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"La Tradition et le Cubisme"
Article d'Albert Gleizes paru dans la revueMontjoie!février 1913 et repris dans enTradition et cubisme, vers une conscience plastique, Articles et conférences 1912-1924, Paris, La Cible, 1927.
Des différents courants où leur paraît entraînée la peinture française, il ressort, à entendre la plupart des critiques, une anarchie manifeste. Ceux-là même qu'irritent les recherches les plus audacieuses ne sont guère moins atrabilaires lorsqu'il s'agit des peintres qui détiennent la consécration officielle. Routine ou audace sont mêmes sujets de soucis et leur colère s'apaise pour faire place à la plus béate des satisfactions seulement devant les productions des conciliateurs habiles et astucieux. Tel assure, avec une candeur et une autorité reconnue, qu'il n'est pas possible d'admirer à la fois Claude Lorrain et les Impressionnistes, tel autre, que le voisinage de Cézanne serait infamant pour les chefs-d'œuvre qu'abrite le Louvre, répétant aujourd'hui ce qu'on disait hier pour Manet. Assertions toutes gratuites, ne dépassant pas le domaine restreint de l'opinion personnelle, mais qui témoignent néanmoins du manque absolu de clairvoyance dans l'historique de notre peinture ; et leur admiration désordonnée explique l'impuissance à coordonner ce qui fut et ce qui est. Nous considérons à l'encontre, les œuvres des artistes les plus volontaires d'aujourd'hui commeissues des sources de notre tradition nationale. Aussi importe-t-il de savoir, au cours des siècles morts, quels peintres lui furent attachés, quels surent le plus profondément traduire les généralités de la race et de leur temps, et s'affranchir des mesquines contingences de la mode. Dans l'histoire de notre art la pression la plus désastreuse qui fut commise, à cause de la direction malheureuse qu'elle imprima, fut e incontestablement l'invasion officielle appelée la Renaissance du XVIsiècle. Au lieu de peser, d'une part, le patrimoine artistique, colossal et si original, que nous possédions alors, d'autre part, cet art italien si éloigné de nos aspirations primordiales et si imprégné de l'antiquité grecque, de gaieté de cœur, sur le rosier vigoureux qui avait fleuri les roses de nos cathédrales, nous avons accepté la greffe du rameau latin, déjà épuisé, dont le feuillage envahissant allait, des siècles durant, retarder la floraison de la branche maîtresse. N'avions-nous pas eu d'ailleurs, notre Renaissance, plus profitable et plus conforme aux espoirs de la race, plus belle et mieuxà son heure, près de deux siècles auparavant? Et qui contesterait l'influence alors de ce regain de sève, de luxe, de pompe, de cet amour de la vérité si visible dans les arts de l'époque à Paris, à Bourges, à Dijon, sur les directions artistiques aussi bien des Flamands que des Italiens? Depuis le e début du XIIIsiècle, la France est le noyau de toutes les manifestations de l'esprit humain et si la guerre de Cent Ans arrête un moment cet admirable essor, c'est une floraison nouvelle, sitôt la rafale essuyée. En Bourgogne Jean Malouel, en Bourbonnais le Maître de Moulins, en Avignon Nicolas Froment en sont les principales illustrations et avec notre plus glorieux ancêtre Jehan Fouquet, c'est le triomphe de notre génie national si sobre etsiémouvant dans ses rapports de la nature à l'humain. Mais l'irrpour l'hégémonie de l'art français devait être également l'instrument de sa ruine. La mortéparable va se produire. Celui qui avait tant fait de René d'Anjou fut, en effet, le signal imprévu de la Renaissance, puisque les guerres d'Italie en sont les raisons profondes : la venue officielle, à Paris, du Rosso et du Primatice à la verve étincelante, à la virtuosité consommée, au clinquant conventionnel, signifie nettement la direction que veut imposer à nos destinées celui qui est le maître de l'heure. Et c'est l'engouement le plus intransigeant pour tout ce qui vient d'au delà les Alpes, une griserie de pédantisme etd'artificiel pénètre l'aristocratie, bouleverse les cervelles, et devient raison d'état. De nombreux peintres demeureront
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