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Les monuments aux morts de la Première Guerre Mondiale dans les ...

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Extrait

 Les monuments aux morts de la  Première Guerre Mondiale  dans les cantons d’Avesnes nord et sud.    
             11 novembre 1918 – 11 novembre 2008  90e de l’armisticeannivers ire a     Mme Bastianel, Mme Gamez, Mme Potier et M Joosep, professeurs d’histoire au Collège Renaud-Barrault d’Avesnelles.       
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La commémoration du 90ème de la 1anniversaire de la finèreguerre mondiale a été pour nous, professeurs du Collège Renaud-Barrault d’Avesnelles, l’occasion de réaliser cet ouvrage sur les monuments aux morts des deux cantons d’Avesnes nord et sud avec le soutien des deux Communautés de communes d’Avesnes et des deux Helpes , de Monsieur Herman, Principal, de Monsieur Cornille, Principal-adjoint et de Melle Quartier, Gestionnaire. Ce travail a, dans un premier temps, mobilisé des élèves du collège qui ont observé et fait des recherches sur le monument aux morts de leur localité. Dans un second temps, nous avons consulté des archives municipales, familiales et celles du journal L’Observateur et de l’Ecomusée de Fourmies. Que ceux et celles qui ont accepté de nous rencontrer et de nous aider soient ici remerciés. Cet ouvrage est dédié aux Anciens Combattants. Il ne se veut pas œuvre d’érudition mais livre de mémoire. Il s’adresse à tous les citoyens, tant aux aînés qui ont vécu les premiers défilés aux monuments aux morts qu’aux jeunes générations. Nous les invitons à lire cette page d’histoire qui est celle de leurs ancêtres. A côté des monuments aux morts existent aussi d’autres hommages, stèles, plaques publiques, privées ou religieuses. Notre travail concerne uniquement les monuments aux morts ; les autres hommages pourront, quant à eux, faire l’objet d’une recherche ultérieure car ils appartiennent également à la mémoire collective. _______________________________________________________________    Avec cette publication qui est le reflet de l’exposition intitulée Les: « monuments aux morts de la Première Guerre Mondiale dans les cantons d’Avesnes nord et sud »présentée au Collège Renaud-Barrault, l’équipe pédagogique a souhaité transmettre à chacun le travail de mémoire effectué par les professeurs d’histoire et des élèves.   Commémorer le 90ème de la fin de la Première Guerre Mondiale anniversaire marque un temps fort de l’année scolaire présente.   Je tiens à remercier tous ceux qui ont soutenu ce projet d’étude historique qui permet, par la présentation des 27 monuments aux morts de 27 communes de l’Arrondissement, de révéler comment les habitants du pays d’Avesnes sur Helpe se sont engagés pour défendre leur liberté.   Je salue le travail de recherches de nos élèves. Cette réflexion sur notre histoire leur permettra de mieux comprendre la complexité du monde contemporain .   M Hugues HERMAN, Principal du Collège Renaud-Barrault.  En couverture : détails des monuments d’ Avesnelles, Avesnes, Dompierre, Grand-Fayt et Sémeries.   
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De tout temps, les peuples ont honoré la mémoire des soldats… A Austerlitz, à Waterloo, des monuments commémoratifs célèbrent les armées… La guerre franco-allemande de 1870-1871 a laissé des témoignages d’hommages aux soldats disparus. C’est en 1887, lors de la vague nationaliste boulangiste, qu’une association patriotique : le Souvenir Français invite les cantons et communes à édifier des monuments en mémoire de la campagne de1870-1871. Etroeungt a gardé ce monument dans son cimetière. C’est au lendemain de la Grande guerre et de son million quatre cent mille morts que se généralise l’érection de monuments aux morts. La France exaltée par sa victoire, tient à rendre hommage à ses fils tombés au front. La région, ruinée par 52 mois de guerre et d’occupation allemande rude, doit remettre les terres en culture et les usines en marche. Malgré des moyens financiers limités,toutes les communes des deux cantons d’Avesnes,de la plus petite, Floursies avec 151 habitants, à la plus importante, Avesnes sur Helpe avec 4937 habitantsse font un honneur, un devoir d’ériger un monument entre 1920 et 1929. Avec les monuments aux morts de la Grande Guerre, l’hommage aux soldats disparus change de dimension et de nature . Le soldat n’est plus traité de manière anonyme. Désormais les noms de tous les morts à la guerre seront gravés dans la pierre. Cette fonction des monuments aux morts de 1914-1918 s’impose encore aujourd’hui. Ainsi, dans la plupart des communes, les noms des victimes des autres conflits ( guerre de 1939-1945, guerres coloniales d’Indochine, d’Algérie) ont été inscrits sur les monuments ou sur des plaques. Partout, même modestes, tous ces monuments sont propres, bien entretenus, fleuris. Le 11 novembre, le 8 mai, parfois le 14 juillet ou le dernier dimanche d’avril, journée de la Déportation, des gerbes, des couronnes aux rubans tricolores fleurissent ces monuments.Quatre-vingt dix ans après l’Armistice, alors que tous les poilus ont disparu, le souci d’assurer l’entretien régulier du monument traduit le profond respect dû aux soldats tombés au combat et la marque forte qui persiste dans la mémoire collective des Français. Ce livre présente un inventaire des 27 monuments aux morts. Ce sont souvent des monuments simples, ceux d’une France rurale, où le nombre de morts contraste avec le petit nombre d’habitants. Marbaix compte 454 habitants en 1922 .Cinquante –cinq jeunes furent mobilisés et vingt moururent. Cela donne l’impression qu’au delà des ruines, la guerre a vidé le pays.  La conception et la construction des monuments aux morts de la grande guerre sont précoces. Dès l’armistice, les anciens combattants revendiquent la célébration des soldats morts au combat. Ainsi, l’Abbé Roland de Felleries, de la classe de 1890, après quatre années de guerre, crée la société d’Anciens Combattants, en devient secrétaire, et lance dès 1919 l’idée d’un monument, un des premiers dans l’arrondissement et le département.  
 
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La loi du 25 octobre 1919 commémoration et la glorification des la, sur « morts pour la France au cours de la Grande Guerre » établit le principe d’une subvention aux communes qui envisagent d’honorer le souvenir de leurs disparus. Le processus est alors engagé, complété pour les modalités de l’aide de l’Etat parla loi de finances du 31 juillet 1920qui fixe les barèmes et ouvre les premiers crédits. Divers décrets et circulaires précisent les compétences préfectorales, pour assurer le respect des dispositions légales propres aux monuments publics et faciliter les arbitrages en cas de conflits. Les populations de tous les villages se mobilisentet appuient avec ferveur les projets, soutenant les associations d’Anciens Combattants. Des Comités d’érection pour le monument aux morts sont créés dans toutes les communes. Les associations de jeunesse, les enfants des écoles, les sociétés de crosseurs, les vétérans de 1870, même ceux de la guerre de Crimée comme à Felleries, le Père Forest et le Père Dubois, encouragent la collecte de fonds. Les actions financières sont variées : appel aux dons par des souscriptions (les sommes sont très variables allant de 0,50 cts à plus de 1000 francs), organisation de fêtes, de concerts, de bals , quêtes des mariages à la mairie. Des milliers de francs sont ainsi remis aux comités d’érection. Les noms des donateurs sont publiés dans le journal L’Observateur qui souligne, le 2 avril 1921, la générosité des habitants de Sémeries : « peu de communes ont recueilli une telle somme pour un si petit nombre de donateurs » et précise que le maire M. Godbille-Balasse a fait un don de 1000 F.  La plupart des monuments se situent au cœur du village,en général sur une place (St Aubin, Marbaix, Ramousies , Beugnies, Floyon, Petit-Fayt, Boulogne, Rainsars…) devant le bloc symbolique formé par la mairie, l’école communale et parfois l’église ou simplement à un carrefour comme à Felleries et Beaurepaire ou encore dans un jardinet comme à Sémeries et Taisnières en Thiérache ou le long d’une rue enfin, là où on a trouvé un emplacement comme à Avesnes s /Helpe. Le terrain est le plus souvent fourni par la commune, mais il est parfois donné par un habitant : M. Gille à Sains du Nord et M. Paul Berlaimont à Sémeries . Le monument se trouve parfois dans le cimetière de la commune. Ce choix répond aussi aux souhaits des familles de victimes qui désiraient un lieu isolé, propice au recueillement. C’est le cas à Etroeungt, Avesnelles et Flaumont-Waudrechies. Dans les deux dernières communes, le monument est aussi un caveau. Les corps des soldats, d’abord ensevelis dans des cimetières militaires, ont été rapatriés plus tard dans leur terre natale .  La réalisation architecturale et décorative monuments nécessite des l’intervention de nombreux corps de métier : sculpteurs, marbriers, ferronniers, menuisiers. Dans les deux cantons, il n’y a pas d’architecte de renommée régionale, voire nationale qui intervient.Ce sont des artisans locauxqui assurent un volume important d’heures de travail.
 
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A Avesnes s/Helpe, il est fait appel au sculpteurPaul Vannier; à Sémeries et Dompierre, c’est le sculpteurEmile Pouillon de Cousolre qui réalise des œuvres originales et uniques. A Flaumont-Waudrechies ,Jules Lecat de Felleries réalise le caveau de 6 places, destiné à l’inhumation des militaires de la commune morts pour la France pour 985.F etle marbrier Fernand Mercier fournit le monument aux morts de la même commune en 1922 ainsi que celui de Boulogne . Roland Bombeaux celui d’Etroeungt,de Jeumont réaliseClotaire Jouniaux marbrier à Sars Poteries celui de Floursies,Emile Lemaire Wattignies la de Victoire celui de Beugnies,M. Coulon Lebrundu Nouvion en Thiérache celui de Beaurepaire,M. Matton de son village Etroeungt ; celui à Dourlers,le marbrier Gautier Rambaux d’Aulnoyeinstalle l’obélisque surmonté d’un coq. A Felleries,un marbrier de Rocq , M. Jules Cattelain, réalise le monument etM. Albert Cordier, de Felleries, burine les nombreuses inscriptions ; quant au médaillon de bronze représentant un soldat au menton volontaire, il est fabriqué par l’atelierFernand Boutée enfin la ; Maubeuge de clôture de fer est réalisée par le ferronnierLouis Taviaux ancien poilu , fleurisien. Certains artisans, acteurs de cette guerre, mettent tout leur cœur dans la réalisation de ce monument comme Albert Cordier, Emile Pouillon, lieutenant au 117eRI. Malgré l’aide de l’Etat, le financement de ces projets est souvent difficile. Certaines communes de l’Avesnois se contentent de monuments simples à la décoration minimale . Les maires se montrent économes et veulent aussi éviter d’irriter les populations appauvries par une longue guerre et une occupation pénible. Huit monuments sont de simples obélisques de pierre bleuedite de Soignies : Bas-Lieu, Beugnies, Cartignies, Etroeungt, Flaumont-Waudrechies, Floursies, Rainsars, et St Aubin Sept obélisques sont en pierre ou en bronze :surmontés d’un coq Boulogne, Dourlers, Felleries, Haut-Lieu, Larouillies, Ramousies, Taisnières en Thiérache. Un seul est surmonté dune urne funéraireenveloppée dans un voile , il est à Semousies. Plus onéreux et donc plus rares sontles monuments avec la statue d’un soldat. On en compte cinq : Beaurepaire, Floyon, Marbaix, Petit- Fayt, St Hilaire. Six monuments sont plus originaux : Avesnelles, Avesnes s/Helpe, Dompierre, Grand-Fayt, Sains du Nord, et Sémeries. De grande taille, ils allient un soldat , une allégorie de la Victoire , de la Patrie, parfois un orphelin, une colonne brisée, un arbre déchiqueté…  Le coût d’un monument varie selon la taille de la construction, et la renommée du sculpteur. Nous pouvons en avoir une idée par quelques comparaisons. Ainsi, aux Eyzies, en Dordogne (900 habitants), célèbre pour ses grottes préhistoriques, un sculpteur , élève de Rodin, Prix de Rome, demande 6700 F
 
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pour la plaque de bronze fixée sur un monolithe de pierre de 10 tonnes qui, lui, coûte 3300 F ; soit un total de 10000 F. Le monument de Sémeries ( sans le terrain , ni la ferronnerie) a un coût de 17000 F. Cela peut donc être retenu comme une somme très importante. Celui de Floursies ne coûte que 2000 F, alors que celui de St Hilaire 14000 F, celui de Beugnies 4246,30 F, celui de Boulogne 5200 F, celui de Petit-Fayt 3450 F, celui d’ Avesnelles 13850 F et celui de Dompierre 17400 F. En principe, les communes plus peuplées consacrent une somme plus importante mais il y a des exceptions comme celle de Sémeries qui n’a que 624 habitants et dépense plus de 17000 F. En septembre 1919, une heure de travail de déblaiement à l’usine « La Dolomie » de Flaumont-Waudrechies (détruite en 1914 par des bombardements) est payée de 0,50 à 3,50 F ; la majorité des ouvriers sont payés entre 1,50 et 2 ,25 F. Ces tarifs permettent de mieux appréhender le coût d’un monument aux morts. Il représente 100 jours de travail ( 10h à 2F par jour) pour le moins cher, celui de Floursies, et 870 jours pour le monument de Dompierre. Les mairies sont visitées par des démarcheurs qui proposent aux Maires leurs services avec des obélisques, des coqs, des soldats sur catalogues. Par exemple F. Clermont, « architecte diplômé par le gouvernement », rue Chaptal à Paris, présente sur catalogues « des monuments pour graver les noms de héros morts à la guerre ». Les prix varient de 2000 à 26000F. L’Etablissement Jacomet de Villedieu dans le Vaucluse propose un poilu « en fonte ciselée et bronzée » pour 3500 F et 1800 F en « bronzo-ciment » et si le soldat est plus travaillé cela peut atteindre plus de 5000 F. * Le marché est donc largement partagé, et la concurrence forte. Le film « La vie et rien d’autre. » (1989) de Bertrand Tavernier montre ces « vendeurs de monuments » et de jeunes artistes qui se mettent à dessiner et imaginer des monuments aux morts. La plupart du temps, les municipalités et des comités d’érection optent pour une entreprise locale, qui commande des obélisques, des soldats , des coqs , sur catalogues et se chargent de l’installation des monuments.  Les anciens combattants attachent une valeur particulière auxmotifs décoratifs: casque, croix de guerre, coq, palme, couronne mais aussi Victoire et soldat ... Ils veulent des monuments qui reflètent de façon concrète ce qu’a été leur sacrifice car le monument doit avoir un rôle pédagogique et aider les générations futures à comprendre le poids de ce sacrifice. Le journaliste Alexandre Vialatte dans son roman « Battling-le-Ténébreux »* évoque ceci avec humour : « Il y a encore plus de communes qu’on ne pense qui n’ont pas leur monument aux morts. Ce n’est pas qu’elles ne soient pas riches ; les fonds seraient tout prêts pour payer. Mais on n’a pas compris ce qu’il leur faut. On leur propose la France avec des ailes, la Victoire avec des nichons pointus, des pyramides de casques, … de s tas de choses allégoriques qui ne leur ont jamais  cités par J Bouillon et M. Petzold « Mémoire figée- Mémoire vivante » Citedis, 1999. *   
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