DNB - Corrigé épreuves de français
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Description

Compréhension et compétence d'interprétation 1. La scène se déroule dans le château du Baron de Sigognac (l.6 «la mélancolique solitude du château »).Le lecteur suit les pas du maître des lieux à travers plusieurs pièces de l'ancienne demeure : des « recoins de la cuisine » (l.16), à « la chambre à coucher » (l.19) en passantpar « les murailles de l'escalier » et « la salle à manger » (l.17). Le passé faste de l'impressionnant château a laissé place à un univers décati et misérable où le froid et l'obscurité règnent: « bougie économique qu'emploientles pauvres paysans» (l.13), «un reste de feu, qu'avivait la rafale engouffrée dans la cheminée (l.4). L'obscurité de la nuit tombée finit de conférer au lieu un aspect inquiétant (l.1 « la nuit s'était faite », l.25 « le soir à la clarté douteuse de la lampe »). La description prend des allures de tableau en clair-obscur dans lequel le lecteur découvre le ténébreux château du Baron à la lumière vacillante des bougies. 2. a) L'expression «la mélancolique solitude» (l.6) semble davantage désigner la solitude des habitants du château que celle du bâtiment à proprement parler. Il s'agit d'une personnification des lieux(les élèves les plus précis auront reconnuune hypallage). De la vie luxueuse et vivante du château, il ne reste que quelques portraits des ancêtres«dont les yeux noirs et fixes semblaient lancer un regard de pitié douloureuse sur leur descendant. » (l.18).

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Publié le 28 juin 2021
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Langue Français

Extrait

Compréhension et compétence d'interprétation
1. La scène se déroule dans le château du Baron de Sigognac (l.6 « la mélancolique solitude du château »). Le lecteur suit les pas du maître des lieux à travers plusieurs pièces de l'ancienne demeure : des « recoins de la cuisine » (l.16), à « la chambre à coucher » (l.19) en passant par « les murailles de l'escalier » et « la salle à manger » (l.17). Le passé faste de l'impressionnant château a laissé place à un univers décati et misérable où le froid et l'obscurité règnent : « bougie économique qu'emploient les pauvres paysans » (l.13), « un reste de feu, qu'avivait la rafale engouffrée dans la cheminée (l.4). L'obscurité de la nuit tombée finit de conférer au lieu un aspect inquiétant (l.1 « la nuit s'était faite », l.25 « le soir à la clarté douteuse de la lampe »). La description prend des allures de tableau en clair-obscur dans lequel le lecteur découvre le ténébreux château du Baron à la lumière vacillante des bougies.
2. a) L'expression « la mélancolique solitude » (l.6) semble davantage désigner la solitude des habitants du château que celle du bâtiment à proprement parler. Il s'agit d'une personnification des lieux(les élèves les plus précis auront reconnu une hypallage). De la vie luxueuse et vivante du château, il ne reste que quelques portraits des ancêtres «dont les yeux noirs et fixes semblaient lancer un regard de pitié douloureuse sur leur descendant. » (l.18). En effet, le Baron de Sigognac vit seul dans le triste château avec pour seule compagnie son vieux domestique, Pierre, ainsi qu'un chien aveugle nommé Mirautdésigne communément quelqu'unmiraud » (notons que l'adjectif « qui voit très mal) et un chat(dont le nom démoniaque « Belzébuth », contribue à la tonalité fantastique du texte).
b) On notera que le passage de la ligne 6 à la ligne 11 est traversé par trois antithèses qui opposent le faste d'un passé vivant, celui des heures de gloire de la famille Sigognac, et la solitude du jeune Baron désargenté: « D'une famille jadispuissanteet rêche il ne restait qu'un rejetonisolé», « d'une livréenombreusen'existait plus qu'un il seulmeute de« d'une  domestique », trente chiens courants il ne survivait qu'unchien unique». On relèvera les adjectifs « etisolé » , « seul » « unique » caractérisant ce funeste « cortège » (l.15) avec qui la glorieuse lignée de la famille Sigognac semble s'éteindre.
3. Dans le passage de la ligne 24 à 29, la description de la tapisserie inspire l'effroi. En effet , à « la clarté douteuse de la lampe » (l.25), le simple chasseur semble se métamorphoser en assassin guettant sa « victime » puis en « vampire » dont la bouche serait « empourprée de sang ». A travers ces deux comparaisons, le narrateur donne à la description de la tapisserie une couleur fantastique. En effet, dans le clair-obscur de la chambre à coucher, le personnage de la tapisserie semble se métamorphoser et prendre vie (l.27« un être presque réel »).
4. La tonalité fantastique colore l'ensemble de la description de la chambre à coucher. Le choix même du lieu, un château abandonné, suffit à lui seul à nous plonger dans un univers propice à l'émergence du surnaturel. Ensuite, l'obscurité qui règne confère au lieu un caractère inquiétant. Les lueurs inquiétantes (l.15 « la lueur fumeuse », l.20 « une petite lampe de cuivre », l.32 « La lampe saisie par l'atmosphère humide grésillait et jetait des lueurs intermittentes ») projetées sur les tableaux et tapisseries semblent donner vie à des créatures démoniaques ou des revenants (comparaisons étudiées dans la question 3). En effet, l'obscurité est propice à l’émergence de l'imagination la plus noire. On notera l'utilisation de verbes et modalisateurs qui traduisent le doute propre à la tonalité fantastique : « la lumière (…)donnait une apparence de vie aux portraits enfumés » (l.16), « les yeux noirssemblaientchambre« la  lancer » (l.18), des regards avait l'aird'une chambre à revenants » (l.24), «on eût ditune bouche de vampire » (l.29). L'adverbe « étrangement » (l.28) et les adjectifs « effrayants et singuliers » (l.32) soulignent également le caractère inquiétant des lieux.
Enfin, le passage est envahi par des termes morbides (l.24 «chambre à revenants », l.26 « tons livides », l.29 « visage pâle ») qui accentuent le caractère terrifiant et surnaturel de la description. On analysera plus précisément deux comparaisons : les quatre malheureux habitants du château assimilé à un funeste « cortège » (l.15) qui déambule sous les portraits des défunts ; le vent est comparé à un orgue sur lequel on pourrait jouer un requiem : « le vent poussait des soupirs d'orgue à travers les couloirs » (l.31).
5. Cette description nous inspire l'effroi et la peur. Le lecteur est plongé dans un univers aux couleurs fantastiques et s'attend à ce que des phénomènes paranormaux surviennent (Notons que si Théophile Gautier est l'auteur de nombreuses nouvelles fantastiques,Le Capitaine Fracasseest avant tout un roman de cape et d'épée). La description clair-obscur des différentes pièces du château, la présence inquiétante des portraits des ancêtres, du chasseur aux airs d'assassin et de vampire, et les « grandes ombres (...) comme des chauves-souris qui s'accrochent aux angles des murailles par les doigts de leurs ailes membraneuses » (l.1), sont autant d'éléments qui suscitent la crainte et la terreur. On peut également ressentir de la pitié pour ce jeune Baron désargenté « accablé par la solitude, le désœuvrement et l'ennui » (l.24), contraint de vivre à l’écart du monde dans cet endroit lugubre et morbide.
6. Dans ce photogramme du filmLa Belle et la Bêtede Jean Cocteau, on observe un certain nombre de points en commun et quelques nuances. D'abord, les deux histoires se déroulent dans un château abandonné, celui de la Bête ensorcelée et celui du jeune Baron de Sigognac. Ensuite, on retrouve le jeu de lumière en clair-obscur que nous avons étudié dans l'extrait du Capitaine Fracasse. La multiplication des chandeliers du photogramme fait écho aux faibles lueurs qui éclairent le château du Baron (l.15 « la lueur fumeuse », l.20 « une petite lampe de cuivre », l.32 « La lampe saisie par l'atmosphère humide grésillait et jetait des lueurs intermittentes »). Ce jeu de lumière est également inquiétant chez Cocteau puisque les chandeliers semblent se multiplier à l'infini. La dimension fantastique présente chez Gautier (le château semble prendre vie, mais ce n'est qu'une illusion due à l'obscurité et l'univers lugubre) se mue en dimension merveilleuse chez Cocteau. En effet, dans ce conte merveilleux, les domestiques ont été transformés en objet comme en témoigne les bras tenant les chandeliers. Notons que le décor semble fastueux dans La Belle est la Bêtetable est richement (la garnie), là où le Baron évolue dans un château décati et insalubre.
Grammaire et compétences linguistiques
1. a. On peut remplacer le verbe « devenait » par un verbe d'état comme « était», « paraissait » ou « semblait ». b. Le groupe nominal « un être presque réel » est donc attribut du sujet « le chasseur ».
2. Voici les trois expansions du nom « portraits » : « enfumés » : participe passé employé comme épithète liée au nom « portraits » ; « de la salle à manger » : groupe nominal introduit par la préposition « de ». C'est un complément du nom « portraits » ; « dont les yeux noirs et fixes semblaient lancer un regard de pitié douloureuse sur leur descendant » : proposition subordonnée relative complément de l’antécédent du nom « portraits » et introduite par le pronom relatif « dont ».
3.tapisserie prenait des tons livides, et« La les chasseurs, sur un fond de verdure sombre, devenaient, ainsiéclairés,des êtrespresqueréels.Ils ressemblaient, avecleurarquebuse en joue, àdes/auxassassins guettantleuret victime, leurslèvres rouges ressortaient plus étrangement encore. »
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