Evaluation des aides personnelles au logement - Rapport thématique n°1 : l efficacité sociale des aides personnelles au logement
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Description

La mission d'évaluation des aides personnelles au logement relève du programme d'activité de l'IGAS. Elle a été menée sur six mois. Ces aides bénéficient à plus de 6 millions de personnes, majoritairement locataires, pour un coût total de près de 16 milliards d'euros. Cette mission a donné lieu à quatre rapports : un rapport de synthèse et trois rapports thématiques. Ils couvrent ainsi de multiples aspects de cette politique publique et, notamment, leur efficacité sociale, leur place dans la politique du logement, ainsi que leur gestion par les caisses d'allocations familiales. Ils s'appuient sur une enquête approfondie sur le terrain et sont riches de nombreuses données clés.

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Publié par
Publié le 01 juillet 2012
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Licence : En savoir +
Paternité, pas d'utilisation commerciale, partage des conditions initiales à l'identique
Langue Français

Extrait


Mission nationale de contrôle et
Inspection générale
d'audit des organismes de
des affaires sociales
sécurité sociale
RM2012-057A N°02-2012
Evaluation des aides personnelles
au logement


RAPPORT THEMATIQUE N°1
L’EFFICACITE SOCIALE
DES AIDES PERSONNELLES
AU LOGEMENT
Établi par

Blanche GUILLEMOT Maxime GUILPAIN
Olivier VEBER
Membre de la mission nationale de
Membres de l’inspection générale
contrôle et d'audit des organismes
des affaires sociales
de sécurité sociale


- Mai 2012 -IGAS, RAPPORT N°RM2012-057A / MNC N°02-2012 2
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Le rapport d’évaluation des aides personnelles au logement comprend :

► un rapport de synthèse,

► trois rapports thématiques :

 rapport thématique n°1 : l’efficacité sociale des aides personnelles au logement
 atique n°2 : les aides personnelles dans la politique du logement
 rapport thématique n°3 : la gestion des aides personnelles au logement par la branche
famille




IGAS, RAPPORT N°RM2012-057A / MNC N°02-2012 3
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Synthèse
[1] Les aides personnelles au logement bénéficiaient, au 31 décembre 2010, à 6,31 millions de
ménages et plus de 13 millions de personnes. Elles représentaient une dépense de 16,2 milliards
d’euros. Dans le système de protection sociale français elles constituent une prestation originale en
ce qu’elles procurent aux ménages une aide affectée à une dépense spécifique, la dépense de
logement.
[2] La part des dépenses de logement dans le budget des ménages est d’autant plus importante que
les ressources du ménage sont faibles : elles représentent le quart du budget des ménages modestes
contre 16,2 % pour l’ensemble des ménages. Les aides personnelles au logement visent donc à
aider les ménages modestes pour leurs dépenses de logement et ainsi à permettre non seulement
leur accès mais également leur maintien dans le logement.
[3] Si aujourd’hui les aides personnelles permettent effectivement de ramener le taux d’effort de la
plupart des allocataires à un niveau soutenable – en l’occurrence le taux d’effort médian des
allocataires s’établit à 19,5 % pour le seul loyer - depuis 10 ans elles perdent de leur efficacité et
près d’un million de ménages allocataires doivent supporter pour le paiement de leur seul loyer des
dépenses difficilement soutenables (un taux d’effort après aides supérieur à 33 % pour le paiement
du seul loyer).
LES AIDES PERSONNELLES SONT DES PRESTATIONS DONT LES OBJECTIFS, LE
PILOTAGE ET LE FINANCEMENT SONT PARTAGES ENTRE POLITIQUE DU
LOGEMENT ET POLITIQUES FAMILIALE ET SOCIALE
[4] Il existe trois aides personnelles au logement, chacune répondant à un objectif de politique
publique particulier. L’allocation de logement familiale (ALF) créée en 1948 visait à compenser,
pour les familles, la charge de logement liée à la présence d’un enfant dans le ménage dans le
contexte de la libéralisation des loyers. L’allocation de logement sociale, créée en 1971 et élargie
en 1991-1993 lors de la phase dite du « bouclage » à l’ensemble de la population, vise à procurer
une aide aux ménages modestes qui n’ont pas charge d’enfant. Enfin, en 1977, dans le cadre de la
réforme des aides à la pierre - c’est-à-dire la diminution des dépenses qui leur étaient consacrées - a
été créée l’aide personnalisée au logement (APL) qui visait à individualiser l’aide fournie aux
locataires du parc social et ainsi à cibler sur ceux qui en avaient le plus besoin les financements
publics à destination du secteur social. Cette segmentation des objectifs en fonction des types
d’aide a partiellement disparu depuis 2001 et l’unification des barèmes en secteur locatif. Les aides
aux propriétaires (aide à l’acquisition et aides à l’amélioration des logements des propriétaires
occupants), moins développées, ne représentent que 8,6 % des effectifs et 6 % des montants versés
en 2010.
4 IGAS, RAPPORT N°RM2012-057A / MNC N°02-2012
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[5] Les aides personnelles au logement figurent dans deux codes : celui de la sécurité sociale pour
l’ALS et l’ALF et celui de la construction et de l’habitation pour l’APL. A ce titre deux ministères
en assurent le suivi réglementaire, le ministère chargé du logement et celui chargé de la sécurité
sociale. Le financement des aides personnelles provient pour une part (l’ALS et la partie de l’APL
versée aux ménages sans enfant) de crédits de l’Etat (sur le programme 109 géré par le ministère
chargé du logement), de contributions des employeurs et d’une part de la taxe sur les tabacs et,
d’autre part, du fonds national des prestations familiales (pour l’ALF et la partie de l’APL versée
aux familles). La dispersion des responsabilités et des financements des aides personnelles emporte
aujourd’hui des effets non souhaitables tant du point de vue réglementaire – lourdeur et complexité
du processus pour toute modification des aides locatives dont les règles de gestion sont unifiées –
que du point de vue du suivi – divergences factuelles importantes entre le projet de loi de finances
et le projet de loi de financement de la sécurité sociale. En outre, cette situation freine les
possibilités de réforme puisque toute proposition ayant pour effet un déport des bénéficiaires d’une
aide sur l’autre implique un transfert de financement.
[6] Les aides personnelles au logement sont liquidées par les caisses de sécurité sociale et
principalement par la caisse nationale d’allocations familiales qui en assurent le suivi statistique et
financier et qui mettent en œuvre les évolutions réglementaires décidées par les ministères. Pour
autant le ministère du logement ne dispose pas d’un réel pouvoir d’orientation sur les opérateurs
que sont les caisses de sécurité sociale : il ne participe pas aux négociations des conventions
d‘objectifs et de gestion et ne suit pas l’activité des caisses en matière de logement. Le pilotage
règlementaire, financier et opérationnel des aides personnelles au logement, en raison de
l’éparpillement des responsabilités et des acteurs, ne permet pas d’optimiser la dépense consacrée à
ces aides.
LES AIDES PERSONNELLES SONT CIBLEES SUR LES MENAGES TRES MODESTES
ET PAUVRES POUR LESQUELS ELLES REPRESENTENT LA PRINCIPALE
PRESTATION REDISTRIBUTRICE
[7] Les aides personnelles bénéficient essentiellement à des ménages locataires : ils représentent,
hors foyers, 87 % des bénéficiaires ; c’est la raison pour laquelle la mission a principalement
concentré ses analyses sur le secteur locatif. En secteur locatif, la majorité des ménages sont logés
dans le secteur libre (57,5 %), et six ménages sur dix habitent en Ile de France ou dans une
agglomération de plus de 100 000 habitants. Seul un allocataire sur trois occupe effectivement un
emploi. Les aides personnelles au logement sont en effet pa

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