Y a-t-il une grammaire de l oral?
10 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Y a-t-il une grammaire de l'oral?

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
10 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Y a-t-il une grammaire de l'oral?

Informations

Publié par
Nombre de lectures 275
Langue Français

Extrait

 
Y a-t-il une grammaire de l’oral?  
1
Réflexions sur l’enseignement de l’anglais oral  Jean ALBRESPIT Maître de Conférences, Université de Bordeaux, équipe TELEM (EA 4195)      Le terme de « grammaire de l’oral » est utilisé de façon assez sporadique, me semble-t-il dans la littérature traitant de l’oral, mais la référence à cette notion semble devenir plus fréquente dans des textes récents. On en trouve mention dans des documents officiels émanant de l’inspection (de l’oral dans les enseignements : de l’école primaire au lycéeLa place , texte paru en 2000 dans le Rapport de l’inspection générale de l’éducation nationale) et dans quelques ouvrages :A Grammar of Speechde David Brazil, 1995 et laGrammaire Orale de l’anglais, de Ruth Huart, 2002.  Dans les programmes d’enseignement à l’université, le terme de « grammaire de l’oral » apparaît rarement. L’enseignement de l’oral repose essentiellement sur la compréhension orale, l’étude de la phonétique et de la phonologie, l’acquisition de l’A.P.I., l’accentuation des mots et dans le meilleur des cas, l’enseignement rationnel de l’intonation, l’analyse du discours oral, la connaissance des variétés d’anglais. Mais même lorsque ces domaines sont bien représentés, il est rare qu’ils soient associés et qu’un ensemble de cours articulés soit proposé. En anglais, la création de l’épreuve de phonologie à l’agrégation, en intégrant non seulement une transcription phonétique mais aussi une réflexion sur leconnected speech (c’est-à-dire les phénomènes d’élision, d’assimilation, de liaison, de palatalisation, de compression, de dévoisement des consonnes sonores propres à l’enchaînement en discours), sur les schémas accentuels des polysyllabes et des composés, sur l’intonation a relancé un regain d’intérêt pour des phénomènes qui ne sont pas du strict ressort de la phonologie articulatoire.  La première question que l’on pourrait se poser est la suivante : existe-il une « grammaire de l’oral » dans la tradition de l’enseignement ? La réponse, du moins en ce qui concerne l’enseignement supérieur est non : il existe bien sûr un enseignement de l’oral mais « à la marge », rarement considéré comme un ensemble cohérent, presque jamais associé à d’autres disciplines, à commencer par la « voisine », la linguistique. A l’université, l’oral est trop souvent considéré comme une matière « sans contenu », uniquement technique. L’idée assez communément répandue est qu’une exposition à la langue en labo suffit. Cette conception est évidemment erronée. Pas plus que la lecture d’un roman ne transforme un étudiant en spécialiste de littérature, l’exposition à la langue ne peut suffire à transformer un étudiant en locuteur parfait. Or les phénomènes oraux apparaissent souvent comme disparates, inorganisés, comme un chaos dans lequel on ne peut définir des principes organisateurs qu’au prix d’une batterie de règles (pour l’accentuation par exemple) suivies d’un nombre considérable d’exceptions. Si une grammaire de l’oral existe, elle doit pouvoir permettre de dégager des régularités assez puissantes pour servir à l’apprentissage et à la correction des erreurs.
Jean Albrespit– Y a-t-il une grammaire de l’oral ? CDDP de la Gironde– Journée des langues.Novembre 2007. Tous droits réservés. 
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents