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Flore Berlingen Conférence de M. David Colon Gaëlle Cartier Plan de dissertation Gaël Hilleret 31/05/2004
Peut-on parler d'un déclin de l'aristocratie et de la noblesse au XIXe siècle ?
“Je promène mes regards sur cette foule innombrable d'êtres pareils où rien ne s'élève ni ne s'abaisse. Le spectacle de cette uniformité universelle m'attriste et me glace et je suis tenté de regretter la société qui n'est plus.” Pour Tocqueville, l'enquête à proposDe la démocratie en Amérique, dans les années 1830, est l'occasion de prophétiser l'avenir de l'Europe au regard de la situation outre Atlantique. Nostalgique, il n'en est pas moins certain que le déclin de la noblesse et de l'aristocratie va s'accentuer dans les années à venir. Noblesse et aristocratie sont souvent confondus, mais la noblesse est une classe alors que l'aristocratie est une forme de pouvoir. La noblesse, présente sur tout le continent européen quoique sous des formes un peu différentes, se définit jusqu'alors par un ensemble de caractéristiques qui la distinguent du reste de la société : les privilèges, bien sûr, mais au-delà toute une condition du noble avec ses rites, ses codes, ses devoirs. Tocqueville craint une sorte de dilution de la noblesse, autrement dit de la condition du noble, dans la masse des individus ; c'est bien là ce qui définit le déclin de la noblesse, véritable fusion d'une classe dans le reste de la société. Quant à l'aristocratie, “gouvernement des meilleurs” en grec, il s'agit d'un mode de gouvernement. De nombreux auteurs de philosophie politique et notamment Montesquieu, dansL'esprit des Lois, l'ont défini comme “gouvernement de la minorité” par opposition à la démocratie et à la monarchie. Trois composantes la caractérisent selon Natalie Petiteau : la naissance, l'hérédité étant un élément essentiel de ce concept, la richesse et la participation aux cadres du pouvoir. Aussi, elle dépasse largement la catégorie de noblesse. L'aristocratie se définit donc comme un type de société où le pouvoir, non seulement politique mais aussi économique et social, les trois sphères interagissant, se concentre dans les mains d'un petit groupe héréditaire. Son déclin peut dès lors prendre des formes aussi diverses que la démocratie ou l'autocratie, la liberté économique, la mobilité sociale ou l'émancipation de l'individu. Dès lors, ce double déclin, à la fois politique, économique et social, paraît avoir pris sa source en France, non seulement par le mouvement révolutionnaire lancé en 1789, mais même auparavant par le processus de centralisation mis en évidence par Tocqueville dansL'Ancien Régime et la Révolution. Au-delà, le “déclin de la noblesse” aurait même commencé au XVIe siècle en France avec l’absolutisme de Louis XIV qui l’a peu à peu transformée en noblesse de Cour. C'est dire si cette évolution s'inscrit dans la longue durée. Cela prouve aussi à quel point elle est difficile à cerner : le “déclin” est souvent un terme chargé de nostalgie et d'amertume, comme c'est le cas avec Tocqueville. Evaluer cette notion à sa juste mesure dans le contexte de modernisation politique et sociale entre 1850 et 1914 suppose donc à la fois de l'objectiver, de la distinguer de ses équivalents antérieurs et postérieurs, de préciser les différences nationales, mais aussi d'analyser les liens de similitude, différence ou corrélation entre le déclin de la noblesse et celui de l'aristocratie. Il faut dès lors se demander dans quelle mesure le privilège de condition d'une classe héréditaire minoritaire et plus précisément son pouvoir de décision politique, économique et social sont affaiblis par la modernisation des sociétés européennes entre 1850 et 1914. Le processus de déclin se poursuit effectivement entre 1850 et 1914. Il reste toutefois limité. Parler d'un déclin n'a en fait de sens que si on réalise bien que les concepts de noblesse et d'aristocratie sont transformés par la modernisation politique et sociale des sociétés européennes.
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