Regard et esprit enfantins
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Ce que j'ai pensé enfant dans cette situation bien précise.

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Publié le 02 mai 2014
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Langue Français

Extrait

REGARD ET ESPRIT ENFANTINS
Dimanche 27 Avril 2014 Journée de la Miséricorde Divine instaurée par Saint Jean-Paul II.
P a g e| 1
Hé oui. Car depuis ce matin, avec Jean XXIII, il a rejoint tous les Saints de la Chrétienté. Jean XXIII a été le Pape de ma naissance. Mais je me souviens plus de Paul VI. C’est sous son Pontificat qu’il y a eu le grand chambardement dans l’église. J’ai appris que c’était Saint Jean XXIII qui en avait été l’Initiateur avec le Concile : Vatican 2. Ce fût un spectacle splendide, pleins de recueillement, de solennité, de simplicité. Une cérémonie unique où deux ex Papes étaient Canonisés, par un Pape Émérite : Benoît XVI et Sa Sainteté actuelle, le Pape François. Avec aussi le Collège des Cardinaux, des Évêques, des prêtres et des Diacres. Et tutti-quanti. La Célébration de l’Eucharistie (la Messe) a été dite en Latin, ce qui a eu pour effet de me remémorer celles de mon enfance.
FLASHBACK Voilà comment se passe, dans les années soixante, un dimanche matin pour une fillette catholique.
8 heures Ma grand-mère me lève. Je déjeune copieusement, parce que je sais qu’à partir de neuf heures quinze, je ne pourrais plus rien manger, ni boire. Même pas un petit bonbon, ni une petite gouttelette d’eau. Bonne-maman me répète inlassablement que c’est interdit par la religion, et qu’il faut obéir. Des fois je rouspète mais rien n’y fait. Elle est inflexible. Puis je me lave. Et les dents plus que d’habitude. Je choisis ma plus belle robe et les chaussures vernis noir qui vont avec. Il faut qu’elle soit correcte, pas trop échancrée. Les épaules doivent être couvertes. Sur la tête un foulard obligatoire. Y compris pour moi. Sans oublier les gants de dentelles blancs. A la saison chaude, ils sont très légers et troués. C’est comme si mes mains sont emprisonnés. A la saison froide, ils sont plus chauds et sans trous, mais toujours aussi blancs.. Dans ma garde-robe, j’ai des vêtements pour la semaine et des habits spécialement réservés pour le dimanche.
P a g e| 2 9 Heures 30 On arrive, de la rue du Cannau, à la Basilique Notre Dame des Tables à l’avance pour avoir des places et un missel de cantiques. Passage obligatoire à l’entrée par les grenouilles de bénitiers remplies d’eau bénite. En été s’est agréable de se tremper les doigts dedans. Mais l’hiver s’est tout autre. A l’époque les hommes et les femmes sont séparés. Les filles et les garçons itou. Nous les enfants des fois nous sommes devant. Mais le plus souvent je suis avec mes parents. Il faut savoir qu’auparavant, le prêtre fait face à l’autel et nous tourne le dos sauf pour monter dans la chaire et la communion.
10 heures Le début de la messe qui dure, à tout casser, jusqu’à midi. Et, pour Bibi, le début de 2 heures d’incompréhension, de 2 heures d’ennui où j’essaye tant bien que mal de ne pas m’endormir si je suis encore fatiguée, ou de ne pas trop me dissiper. D’incompréhension : le latin et moi, bien que je l’entends des dimanches et des dimanches d’affilés, on n’est pas copain. Et c’est pareil pour toutes les langues étrangères. Je ne suis pas polyglotte. Définitivement. D’ennui : pas tout le temps. Je prends mes parents comme modèles. Je me lève, m’assois, m’agenouille, prie, chante. Sauf quand je baille, je regarde de droite à gauche, même en arrière. Bonne-maman veille au grabuge. Elle me signifie discrètement mais strictement comment je dois me tenir et être. Une petite fille gentille, sage et attentionnée. Je redoute toujours le moment de l’élévation. J’ai une sainte horreur d’avoir mal aux genoux. Et qu’est-ce que c’est cette histoire de fou ? J’ai beau observer, scruter minutieusement chaque dimanche que Dieu fait, je n’ai jamais vu la transformation de l’Ostie en Jésus. Et encore moins, le vin blanc en son sang qui comme le notre est rouge.. Ce qui ma foi est impossible à voir, puisque le calice n’est pas transparent. Une autre chose qui me chiffonne. A un moment donné, le prêtre bois le liquide. Quand il s’essuie la bouche, sa serviette est immaculée, alors qu’il doit y avoir du rouge. Quel est donc ce miracle inversé ? Quand il mange l’Ostie, si c’est vraiment le « Corps du Crist, c’est un cannibale. Et personne ne trouve rien à redire. Horreur et putréfaction. Si c’était quelqu’un d’autre, il y aurait belle lurette qu’il serait arrêté, jugé sans aucuns recours, emprisonné et condamné à être guillotiné. Et évidement, sans avoir droit, à la grâce présidentielle.
Au catéchisme, j’ai appris que Jésus était une personne pauvre.
P a g e| 3 Et qu’il était contre les marchands du Temple. J’en ai déduis qu’il n’aimait pas ceux qui étaient riches puisqu’il prônait le partage des richesses. Il en parle aussi dans le sermon de la montagne. Pourquoi le clergé a, à sa disposition des objets en or et des vêtements somptueux. Tout le contraire que ce que prêchait Jésus.
La litanie aux saints a un effet soporifique sur moi. Et ne parlons pas du sermon. J’ai souvent du mal a appréhender ce que le prêtre veut dire. De plus il s’étire dans le temps et n’en fini pas. Par contre il y a un truc qui m’intéresse, c’est au moment de la quête. Ma grand-mère me donne toujours de la roupie de sansonnet que je dois partager entre les deux paniers qui me sont présentés. C’est une distraction comme une autre pour moi. Car voir le dos du curé tout le temps et essayer d’entendre ce qu’il marmonne dans sa barbe, à force c’est agaçant. Une des seules fois où je vois enfin son visage de près, c’est à la communion. Tous les enfants s’approchent de la nef qui est fermée par une barrière en fer forgé. Ils s’agenouillent en rang d’oignons, les uns à côté des autres.. L’officiant va sur la gauche et là, à la chaîne, il nous donne le « Corps du Christ ». On lui répond : « Ainsi soit-il ». On lui tire la langue pour recevoir l’Ostie. C’est en cette unique occasion qu’on peut tirer la langue à un adulte, sans se faire engueuler par ses parents. Jubilatoire. Puis doucement on retourne à sa place. En toute franchise, quand je communie, je ressens queue-dalle. J’essaye de faire fondre ce petit rond puisqu’il m’est interdit de le mâcher, car je commets un sacrilège. Il a le goût des petites bandes encadrant les nougats. Souvent je me suis amusée pour voir ce qui arriverait à faire ma-cric-macroc. Je n’ai jamais été terrassée par les foudres de Dieu. Sinon je serais déjà au paradis. Puis c’est au tour des adultes. Et pour une fois, ils sont logés à la même enseigne que nous. Sympa. Puis on attend le déluge. Pourquoi ? Se recueillir ? N’a-t-on pas eu tout le temps de la messe pour le faire ? Personnellement je me dis qu’il est midi. Que j’ai faim. Et à quoi bon faire durer le plaisir.
Après ma communion solennelle, lorsque j’étais en pension laïque, je n’allais plus souvent à l’église. Je préférais faire in temps soit peu la grasse matinée, quand j’en avais l’occasion. Dans le même temps j’avais mis les pieds dans les sciences qui contredisaient toute l’instruction de la Bible. Il m’était plus facile de croire en ce que racontaient, preuves à l’appuie, les scientifiques. Certes, je savais que dans les Saintes Écritures se trouvaient des Vérités, mais que beaucoup de choses me semblaient complètement absurdes. Mais certaines histoires me fascinaient.
P a g e| 4 Sauf un jour quand on me l’a proposé et pour me démarquer des autres filles pour qui la religion était une perte de temps, je m’y suis rendue avec mon éducatrice. Et là stupéfaction ! La messe était en français. Le prêtre était tourné vers nous. Nous étions tous mélangés. Nous pouvions être en pantalon, sans foulard. Pour communier nous étions sur deux rangs. Nous n’étions plus obligés de tirer la langue pour avoir l’Ostie. Nous pouvions la réceptionner dans nos mains croisées. Même la Liturgie avait évolué. Plus d’Ainsi soit-il mais des Amen. Et j’en passe et des meilleures. Une vraie révolution qui a eu pour effet positif de donner un sacré coup de jeune à la célébration. En ce qui concerne la confession, j’ai vite décidé que je n’avais pas besoin d’interlocuteur. Mes pêchers, si j’en faisais, devaient être réglés directement entre Dieu et moi.
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