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Publié par | chuim |
Publié le | 07 janvier 2011 |
Nombre de lectures | 76 |
Langue | Français |
Poids de l'ouvrage | 48 Mo |
Extrait
DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DI
L'ARCHITECTURE
FRANÇAISE
DU XI' AU XV!' SIÈCLE
VII
Droits de traductloa et de reproducllon réservé»
DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DE
L'ARCHITECTURE
FRANÇAISE
DU XIe AU XVIe SIÈCLE
PAR
E. VIOLLET- LE - DUC
ARCHITECTE
TOME SEPTIÈME
PARIS
LIBRAIRIES - IMPRIMERIES RÉUNIES
TTfrE MAISON MOBEL
5, EUE SAINT - BENOIT, 5
DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DK
L'ARCHITECTURE
FRANÇAISE
DU XT AU XVIe SIÈCLE
PALAIS, s. m. C'est la maison royale ou suzeraine, le lieu où le
suzerain rend la justice. Aussi ce qui distingue particulièrement le palais,
c'est la éas«7/jMe, la grande salle qui toujours en l'ail la partie
principale. Le Palais, au moyen à^e, est, a dater des Carlovingieiis, placé
dans la capitale du suzerain, c'est sa résidence jusque vers le xi\c
sie
cle. Cependant les rois mérovingiens ont possède des palais dans les
campagijes ou a proximité «les ville-. Iles premiers palais el.iieiil a peu
près élevés sur le modèle des nï(<r gallo-romaines, quelquefois même
dans les restes de ces établissements. Les p;dai- de Yerberie, de
l'.om
piègne, de Chelles, de Noisy, de Braisne, d'Atligiiy, n'étaient que de
véritables villa'.
« L'habitation royale n'avait rien de l'aspect militaire des châteaux
« du moyen âge : c'était un vaste bâtiment entouré de portiques
d'ar
" chitecture romaine, quelquefois construit en bois poli avec soin et
« orné de sculptures qui ne manquaient pas d'élégance. Autour du
« principal corps de logis se trouvaient disposés, par ordre, les
loge
- menls des ofticiers du palais, suit barbares, soit romains d'origine,
« et ceux des chefs de bande qui, selon la coutume germanique,
s'é
«" taient mis avec leurs guerriers dans lu truste du roi, c'est-à-dire, MJUS
« un engagement spécial de vasselage et de fidélité. D'autres maisons
- de moindre apparence étaient occupées par un grand nombre de
fa
" milles qui exerçaient, hommes et femmes, toutes sortes de métiers...
» La plupart de ces familles étaient gauloises, nées sur la portion du
* sol que le roi s'était adjugé comme part de conquête, ou
transpor
vn. - 1
[ PALAIS ] - 2 -
< fées violemment de quelques villes voisines pour coloniser le
do
" maine royal ; mai- si l'on en juge par la physionomie des noms
pro
« près, il y avait aussi parmi elles des Germains et d'autres barbares
«< dont les pères étaient venus en Gaule, comme ouvriers ou gens de
. service, a la suite des bandes conquérantes. D'ailleurs, quelle que
" tut leur origine, ou leur genre d'industrie, ces familles étaient
pla
" rées au même rang et désignées par le même nom, par celui de h.les
" " en langue tudesque, et en langue latine par celui de fîscalins,
c'esl
« à-dire attachées au fisc. Des bâtiments d'exploitation agricole, des
<. haras, des étables, des bergeries et des granges, les masures des
cultivateurs et les cabane - des M-rfs du domaine complétaient le
vil
<" lage rnyal. qui ressemblait parfaitement, quoique sur une plus
.. grande échelle, aux villages de l'ancienne Germanie1... » Des haies
vives, des murs de pierres sèches, des fossés, entouraient cet ensemble
de hàtimeiiK et tonnaient quelquefois plusieurs enceintes, suivant
l'usage des peuple* i|u Nord. L'aivh ileclure des bâtiments participait
de-, diverses influences sous lesquelles on les avait élevés: c'était un
mélange de Iradilioiis gallo-romaines et de constructions de bois
élevées avec un certain art, peintes de couleurs brillantes. Des granges,
des hangar>. des celliers énormes, contenaient des provisions
amas
sées pendant plusieurs mois, et que les princes barbares venaient
consommer a\ec leurs leudes. Lorsque tout était vide, ils se
transpor
laienl dans un autre domaine. Ces palais, bâtis sur la lisière des
grandes furets, retentissaient des cris des chasseurs et du fracas
d'orgies qui se pruluii^eaient souvent pendant plusieurs jours. Les
Carlo
\ indiens conservèn-nt encore cet usage de vivre dans les palais de
campagne. et Charlemagne en possédait un grand nombre -'. Mais alors la
vie en commun était remplacée par une sorte d'étiquette; les palais
ressemblaient davantage a une cour; de beaux jardins les entouraient,
cultives avec soin ; les enceintes étaient mieux marquées. Toutefois la
grande salle, la basilique, formait toujours la partie principale du
domaine. Voici fig. 1) un aperçu de l'ensemble de ces palais
carlovin
giens. Charlemagne avait fait entièrement rebâtir le palais de Verberie,
près de Compiègne. Il en restait encore de nombreux fragments dans
le dernier siècle, si l'on en croit le P. Carlier3. D'après cet auteur,
Charlemagne aurait bâti la tour du Pnedium, c'est-à-dire le donjon
dominant le domaine, tour dont les soubassements étaient encore
visibles de son temps. Il aurait fait construire le principal corps de logis
1 /,v il i/.-s /ciuyis- mérovingiens, par Augustin Thierry, récit 1".
' CharliMiia/ii " avait aussi des palais dans des villes, celui d'Aix entre autres, qui
c | ->.iit pour très-beau.
" Karles ne torna pas i Saint-Pullc in n lir
" N'an Sun l'.iLii- | .li'iiiiT, <|i fu ili- marbre bis. "
(La Chanton dts Saxons, cli. L.)
1 Ili-t itn duché de Valois, par le P. Carlier, prieur d'Andrezy, 1761, t. F, liv Jl, p jfjg