« Moi et le Père nous sommes un »
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  • cours - matière potentielle : la discussion
MS 3654 / 2011 (französische Fassung) gekürztes Leseexemplar 1/15 Karl Cardinal Lehmann Évêque de Mayence « Moi et le Père nous sommes un » Un état de la christologie aujourd'hui Conférence académique au Colloque « Christ dans l'histoire » du Theologicum - Faculté de théologie et de sciences religieuses de l'Institut catholique de Paris le 24 mars 2011 à Paris 1. Où en est la christologie aujourd'hui La foi en Jésus Christ est le centre de l'Église, sa norme et le critère auquel elle se mesure et selon lequel elle sera jugée.
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Langue Français

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MS 3654 / 2011 (französische Fassung)
gekürztes Leseexemplar
Karl Cardinal Lehmann
Évêque de Mayence

« Moi et le Père nous sommes un »
Un état de la christologie aujourd'hui

Conférence académique au Colloque « Christ dans l’histoire » du Theologicum -
Faculté de théologie et de sciences religieuses de l’Institut catholique de Paris
le 24 mars 2011 à Paris
1. Où en est la christologie aujourd'hui
La foi en Jésus Christ est le centre de l’Église, sa norme et le critère auquel elle se mesure
et selon lequel elle sera jugée. L’éclairage et le développement de cette connaissance
s’effectuent, dans le domaine de la théologie, par la christologie, discours fondé et raisonné
sur Jésus Christ. Il en est résulté, depuis près de deux mille ans, différentes formes
d’expression et divers degrés de réflexion. Cela commence déjà dans les ébauches très variées
du Nouveau Testament et se retrouve dans les synthèses impressionnantes de la christologie,
esurtout dans la seconde moitié du XX siècle.
Nous le remarquons parfois trop peu : nos connaissances actuelles reposent sur nombre
d’hypothèses et fruits de la recherche. Il faut en connaître l’évolution interne et la logique
souvent cachée pour comprendre pleinement l’état actuel. Le contenu de notre connaissance
théologique et sa situation dans l’histoire de la théologie ne se laissent pas séparer. Il ne s’agit
pas d’une relativisation quelconque de notre connaissance, mais d’une délimitation historique
dans l’engagement de notre foi. Cette topologie de la foi débouche sur une herméneutique
théologique. …
En ce sens, je vais profiter de l’occasion de cette conférence pour rappeler les principales
étapes du siècle écoulé, afin de faire apparaître et de rendre compréhensibles l’état actuel de la
christologie en présentant ses résultats de manière ordonnée. L’occasion de ce colloque
convient particulièrement, puisque nous fêtons la parution du centième numéro de la
collection « Jésus et Jésus-Christ » publiée, depuis 1977, sous la direction de Mgr Joseph
Doré, p.s.s., archevêque émérite de Strasbourg, qui, au-delà du domaine francophone, a
largement contribué au développement impressionnant de la christologie dans ces dernières
décennies (sans oublier la contribution des Éditions Desclée, Paris).
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Pareille synthèse à visée systématique ne peut se contenter d’être descriptive et génétique.
Elle ne peut sûrement pas non plus éviter complètement un choix empreint de subjectivité.
2. La question du Jésus « historique »
eLa discussion christologique a grandement tenu en haleine la théologie au XX siècle. En
dépit de toutes les difficultés qui en ont résulté, ce fut dans l’ensemble un phénomène positif.
Car la christologie classique était certes « correcte » et profondément spéculative, mais elle
restait largement sans conséquence et relativement stérile pour la prédication et la spiritualité.
Une bonne partie des livres célèbres sur Jésus, par exemple ceux de K. Adam et de R.
Guardini, tentèrent de remédier à cette carence. De nombreux prêtres et laïcs ont, durant des
décennies, puisé leur connaissance de Jésus Christ dans ces livres plutôt que dans la théologie
dogmatique. En outre, un soupçon allait croissant : la christologie spéculative et dogmatique
n’avait-elle pas forcé le trait en dépeignant la vie de Jésus à travers le dogme et la doctrine ?
Ainsi, peu à peu, se substituèrent aux livres d’orientation systématique des présentations de
Jésus écrites de la main d’exégètes, qui entreprenaient de conduire au Jésus « réel ».
Il n’était pas évident que l’exégèse puisse remettre sur la voie du Jésus « réel ». Car le
résultat de près de deux cents ans de recherche historique sur la vie de Jésus était que nul
n’était plus capable d’écrire une « Vie de Jésus ». On estimait qu’une Vie de Jésus devait
s’affranchir de tout engagement dans la foi chrétienne pour restituer ce qui était advenu en
réalité, historiquement parlant. Les chercheurs nouvellement formés et la conscience
historique moderne ne pouvaient nullement laisser de côté la question de ce qui s’était passé à
cette époque. Mais les sources, par leur caractère propre, interdisent une vue des évangiles
exclusivement orientée en ce sens. Il n’y a – la recherche le montre – aucune histoire de Jésus
ni aucune parole de Jésus qui ne reflète la foi de la communauté ou, du moins, ne s’y inscrive
comme contexte porteur. Cela rend difficile aujourd'hui encore toute recherche des purs faits
de l’histoire, et sans espoir à l’avenir. Nous avons toujours plus conscience qu’avec la
question, certes inéluctable mais non moins légitime, touchant ce qui s’est alors « passé »
réellement, nous pouvons faciliter l’accès à Jésus.
Mais, précisément, ces tentatives pour se rallier aux recherches sur le « Jésus historique »
commandent finalement tous les problèmes d’interprétation de la vie de Jésus. « En fait, les
différentes images des innombrables “Vie de Jésus” ne sont pas bien encourageantes, car on
y voit apparaître tantôt le maître rationaliste enseignant Dieu, la vertu et l’immortalité, tantôt
le génie religieux du romantisme, tantôt l’éthicien au sens kantien, tantôt le champion des
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idées sociales. » Les tentatives pour relancer les récits de la vie de Jésus – surtout dans les
années 1960-1970 – ont obtenu à peu près le même résultat : il apparaît comme le défenseur
des défavorisés, le rebelle à la classe sacerdotale sclérosée et à tout « établissement », le
révolutionnaire bouleversant les rapports sociaux, le pacifiste utopique, l’idéal des hippies et
l’élixir des nostalgiques. On ne saurait voir vite et facilement comment tant d’images de
Jésus, même si elles contiennent quelques authentiques données bibliques, ne s’en prennent
pas seulement à l’esprit du temps mais sacrifient aussi à l’esprit du temps.
Même si ces ébauches sont en partie manquées, il n’y a pourtant aucune possibilité de
revenir inconsidérément à l’énoncé de l’Écriture bibliquement comprise ou à la simple
répétition des formes de la christologie classique. Nul ne peut dans les résultats de la
recherche historique passer outre aux évangiles ou à la christologie de l’Église ancienne. On
ne peut pas tout utiliser dans l’enseignement ou la prédication, mais on doit en savoir quelque
chose si l’on veut prêcher et enseigner de manière responsable.
3. La nouvelle recherche sur Jésus et la christologie « d’en bas »
Ainsi en est-on venu à une nouvelle approche, qui construirait et développerait une
christologie « d’en bas ». On ne va plus et l’on ne peut plus dans notre situation de foi se
contenter de supposer le Dieu trine pour réfléchir « d’en haut » sur l’incarnation de la
deuxième Personne divine. A une époque où le mot « Dieu » tout comme l’idée de pur esprit
sont mis en question, il semble souhaitable de prendre désormais la voie inverse, de
commencer pour ainsi dire « en bas », par la forme humaine de Jésus. Ainsi se place-t-on dans
l’expérience de Jésus vrai homme et met-on en jeu notre humanité. La redécouverte
christologique a, dans ce sens, conduit incontestablement à une redécouverte de l’humanité de
Jésus et peut se réclamer à bien des égards de la parole biblique originelle.
La notion de « christologie “d’en bas” » est donc, dans son expression métaphorique,
extraordinairement brillante et polysémique. Signifie-t-elle que Jésus est « seulement » un
homme modèle ouvert à Dieu ? Existe-t-il une christologie d’en bas qui puisse éclore sans une
vue d’en haut et exclure aussi la Trinité et la préexistence ? Il est devenu évident au cours de
la discussion que cette controverse ne peut se résoudre ni d’un côté ni de l’autre et que, par
exemple, une christologie « d’en bas » atteint pareillement son p

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