Table ronde: Quelles perspectives pour la politique monétaire? - article ; n°3 ; vol.2, pg 224-231
9 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Table ronde: Quelles perspectives pour la politique monétaire? - article ; n°3 ; vol.2, pg 224-231

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
9 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Revue française d'économie - Année 1987 - Volume 2 - Numéro 3 - Pages 224-231
8 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1987
Nombre de lectures 16
Langue Français

Extrait

Table ronde: Quelles perspectives pour la politique monétaire?
In: Revue française d'économie. Volume 2 N°3, 1987. pp. 224-231.
Citer ce document / Cite this document :
Table ronde: Quelles perspectives pour la politique monétaire?. In: Revue française d'économie. Volume 2 N°3, 1987. pp. 224-
231.
doi : 10.3406/rfeco.1987.1155
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfeco_0769-0479_1987_num_2_3_1155Table
Ronde швшюшшш
Quelles perspectives
pour la politique
monétaire 1
11 mars 1987 réunissant : ompte rendu de la table ronde du
P. Artuš J.P. Fitoussi
C. de Boissieu J. Mistral
B. Durieux J.C. Naouri
G. Etrillard C. Pierret Table ronde 225
L'article précédent indique les traits majeurs de la
politique monétaire en France : abandon de l'encadrement
quantitatif du crédit et régulation par les taux d'intérêt ; défi
nition d'un ratio de ressources à long terme en francs à res
pecter par les banques ; maintien d'un objectif intermédiaire
de quantité de monnaie et de stabilité du franc dans le
Système monétaire européen. L'évolution des instruments de
la politique se place dans un contexte général de
déréglementation et de libéralisation : création de nouveaux
produits financiers, désintermédiation, abandon progressif du
contrôle des changes... Plusieurs questions viennent à l'esprit
dans ce contexte : la déréglementation était-elle inévitable et
quelles en sont les conséquences 1 Les instruments de la polit
ique monétaire sont-ils encore efficaces et sont-ils en nombre
suffisant pour atteindre simultanément les objectifs internes et
externes? Y a-t-il modification de l'articulation nécessaire
entre politique monétaire et politiques réelles ? Le fonctionne
ment du système européen sera-t-il modifié par les
évolutions récentes ? Le mouvement de création de produits
financiers nouveaux et de désintermédiation n'entraîne-t-il
pas un accroissement des risques sur les marchés financiers ?
L'abandon des pratiques antérieures de la politique monétaire
est-il irréversible ?
Les raisons de la déréglementation
financiers П apparaît français que la étaient modernisation inévitables et ; l'ouverture si elles n'avaient des marchés pas été
entreprises, les règles antérieures auraient pu être détournées :
il n'était pas envisageable que les entreprises puissent émettre
du papier commercial sur les euromarchés et pas des billets de
trésorerie en francs, que les banques, de même, puissent utili
ser des certificats de dépôts en devises et non en monnaie
nationale. Il fallait de plus maintenir la compétitivité externe 226 Table ronde
des marchés de capitaux financiers. Il semble par ailleurs que
l'importance du besoin de financement des administrations a
fortement incité à moderniser les marchés, même si beaucoup
de réformes ne profitent pas, au moins à moyen terme, à
l'Etat : fin du monopole d'emprunt sur le marché court (avec
les billets de trésorerie), fin de la prime sur les bons du Trésor
négociables (l'État a accès maintenant à la même courbe par
terme des taux d'intérêt que les autres emprunteurs). Même si
le besoin de financement de l'État et le réaménagement de la
durée de sa dette ont quelque peu tiré les taux à la hausse, les
réformes ont bénéficié aux grandes entreprises (qui obtien
nent un financement moins coûteux), aux exportateurs (qui
peuvent s'assurer contre le risque de taux et de change...).
Elles ont incité les banques à être plus compétitives et ont
atténué les rentes dont elles bénéficiaient. Cependant, l'effet
sur les petites entreprises n'est pour l'instant pas favorable.
Certains ont cependant avancé que la mise en place
de l'innovation financière, la déréglementation des taux et
l'abandon du contrôle des changes sont trois décisions qui
peuvent être prises indépendamment, comme le montre
l'exemple de l'Allemagne. On peut de plus se demander si les
évolutions récentes du système financier français n'ont pas été
simplement calquées sur celles observées aux États-Unis, sans
prendre en compte les différences de structures et de compor
tements entre ces pays.
L'efficacité des instruments
de la politique monétaire et
le choix des objectifs intermédiaires
Parmi les instruments disponibles, deux d'entre eux (les taux
de réserves obligatoires sur les dépôts et le coefficient de res
sources à long terme) pourront difficilement être maniés fré- ,
Table ronde 227
quemment et dans de fortes proportions. Le seul instrument
effectivement opératoire semble donc être le taux des appels
d'offre de la Banque de France sur le marché interbancaire (la
Banque de France faisant plutôt une politique de taux qu'une
politique d'open-market). Le coefficient de ressources à long
terme paraît de plus avoir un statut ambigu : il ne peut pas
être manié à des fins conjoncturelles, et il n'a pas un rôle pru-
dentiel suffisant (il n'inclut pas le hors bilan, ne porte que sur
les francs); même s'il pousse les banques à renforcer leurs
fonds propres et à ne pas se désengager du marché obligataire.
Que se passerait-il en cas de dérapage interne (des
agrégats) ou externe (défiance contre le franc) ? L'objectif de
stabilité du franc l'emporte clairement sur les autres, et il est
probable qu'un dépassement de l'objectif interne de création
monétaire ne serait maîtrisé que si simultanément la défense
du franc exigeait une hausse de taux. П est également proba
ble que cette maîtrise ne pourrait être que partielle en raison
de la faible contrôlabilité par les taux des agrégats internes et
de la perte d'efficacité des politiques de stérilisation. П n'est
donc plus possible de modifier fortement les objectifs monét
aires en période de dérapage interne, afin d'obtenir un cer
tain effet psychologique ; il faut enfin remarquer que la signif
ication des évolutions de ces agrégats est certainement réduite
par l'accroissement des possibilités de substitution entre monn
aie et titres ou entre monnaie nationale et devises ; peut-être
faut-il en voir un signe dans le fait que dans beaucoup de pays
il y a dérapage des agrégats sans reprise de l'inflation.
L'objectif intermédiaire essentiel à court terme est
donc le taux de change du franc, l'objectif final implicite de la
politique monétaire est donc sans doute la maîtrise de l'infl
ation plutôt qu'un quelconque objectif réel.
En régime de taux de changes fixes, si la mobilité des
capitaux devient très grande en raison de l'abandon du
contrôle des changes et du faible risque de change lié à la par
ticipation de la France au Système monétaire européen 228 Table ronde
(même si l'abandon du contrôle des changes accroît le risque),
le taux d'intérêt domestique ne peut différer que très peu du
taux international, c'est-à-dire du taux d'intérêt aux
Etats-Unis. On peut donc s'interroger sur l'éventualité d'une
perte d'autonomie de la politique monétaire en France par
rapport à celle, parfois très heurtée, menée outre-Atlantique
(ou du moins de la disparition de l'autonomie qui subsistait à
court terme).
On peut toutefois remarquer, d'une part qu'on est
encore loin apparemment de cette situation puisque les taux
nominaux ne s'égalisent pas entre la France et les autres pays ;
d'autre part, que l'autonomie antérieure de la politique monét
aire n'était peut-être pas très grande et que finalement, même
avec un contrôle des changes sévère et l'encadrement du cré
dit, les taux d'intérêt français ont dû apparemment suivre les
taux internationaux.
Le fonctionnement du Système
monétaire européen et
les politiques réelles
En cas d'anticipation de variation des taux pivots dans le
Système monétaire européen, les mouvements de capitaux
seraient beaucoup plus forts après l'abandon du contrôle des
changes. On n'assisterait sans dout

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents