Naomi Klein - La stratégie du choc, La montée du capitalisme du ...
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Naomi Klein - La stratégie du choc, La montée du capitalisme du désastre. Leméac/Actes Sud, 2008. Jeudi 9 octobre Il s’agit là d’un des deux ou trois livres les plus importants de l’année. Cet ouvrage (fort bien traduit) explique comment et pourquoi, depuis le début des années soixante-dix, les classes dirigeantes mondiales mènent une véritable guerreil n’y a pas d’autre mot –contre les peuples en utilisant une stratégie du désastre. Elles tirent profit des catastrophes naturelles (vagues géantes, tremblements de terre, ouragans) ou provoquent des catastrophes humaines (conflits militaires, exploitation artificielle du “ terrorisme ”) pour renforcer leur pouvoir aux dépens du domaine public et de la société civile, et imposer, par la violence et la sidération, le modèle d’une société capitaliste toujours plus réactionnaire. Naomi Klein appelle“ capitalisme du désastre ”ce type d’opération consistant à lancer des raids systématiques contre la sphère publique au lendemain de cataclysmes et à traiter des derniers comme des occasions d’engranger des profits. Le capitalisme du désastre détruit aussi pour reconstruire : 30 milliards de dollars ont été investis en Irak, 13 milliards pour le tsunami, 100 milliards pour La Nouvelle-Orléans. Si cette stratégie est mondiale, son centre se situe à Washington. Chez nous, les obsédés de l’Atlantisme du style Kouchner ou Sarkozy sont évidemment les complices de ce fléau à échelle historique. Pour le moment, il n’est pas possible de prévoir si la crise financière actuelle, dans laquelle certains voient une implosion du système, mettra un terme à ce que l’on peut qualifier sans emphase de crime contre l’humanité. On peut donc douter que l’argent public injecté dans la sphère privée par le gouvernement français (alors que les caisses étaient prétendues vides) débouche sur plus de justice sociale, sur un partage plus équitable des richesses. On peut craindre, en revanche, que ces sommes considérables redonnent du tonus à ce système inique et lui permettent d’une part d’élargir davantage encore le fossé entre les riches et les pauvres et, d’autre part, de restreindre le champ de la démocratie. Selon l’École de Chicago, s’il peut provoquer une révolution à gauche, l’effondrement du marché peut aussi déclencher une contre-révolution de droite. Lors de l’ouragan Katrina, raconte Naomi Klein, le représentant républicain de La Nouvelle-Orléans Richard Baker déclara : « Nous avons enfin nettoyé les logements sociaux de La Nouvelle-Orléans. Dieu a réussi là où nous avions échoué. » Kenyon, division du conglomérat funéraire Service Corporation International (important cotisant à la caisse électorale de Bush), fut chargé de recueillir les morts dans les maisons et les rues. Le travail s’effectua avec une extrême lenteur. Des cadavres croupirent sous le soleil pendant des jours. On interdit aux secouristes et à des entrepreneurs de pompes funèbres bénévoles de donner un coup de main sous prétexte qu’ils empiétaient sur le territoire commercial de Kenyon. La société, qui factura à l’État 12500 $ par cadavre, a depuis été accusée d’avoir mal identifié de nombreuses dépouilles. Pendant presque un an aprèsl’inondation, on découvrit des corps en décomposition dans des greniers. L’administration Bush refusa d’allouer des fonds d’urgence pour payer les fonctionnaires ; la ville dut congédier 3000 employés au cours des mois qui suivirent l’ouragan.
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