Ces petits rien qui comptent...
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Le texte #32 du concours La Plume de Stileex, arrivé en sixième position. Le sujet de rédaction 2018 : La beauté de Tana (Antananarivo est la capitale de Madagascar).
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Publié le 30 novembre 2018
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Langue Français

Extrait

Ces petits riens qui comptent(Par Niantsa Rabearinoro)
Onze heures trente-deux exactement à ma montre,
Je suis à Analakely, coincée dans les habituels embouteillages de mon quotidien tananarivien,
Entre les petites courses à faire à la hâte au marché,
Mon déjeuner que je prendrai à la va vite dans le resto du coin,
Jepeudž ŵe ƌĠjouiƌ si j’aƌƌive aveĐ seuleŵeŶt uŶ Ƌuaƌt d’heuƌe de ƌetaƌd à ŵoŶ tƌavail.Bientôt 25 ans que j’eŵpƌuŶte Đes ŵġŵes ƌues,
Que je cours après ces mêmes bus,
Que je monte et descends ces interminables escaliers de pierre d’AŶtaŶiŶaƌeŶiŶa,
Je ŵe doute ďieŶ Ƌue Đe Ŷ’est pas de tout ƌepos, ďeauĐoup de stƌess ƋuelƋue fois etje ne parle même pas de la chaleur, de la pollution et de toute cette foule qui va et vient. « Et pourtant tu aimes bien ta vie ici » m’avait laŶĐĠ ŵa taŶte de passage daŶs la ville.Oui, elle a bien utilisé le verbe « aimer » car je fais partie de ces gens qui aiment leur ville, qui ƌeĐhigŶeŶt, Ƌui gƌogŶeŶt, Ƌui soupiƌeŶt ŵais… Ƌui aiŵeŶt leuƌ ville.Antananarivo, cet endroit aux milles histoires que l’oŶ ĐƌĠe un peu tous les jours. Une ville qui n’a pas le soŵŵeil louƌd taŶt elle Ŷe doƌt pƌesƋue pas,Où l’oŶ LJ fait aussi ďieŶ de merveilleuses rencontres comme quelques fois de très mauvaises, Dont la routine nous épuise mais nous forge sans qu’oŶ LJ peŶse.Ces marchés toujours inondés pour n’iŵpoƌte Ƌuelle raison à toute heure,
Des voix infatigables de commerçants qui vous interpellent, Ces bus qui vous font découvrir les différents goûts musicaux de chaque chauffeur, Ces différentes allées et raccourcis qu’oŶ appƌĠĐie de ĐoŶŶaîtƌe paƌ Đœuƌ,
Et où chacun va d’uŶpas pressé et décidé.
Cest lheureux rythme de notre vie quon racontera tendrement à nos petits-enfants. Et puis, un peu plus loin dans d’autƌes Ƌuaƌtieƌs,On retrouve ces restaurants ou « fast food » un peu plus « bon chic, bon genre »,
Ces centres commerciaux où on retrouvera un tout autre train de vie, Mais où on se sentira également bien comme chez soi, Un peu de beau monde aussi ça fait du bien.
Car d’uŶe ŵaŶiğƌe ou d’uŶe autƌeon y croisera une connaissance,
Et on passera par ces petits coins où chacun a déjà pris une photo en groupe ou en solo.
Histoire de se faire voir, pour faire comme tout le monde,
Peu importe, chacun assume être un pur produit de la société.
Ces moments-là font également notre histoire. Car Antananarivo, c’est ça: c’est des ŵoŶdes opposĠs, des ŵoŶdes différents,
Mais qui se regroupe en un seul univers, Où chacun a créé sa petite personne, Où chaque endroit a laissé son lot danecdotes qui seront relatés autour d’uŶ ďoŶ veƌƌe le Vendredi, Et qu’à ĐhaƋuefois, on verra des gens se saluer à chaque mètre,
Parce qu’iĐiaussi, tout le monde se connaît, Certains ne se salueront pas mais croyez-nous ils se connaissent ou viendront à se connaître. Qui d’eŶtƌe Ŷous Ŷ’a pas dĠjà utilisĠ la faŵeuse« efa ohatrany hitako ianao »,
Car on s’est dĠjà tous ĐƌoisĠ à des ƌĠuŶioŶs de faŵille, eŶ ďoîte, à des ŵaƌiages, des petites fêtes et j’eŶ passe des petits ĠvğŶeŵeŶts« juste comme ça », Car si l’oŶ se ĐoŶŶaît tous aussi ďieŶ,C’est Ƌue Ŷoussommes tous au fond les mêmes personnages, On sourit quand on croise une bande d’adolesĐeŶts à la soƌtie du lLJĐĠe,Et on se remémore nos belles années d’il Ŷ’LJ a pas si loŶgteŵps,
On a tous cette euphorie dans les stades ou les gymnases pour soutenir n’iŵpoƌte Ƌuel match, On connait tous ces « bonnes adresses » pour bien manger,
Et chacun a tous cette merveilleuse carte géographique dans sa tête pour retrouver le meilleur chemin afin déviter les embouteillages (tant qu’oŶ peut, oui). On déplore tous certaines situations de notre société,
Mais on rira tous un peu à chaque fois que l’oŶ veƌƌa lescommerçants ambulants et les responsables de la commune à jouer au chat et à la souris,
D’ailleuƌs on adore marchander avec ces ambitieux commerçants qui nous donne le triple du prix normal de son produit pour voir s’il peut Ŷouspigeonner,
Ou dire bonjour à cette bonne vieille marchande de légumes qui nous lance un petit sarcasme quand on ne lui achète pas plus que d’haďitude,
Autant d’edžeŵples Ƌui Ŷous aŵuseŶt tousbien au fond. On aura beau dire des milliers de choses sur notre Antananarivo, Ici des épisodes passent chaque journée, de belles comme de mauvaises, Des banales comme des originales,
Ces différents quartiers sont le décor de notre grand plateau de cinéma,
On ne connaît pas exactement le script en entier,
On nous a juste attribué différents rôles et nous a demandé dimproviser,
Et si on approche un peu plus la caméra on verra des sourires, des larmes, des grandes accolades, des baisers passionnés, Vous découvrirez qu’il Ŷ’LJ a eŶ fait auĐuŶe ĐoŵĠdie daŶs la plupaƌt des histoiƌes,Juste une vie, une vie bien réelle à laquelle on tient.
Une vraie histoire authentique que l’oŶ doit à Ŷotƌe Đhğƌe ville.
Rien de grandiose, rien de surfait, Juste de petites histoires, des habitudes, des détails, Cest dailleurs là toute sa magie : des petits riens qui comptent comme on les aime.
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