation Olivier Louis, rapporteur, Ifri Ont également contribué à l’élaboration de ce rapport Thomas de Moucheron et Pierre-Arnaud Moreau-Portejoie. Groupe de travail international sur la mondialisation  Sommaire Lettre de mission 3 Groupe de travail international sur la mondialisation 7 Résumé analytique 11 Recommandations du groupe de travail sur la mondialisation 19 En guise de préambule 27 Introduction 29 Partie I Il existe un important décalage entre la perception et la réalité de la mondialisation 33 Chapitre  Des perceptions contrastées 35 Section 1 – La mondialisation : un débat partout et pour tous 35 S2 – Un nouveau rapport au temps et à l’espace 37 Section 3 – Pour beaucoup, la mondialisation rendra l’avenir meilleur... 39 S4 – L’anxiété française : un nouveau « french paradox » ? 41 Chapitre  Comprendre la mondialisation d’aujourd’hui et de demain 47 Section 1 – La nouvelle donne mondiale 47 S2 – Et la France dans tout cela ? 79 Section 3 – Les défis posés par la mondialisation n’ont pas été traités à la racine 95 Sommaire  Partie II La capacité de la France à tirer pleinement profit de la mondialisation et de la rendre plus humaine dépendra de notre volonté politique de mettre en œuvre une stratégie claire 101 Introduction 103 Chapitre  Changer de cap 105 Section 1 – Redonner á l’État son rôle de stratège 105 S2 – Se donner les moyens du changement : forger le consensus 107 Section 3 – Préparer et accompagner le changement 109 S4 – Tous à la manœuvre : mobiliser et responsabiliser tous les acteurs 112 Chapitre  Maintenir le cap 117 Section 1 – Tenir la barre : être plus fort à l’intérieur pour être plus fort à l’extérieur 117 Section 2 – Redéfinir des règles justes au niveau mondial 136 S3 – Évaluer les risques d’un développement qui ne soit pas durable 141 Conclusion Quatre scénarios pour la France 145 Scénario 1 – « illusions perdues » 145 S2 – « Splendeurs et misères des courtisanes » 146 Scénario 3 – « La peau de chagrin » 148 S4 – « L’élixir de longue vie » 149 Bibliographie 151 Mondialisation : changeons de posture 0 «  Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles  » Sénèque, Lettres à Lucilius Résumé analytique La mondialisation est actuellement sous les feux de l’actualité, et il ne se passe pas un jour sans qu’un colloque, un article, un rapport ou une émission ne l’évoquent, commentent ses effets positifs ou négatifs et les chan- gements de société qu’elle impose. Paradoxalement, cette information très abondante ne parvient pas à clarifier les enjeux de la mondialisation et à en approfondir l’analyse auprès des citoyens. Trop souvent, la mondialisation est caricaturée et sert à nourrir des débats polémiques et vains. D’ailleurs, un sondage récent commandé par le ministère des Finances montre que la pointe en tête des sujets de société pour lesquels les Français ne se sentent pas suffisamment informés. Afin de proposer des réponses aux préoccupations exprimées par les Français qui redoutent la mondialisation, Christine Lagarde, ministre délé- guée au Commerce extérieur, a lancé un groupe de travail, indépendant, pluri- disciplinaire et plurinational, en lui demandant de lui faire des recommandations d’action. Ce rapport est le fruit des réflexions du groupe et a été remis le 17 avril 2007. Il propose des solutions innovantes et immédiates qui répondent à cette nécessité de renforcer une connaissance plus objective de la mondialisation par nos concitoyens, d’en maîtriser les effets négatifs et de permettre à la
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