Une dette insuffisante ? Le cas français de 1958 à 1974 - article ; n°2 ; vol.1, pg 104-116
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Description

Revue française d'économie - Année 1986 - Volume 1 - Numéro 2 - Pages 104-116
Le cas français de 1958 à 1974 A la France gaullienne et pompido- lienne correspond l'internationalisation de l'économie et une volonté permanente de réduire le montant de l'endettement national. Ces deux objectifs sont- ils compatibles et comment expliquer les choix gouvernementaux en matière de politique de la dette?
Economic internationalisation of France is the landmark of de Gaulle's and Pompidou's period. As much as the strenght to reduce the burden of public indebment. Are those goals manageable together and how could we explain government choices as regards debt policy ?
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1986
Nombre de lectures 197
Langue Français

Extrait

Anthony Rowley
Une dette insuffisante ? Le cas français de 1958 à 1974
In: Revue française d'économie. Volume 1 N°2, 1986. pp. 104-116.
Résumé
Le cas français de 1958 à 1974 A la France gaullienne et pompido- lienne correspond l'internationalisation de l'économie et une
volonté permanente de réduire le montant de l'endettement national. Ces deux objectifs sont- ils compatibles et comment
expliquer les choix gouvernementaux en matière de politique de la dette?
Abstract
Economic internationalisation of France is the landmark of de Gaulle's and Pompidou's period. As much as the strenght to reduce
the burden of public indebment. Are those goals manageable together and how could we explain government choices as regards
debt policy ?
Citer ce document / Cite this document :
Rowley Anthony. Une dette insuffisante ? Le cas français de 1958 à 1974. In: Revue française d'économie. Volume 1 N°2,
1986. pp. 104-116.
doi : 10.3406/rfeco.1986.1119
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfeco_0769-0479_1986_num_1_2_1119Anthony
ROWLEY
Une dette insuffisante ?
Le cas français
de 1958 à 1974
'il fallait d'un mot évoquer le cadre nou
veau où se déploie la croissance française depuis les débuts de
la Ve République, beaucoup choisiraient sans doute de privi
légier l'internationalisation de la concurrence et le cadre com
munautaire plutôt que les relations transatlantiques. D'une
décennie à l'autre, en effet, ce ne sont ni les variations d'indi
ces, ni même les grandes inspirations qui établissent les diffé- Anthony Rowley 105
rences. Les Français, désormais contraints de renoncer aux
protections qui les entouraient, doivent affronter le grand
large, celui de la compétition mondiale. Or, au cours de cette
longue décennie, tout se passe comme si l'insertion réussie du
pays dans le jeu international ne parvenait pas, néanmoins, à
gommer une relative incapacité nationale à se hisser au
niveau des nations les plus commerçantes. De multiples fac
teurs explicatifs ont été avancés, mais il nous semble qu'on a
jusqu'à présent ignoré le lien entre dette et ouverture sur le
monde. Celui-ci mérite cependant plus qu'un regard distrait,
sachant que les deux thèmes constituent des leitmotiv prési
dentiels et gouvernementaux au double titre de l'effort et du
rang à recouvrer ou à préserver. Et c'est là que naissent les
ambiguïtés.
Le pari de l'internationalisation
On sait comment, en dix ans, la Communauté Economique
Européenne a pris la place occupée naguère par l'Empire colo
nial dans les échanges extérieurs de la France. Singulier défi
pour la nation, car commercer avec l'Allemagne comportait
d'autres exigences que celles liées aux échanges accomplis
avec des pays qu'on dominait politiquement. Or cette inser
tion est le produit de l'activité agricole tout autant qu'industr
ielle. Le fait est d'abord d'ordre politique et la conséquence
de l'opiniâtreté avec laquelle le gouvernement français exigera
de ses partenaires européens la mise en œuvre d'une politique
agricole commune. Dès janvier 1962, les grandes règles en
furent édictées, puis, en décembre 1963 et 1964, l'instauration
de marchés unifiés de grands produits fut décidée. Pourtant, si
l'on rapporte ce succès de la France rurale à la performance
globale de l'économie, on songe assez naturellement à la
métaphore du pot de terre et du pot de fer proposée par lord
Kaldor à propos de la Grande-Bretagne des années 1960- 106 Anthony Rowley
1970. Seule la spécialisation agricole et agro-industrielle ren
force sa position internationale.
Avec l'enracinement de la crise économique, les dia
gnostics rétrospectifs se sont multipliés. On a fait du succès
considérable et prolongé de l'industrie automobile le paravent
des faiblesses structurelles d'une industrie dont les capacités
auraient été incompatibles avec le rôle qu'une politique exté
rieure ambitieuse assignait à la puissance et à l'économie fran
çaises. Sans mésestimer ces observations, il nous semble judi
cieux d'interpréter cette évolution en la rapprochant de la
politique de la dette suivie depuis 1958. Les débuts de la
Ve République coïncident en effet avec une volonté de réé
quilibrage de l'économie, marquée par une régression de la
part des dépenses publiques dans le Produit Intérieur Brut
(P.I.B.) et par une réduction drastique du déficit budgétaire.
En un sens, 1958 clôt l'après Seconde Guerre mondiale et la
période des déficits budgétaires compris entre 4 et 6 % du
P.I.B. (à l'exception unique de 1950). Au moment où la
France entre dans l'Europe, l'idéal de l'équilibre budgétaire
d'avant 1914 redevient d'actualité.
Qu'il s'agisse de la consistance de la dette ou de la
charge qu'elle emporte, 1913 est bien une date de référence
pour Jacques Ruefï comme pour Valéry Giscard d'Estaing. A
considérer l'évolution de la dette en francs constants, cette
ambition est loin d'être démesurée 1 :
Années Montant Indice % par rapport
(100 = 1913) (milliards au revenu national
de francs)
32 100 1913 62,7
1939 69,6 217,5 110
108,5 53,5 1949 34,7
1959 41,2 129 31,5
101 13,5 1969 32,4
1973 23,6 74 7,5
1. D'après les calculs d'A. Harang, «Évolution de la dette publique de 1913 à 1977», Banque, 1978. Rowley 107 Anthony
Compte tenu de l'accroissement rapide et régulier
du revenu national depuis la guerre, l'objectif initial consiste à
réduire la part des dépenses publiques dans la production,
évolution qui sera masquée par leur progression en volume en
raison de la bonne conjoncture économique. Dès que la dette
serait «débarrassée» du fardeau de la guerre d'Algérie, les
conditions idéales d'un retour à la normale seraient réunies.
La France retrouverait les perspectives favorables de l'imméd
iat après-guerre sans avoir à engager les dépenses de recons
truction ni à subir le poids des guerres coloniales ou de l'expé
dition de Suez.
Le résultat rapide obtenu ne doit pas masquer la
modification des éléments constitutifs de la dette :
Dettes à 1 Dettes à court terme ong terme
Emprunts Années Emprunts Emprunts Bons du Concours
perpétuels à long et émis à ments Trésor et delà
et moyen l'extérieur divers assimilés Banque
terme de France (Etat)
(1) (2) (3) (1) (2)
1913 21,9 5,6 0,6 0,2 3,7
1939 8,1 24,8 1,5 9,3 18,4 7,5
1949 3,1 2,6 10,6 2,8 9,5 6,1
1959 0,3 8,3 6,9 4 17,1 4,6
1,2 3 1969 0,2 5,2 1,4 21,4
1973 0,2 7,5 0,5 13,1 1,9 0,4
(En milliards de francs constants.)
L'année 1958 marque une triple rupture dans les
choix de l'endettement à long terme. L'emprunt 3 1/2 %,
amortissable jusqu'en 2004, est le dernier emprunt à long
terme, la durée moyenne tombant à quinze ans pour le reste
de la période. Par ailleurs, il clôt une longue période d'indexat
ion, inaugurée en 1925 avec l'emprunt 4 % à garantie de 108 Anthony Rowley
change sterling, et utilisée massivement entre 1952 et 1957. Il
faudra attendre l'emprunt 7 % 1973 pour que réapparaisse
une indexation sur l'unité de compte européenne. Enfin, la
dette extérieure, véritable obsession des gouvernants de la
IVe République, ne cesse de se réduire pour retrouver en 1973
un niveau proche des bonnes années de l'entre-deux-guerres.
A l'inverse, la structure de la dette à court terme est
peu modifiée par le changement de régime. Le succès non
démenti des bons sur formules, réservés aux particuliers,
depuis les bons de la Libération de 1945 et ceux de la Reconst
ruction de 1947, a incité les pouvoirs publics à renouveler ce
type d'émission jusqu'en 1964. Parallèlement, les comptes
courants de bons du Trésor ouverts au nom des banques et
des établissements financiers depuis l'ordonnance du 13 avril
1945, n'ont cessé de se gonfler jusqu'en 1970. Le système des
planchers d'effets publics, mis en place en 1948, contribuait
en effet au contrôle du crédit.
Sur l'ensemble de la période, le ré

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