La sculpture en pierre fétide de Chiusi au musée du Louvre (II) - article ; n°1 ; vol.22, pg 103-139
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Description

Publications de l'École française de Rome - Année 1974 - Volume 22 - Numéro 1 - Pages 103-139
37 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1974
Nombre de lectures 21
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

Marie-Françoise Briguet
La sculpture en pierre fétide de Chiusi au musée du Louvre (II)
In: Mélanges de philosophie, de littérature et d'histoire ancienne offerts à Pierre Boyancé. Rome : École Française
de Rome, 1974. pp. 103-139. (Publications de l'École française de Rome, 22)
Citer ce document / Cite this document :
Briguet Marie-Françoise. La sculpture en pierre fétide de Chiusi au musée du Louvre (II). In: Mélanges de philosophie, de
littérature et d'histoire ancienne offerts à Pierre Boyancé. Rome : École Française de Rome, 1974. pp. 103-139. (Publications
de l'École française de Rome, 22)
http://www.persee.fr/web/ouvrages/home/prescript/article/efr_0000-0000_1974_ant_22_1_1669Marie-Françoise Briguet
LA SCULPTURE EN PIERRE FÉTIDE DE CHIUSI
AU MUSÉE DU LOUVRE
(Π)
Les cinq reliefs que nous présentons ici ont tous appartenu à des
monuments funéraires — urnes et cippes — différents. Les trois premiers,
anciennement connus, font l'objet d'une mise au point, les deux autres
sont inédits i1).
La forme, les dimensions et l'encadrement plat du relief figuré per
mettent d'attribuer la plaque MA 3611 à une urne cinéraire (2) (Fig. 1).
La scène représente les préparatifs ou le début d'un sacrifice près d'un
autel qui se dresse au centre de la composition. Ce monument se compose
d'une base assez haute et assez large (peut-être une doucine renversée
au-dessus d'un bandeau mais son profil est mal défini), d'un fût plus
étroit, divisé en son milieu par un bandeau et relié au plateau, qui dé
borde largement, par deux moulures saillant l'une sur l'autre. Sur le pla-
(!) Sur la provenance de ces reliefs de la collection Campana, voir notre article
dans MEFBA, 1972, p. 851 sq.
(2) Elle pourrait être aussi un côté latéral de sarcophage mais le sarcophage en
pierre fétide est très rare: cf. E. Paribeni, SE, 12, 1938, p. 134 sq.
Inv. Cp 6352. Bibl. essentielle: art. cité n. 206b; SE, 13, 1939, p. 193.
S. Ferri, Historia, 3, 1929, p. 68, fig. 6, p. 69. F. Studniczka, JOEAI, 6, 1903, fig. 92,
p. 143. P. Ducati, Atti, Memorie d.B. Deputazione di Storia Patria Bomagna, 13,
1923, p. 75-76. G. Bovini, SE, 15, 1941, p. 76. I. Scott Ryberg, Bites of the State Beligion
in Boman Art, MAAB, 22, 1955, p. 13-14, pi. IV, fig. 8b.
Dim.: H. totale: Om 307, L. tot.: Ora 49. H. du relief: Om 15. L. du relief:
Om 40. Prof, du relief: de 2 mm à 9 mm. Revers grossièrement épannelé. Conservation:
cf. J1EFBA, 1972, fig. 3, p. 850. Plaque brisée à gauche au-dessus et au-dessous
du relief, surface du relief érodée un peu partout, un certain nombre de fissures, notam
ment profonde fissure longitudinale, des arrachements dans la partie centrale; des
restaurations en stuc sur le torse et le bras gauche du second sacrificateur, sur le fond
entre la 2e et la 3e figure, entre cette dernière et l'autel, entre l'autel et le premier
victimaire, sur son vêtement, sur le corps de l'animal; palmette brisée et recollée.
Aucune trace de polychromie. Le relief a été revu et consolidé en 1971 mais la partie
centrale reste fragile. 104 MARIE-TRANOOISE IÎKIGUET
teau, à droite, trois tablettes superposées constituent le foyer au-dessus
duquel s'élèvent cinq hautes flammes. A gauche du foyer est posé un
brûle-parfums: pied en forme de pattes de fauve repliées, fût cylindrique
à petite rondelle centrale et, un peu plus haut, bobèche renversée, pro
fonde coupelle, à lèvre plate et saillante.
Λ gauche de l'autel (x), trois sacrificateurs, imberbes, couronnés,
s'avancent vers lui, l'avant-bras gauche dressé (main fermée), le bras
droit, à demi plié devant la poitrine, tenant un long couteau rituel. Les
plis de leur tunique à manches courtes retombent sur le haut des cuisses.
Le second sacrificateur tourne la tête vers le premier. Entre le troisième
(Photo Musée du Louvre)
Fig. 1 - MA 3611 (après la restauration de 1971).
et l'autel, une grande palme s'élève du sol. De l'autre côté du monument,
trois victimaires conduisent vers lui un bovidé, que le premier tient par
le cou et la corne droite, en tournant la tête vers ses compagnons et en
faisant un grand pas. Le pan de sa tunique courte retombe entre ses jambes
au-dessus d'une outre renversée (ou d'une grosse feuille de lierre très
schématisée?). Derrière le bovidé apparaissent les torses (de face et de
trois- quart) et les jambes, de profil, des deux autres victimaires dont la
tête est tournée du côté du conducteur. Le second pose ses mains à plat
sur la victime, le dernier lève le bras droit et appuie son avant-bras
gauche sur le dos de l'animal. Les personnages remplissent toute la hauteur
(]) Les descriptions s'entendent toujours par rapport au spectateur. LA SCULPTURE EN PIERRE FÉTIDE DE CHIUSI AU MUSÉE DU LOUVRE (il) 105
du champ, le brûle-parfums touche également le bord supérieur de
l'encadrement.
Ce relief a depuis longtemps attiré l'attention des savants qui se
sont intéressés aux représentations d'autels ou de sacrifices. Xous pensons
avoir démontré, dans un article précédent (l), qu'il ne pouvait être associé
à la plaque de sarcophage MA 3610, conservée au Louvre, qui est un
faux du XIXe s. Sur cette plaque, un banquet de Silènes, à côté d'un
autel (copié sans doute sur celui de MA 3611), auprès duquel s'affaire
un autre Silène, fait pendant à un second banquet, d'êtres humains cette
fois. D'où l'interprétation, admise par tous: sacrifice en l'honneur de Dio
nysos (2) (pour MA 3610 comme pour MA 3611) et évocation des félicités
qui attendent dans l'au-delà les initiés aux mystères bachiques. La plaque
de sarcophage constituait l'argument principal en faveur de l'introduc
tion de ces mystères en Etrurie dès l'époque archaïque (3) mais se pla
çait en dehors du répertoire figuré adopté par les sculpteurs de monu
ments clusiens en pierre fétide qui, selon la formule d'E. Paribeni,
« adhérait au terrain solide de la réalité humaine » (4). Ce qui n'interdit
pas de supposer un rapport entre le thème choisi et la destination funé
raire du monument qu'il décore.
Le sacrifice de MA 3611 évoque peut-être, en effet, au même titre
que les scènes de prothésis, les processions, les danses ou les jeux, l'un
des actes du rituel funéraire étrusque, mais rien dans sa représentation
ne l'indique expressément (5). La scène n'en est pas moins intéressante:
unique à Chiusi, elle s'intègre dans la très courte série des figurations
(M Cf. n. 1, p. 103.
(2) Cf. I. Scott Ryberg, op. cit., p. 13.
(3) Cf., Id., p. 14.
(4) SE, 13, 1939, p. 179.
(5) W. Heibig, Ann. Inet. Corr. Arch., 36, 1864, p. 31-32, proposait de reconnaître
dans la palme près de l'autel l'image d'un cyprès — que le manque de place aurait
réduit aux dimensions d'une grande feuille, évoquant ceux que l'on plantait près des
tombes ou le long des voies funéraires. On aurait donc un sacrifice près de la tombe.
Mais le cyprès a-t-il un sens funéraire en Etrurie? La feuille de paline apparaît au sol
dans différents reliefs de Chiusi: scène de prothésis, Paribeni, SE, 12, 1938, n° 9
pi. VIII, 1-3, n° 17, pi. XI, 1 (cavaliers), entre deux jeunes gens, n° 48, entre deux
danseurs, n° 194 etc. . . Cette feuille pourrait être, selon les cas et sans qu'on puisse
choisir avec certitude, un simple motif de remplissage, le prix d'une victoire aux
jeux, et donc un symbole de triomphe, ou un élément localisant la scène près de la
tombe, selon la suggestion d'IIelbig: cf. I. Scott Ryberg, op. cit., p. 17 et n. 60 même p. MARIE-FRANÇOISE BUIGUET 106
étrusques de sacrifice dont la liste a été dressée par Inez Scott Ryberg (1).
Si on laisse de côté les urnes cinéraires hellénistiques, bien postérieures
à notre relief (2), deux monuments seulement — non funéraires notons-
le — peuvent lui être comparés. Sur un miroir de Préneste, à Florence (3),
un Satyre conduit un capridé près d'un autel, dont la flamme est allumée
et sur lequel un assistant s'apprête à faire une libation. Deux arbres situent
la scène en plein air. Deux plaques en bronze de Bomarzo (4) montrent
une procession qui se dirige vers un autel, de type assez voisin

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