Un modèle d une politique de subventions aux exportations - article ; n°1 ; vol.3, pg 187-199
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Description

Revue française d'économie - Année 1988 - Volume 3 - Numéro 1 - Pages 187-199
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1988
Nombre de lectures 9
Langue Français

Extrait

Jacques Mélitz
Patrick Messerlin
Un modèle d'une politique de subventions aux exportations
In: Revue française d'économie. Volume 3 N°1, 1988. pp. 187-199.
Citer ce document / Cite this document :
Mélitz Jacques, Messerlin Patrick. Un modèle d'une politique de subventions aux exportations. In: Revue française d'économie.
Volume 3 N°1, 1988. pp. 187-199.
doi : 10.3406/rfeco.1988.1174
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfeco_0769-0479_1988_num_3_1_1174Jacques MELITZ
Patrick MESSERLIN
Un modèle
ďune politique
de subventions
aux exportations
subventions cette fondée revue, dans le nous aux contexte exportations avons d'une soutenu lutte ans est l'idée le contre macro-économiquement numéro qu'une l'inflation, précédent politique à condi de de
tion de privilégier le secteur exposé par rapport au secteur Jacques Mélitz-Patrick Messerlin 188
abrité. Mais, comme nous l'avons montré, cette condition n'a
pas été remplie depuis la période de l'essor des subventions
aux exportations suite au deuxième choc pétrolier, ni en
France, ni en Grande-Bretagne. Par conséquent, la politique
de subventions n'a pu faire autrement que de léser une partie
importante du secteur exposé à la concurrence étrangère. Les permettent une politique de change plus rigou
reuse, et cela handicape forcément les industries concurrenc
ées qui reçoivent peu ou pas d'aide.
Nous proposons ici de compléter l'analyse démont
rant de façon rigoureuse l'intérêt d'une politique de subvent
ions aux exportations. Pour ce faire, nous allons reprendre le
modèle assez répandu de Dornbusch [1976], sous la forme
élargie — également bien connue — par Buiter et Miller
[1982]. Dans ce modèle, les prix s'adaptent instantanément
sur les marchés financiers, mais réagissent avec une certaine
lenteur sur les marchés des biens et services. Par conséquent,
une politique désinflationniste conduit forcément à une perte
de compétitivité. Le taux de change s'ajuste immédiatement
alors que le ralentissement de l'inflation ne suit que progress
ivement. Une récession est alors inévitable. Dans ce contexte
une politique de subventions aux exportations peut améliorer
les choses en permettant une désinflation plus rapide et une
récession moins sévère mais plus longue. Les gains du départ
surcompensent les pertes suivantes.
Le modèle
Examinons une petite économie ouverte et considérons le
reste du monde comme donné. Pour simplifier, imaginons le du en régime stationnaire. Si les agents économi
ques anticipent parfaitement le taux de change, la parité des
taux d'intérêt s'exprime par : Jacques Mélitz-Patrick Messerlin 189
i = i* + e (1)
où i est le taux d'intérêt domestique, i* le taux d'intérêt étrang
er, et ê le de croissance du prix de la monnaie étrangère
exprimé en monnaie nationale, c'est-à-dire le taux de dépré
ciation de la devise nationale. Soit q la compétitivité du pays
(exprimé en logarithmes) :
q = p* + e — p (2)
où p* est le prix du bien étranger, p celui du bien national.
Alors nous avons
r=q +r* (3)
r = i — p et r* = i* — p *, r et r* étant les taux d'intérêt réels.
Dans ce qui suit, toutes tes variables, sans exception,
sont exprimées par différence à leur valeur en régime station-
naire. En reprenant les mêmes symboles pour les variables
précédentes, les trois équations précédentes deviennent
i = e
= e - p (4) q
et r = q
puisque le reste du monde est en régime stationnaire.
Soit s le taux de subvention aux exportations, s > 0
ne représentant que des subventions temporaires. Les expor
tations domestiques sont alors :
x = ai (q + s) ai>0 (5)
Nous supposons que le gouvernement finance les subventions
en réduisant ses autres dépenses, g : 190 Jacques Mélitz-Patrick Messerlin
g + sa! (q + s) = 0 (6)
La demande de biens et services des agents natio
naux se divise en demande de biens nationaux, n, et d'import
ations, m. Précisons :
n = (1 -в) [ci y - sai (q + s) - h>i r] + di q (7)
m = в [c\ y - sai (q + s) - bj r] - ai q (8)
où в représente la part des importations dans la demande
aggrégée des agents nationaux lorsque m = x (ou pour
q = 0), ci est la propension marginale à consommer, et
l'équation (6) a déjà été substituée pour g. Les équations (7) et
(8) impliquent que la compétitivité modifie la composition
de la demande des agents nationaux. Dans la mesure où
di ?± d2, l'équation est également compatible avec un effet de
la compétitivité sur l'ensemble de la demande des agents
nationaux. L'absence d'influence de s dans les équations (7) et
(8), sauf à travers le financement des dépenses par le gouver
nement, est une hypothèse sur laquelle nous reviendrons.
La demande aggrégée de biens et services nationaux
y (où y = n + (x— m)), est alors :
y = ai (q + s) + (1 - 2 в) (ci y - sai (q + s) - bi r) + d3 q
où d3 = di + ai
soit :
y (1 - ci (1 - 2 0)) = -bi (1 - 2 в) r + d3 q
+ ai(l -s(l-20))(q + s) (9)
On suppose в < 0,5.
Soit л: le taux d'inflation observé et x le socle de
l'inflation (core inflation). L'inflation observée dépend de p et
deq. Disons
я = JoP + jiq (10) Jacques Mélitz-Patrick Messerlin 191
La progression des prix des biens nationaux dépend d'une
relation de Phillips, laquelle nous supposons modifiée pour
tenir compte de x :
P = J2Y + x (11)
Le socle de l'inflation, à son tour, s'ajuste lentement vers
l'inflation observée :
x = J3(7r-x) (12)
J3 étant positif mais faible. Prises ensemble, ces dernières
hypothèses impliquent que le socle de l'inflation x dépend de
l'intégrale des écarts de la production de son niveau station-
naire, z, et de q, la compétitivité. C'est-à-dire
x = hi z + hbki>0 (13)
ou z = y.
Supposons ensuite que les autorités minimisent
l'intégrale des écarts présents et futurs entre la production et
son niveau stationnaire et entre la progression des prix à la
production et leur niveau stationnaire :
(H)
Le fait que l'escompte de l'avenir soit négligé est sans import
ance. Nous allons également supposer que les autorités doi
vent suivre des politiques qui soient « time-consistent », ce
qui revient, comme Cohen et Michel [1984], [1986] le mont
rent, à ne pas optimiser par rapport aux variables « forward-
looking » — c'est-à-dire la compétitivité, q— mais à simple
ment conjecturer une certaine dépendance de q à l'égard des
variables qui sont déterminées instantanément, c'est-à-dire z, 192 Jacques Mélitz-Patrick Messerlin
et ensuite, à vérifier, après l'optimisation, que la conjecture est
correcte. Cette conjecture, écrivons-la :
q = f(z) (15)
On définit alors le Hamiltonien H
H=-i(x2 + y2) + Pzy (16)
où pz est le multiplicateur associé à la variable d'état (et nous
avons déjà substitué y pour z). On cherche ensuite à minimis
er H par rapport aux instruments, r ou q , et s, en tenant
compte des effets sur la variable d'état z. Ni r ni q n'est vra
iment un instrument, mais le véritable instrument est soit i,
soit le taux de croissance de la masse monétaire. Néanmoins,
notre supposition que les autorités contrôlent directement r
ou q n'a effectivement aucune importance, la demande de
monnaie, fonction de i, étant satisfaite instantanément.
L'hypothèse que les autorités contrôlent r ou q nous permet,
en effet, de négliger la demande de monnaie.
Soit Bi la dérivée partielle de y par rapport à i (i = r,
s, z). Après substitution de l'équation (15) pour q, nous trou
vons les conditions nécessaires pour l'optimalité :
0 = Hr = Br (y + Pz)
0 = Hs = Bs(y + Pz) (17)
-Pz = Hz = Bz (y + pz) + (hi + kifz)x
Nous avons donc
У = -pz(ouž = -pz) (18)
et
-pz = (hi + kipz)x = (hi + kipz) (hiz + kif(z))
Cela conduit à ž (ou ý) en fonction de z ; disons ž = F(z). Si
nous éliminons r dans z (y = ž) en employant les équations
(4) et (9), nous obtenons une deuxième expression de la forme Jacques Mélitz-Patrick Messerlin 193
z = G(z,s) et, en principe

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