La grande carte de France d Oronce Fine - article ; n°250 ; vol.44, pg 337-348
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Description

Annales de Géographie - Année 1935 - Volume 44 - Numéro 250 - Pages 337-348
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1935
Nombre de lectures 36
Langue Français

Extrait

Lucien Gallois
La grande carte de France d'Oronce Fine
In: Annales de Géographie. 1935, t. 44, n°250. pp. 337-348.
Citer ce document / Cite this document :
Gallois Lucien. La grande carte de France d'Oronce Fine. In: Annales de Géographie. 1935, t. 44, n°250. pp. 337-348.
doi : 10.3406/geo.1935.11062
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1935_num_44_250_11062- XLIV* aimée. 15 Juillet 1935. 250.
ANNALES
DE
GÉOGRAPHIE
LA GRANDE D'ORONCE CARTE FINE DE FRANCE
La Bibliothèque nationale vient très heureusement d'acquérir
la grande carte de France d'Oronce Fine appelé aussi Fine, la pre
mière de cette dimension qui ait paru de notre pays1. On n'en con
naissait tout récemment encore qu'un seul exemplaire, trouvé en 1889
à la Bibliothèque de Bâle, et dont il fut publié un fac-similé qui a faci
lité l'étude de cet intéressant document2.
L'exemplaire de la Bibliothèque nationale porte la date de 1553,
celui de Bâle est daté de 1538, mais nous savons de façon certaine
que la première édition est de 1525 3. L'exemplaire de Bâle se com
pose de quatre feuilles qui se raccordent très exactement. Elles ont
été collées ensemble sur celui de Paris, usagé, mais qu'on a pu fac
ilement remettre en bon état. Ainsi assemblée, la carte a 0 m. 95 de
largeur et 0 m. 68 de hauteur, sans les marges. Entourée d'une très
élégante bordure, elle porte comme titre, en haut : Nova totius Galliee
descriptio, en bas : Orontius F. Delphinas faciebat, avec la date. La
carte est presque tout entière gravée sur bois, et c'est la même gra
vure qui a servi pour les deux tirages. On a seulement corrigé la date,
pas très heureusement d'ailleurs sur l'exemplaire de 1538, où visi-
1. Le libraire parisien chez qui s'est trouvée cette carte ne sait pas d'où elle pro
vient.
2. Ce fac-similé se trouve dans L. Gallois, De Orontio Finœo gallico geographo,
thèse latine de la Faculté des Lettres de Paris, 1890, et aussi dans Les origines de la
carte de France. La carte d'Oronce Fine {Bull, de Géogr. hist, et descript., t. V, 1891, p. 18-
34).
3. Gesner, dans sa Bibliotheca universalie, parue à Zurich en 1545, cite de Fine :
Gallise totius nova descriptio gallice seiita Parisiis, apud Simonen Colinseum, 152-5,
in tabula circiter sex chartarum magnitudine. Les noms et la légende sont en effet en
français sur la carte. La dimension de six feuilles environ dont parle Gesner ne prouve
évidemment pas qu'elle ait six feuilles. Il ne l'avait vue sans doute qu'assemblée.
ANN. DE GÉOG. — XLIVC ANNÉE. 338 ANNALES DE GÉOGRAPHIE
blement les deux derniers chiffres ne sont pas de la même main que
les deux premiers. Et ceci suffirait à montrer que cet exemplaire
n'est pas la gravure primitive. Nous savons d'ailleurs par Fine lui-
même que ces deux tirages n'ont pas été les seuls1. Sur la feuille
de droite en haut se trouve une assez longue légende en français,
composée en caractères d'imprimerie, et c'est également cette même
composition qui a servi pour les deux tirages connus. On a seulement,
sur l'exemplaire de 1553, dégagé un peu la première ligne qui sert de
titre. On a aussi modifié les indications relatives au libraire, qui se
trouvent au bas de la légende2.
On pouvait supposer que Tassez long intervalle de temps compris
entre les deux tirages connus aurait permis de revoir et de complé
ter la carte. Et c'était bien l'intention de Fine. On lit dans la liste de
ses œuvres, insérée dans son édition d'Euclide de 1544, parmi celles
qui sont terminées, mais non publiées encore : Galliarum chorographia
nova, ad justam locorum positionem, summa diligentia aucta emen-
data et depicta. Les mêmes termes se trouvent dans l'édition de 1551.
Mais jamais on n'a signalé d'exemplaire de cette carte corrigée. Il
n'en est pas question dans la liste des œuvres de Fine publiée au
lendemain de sa mort par son fidèle ami Mizauld dans son Funèbre
Symbolům paru en 1555. Gesner n'en parle pas non plus dans V Ap
pendix de sa Bibliothèque publié la même année à Zurich. Il paraît
donc évident que cette édition corrigée n'a pas été publiée. On en
devine la raison : les frais considérables qu'aurait exigés une nouv
elle gravure. L'éditeur Simon de Colines, qui avait payé la première,
était mort en 1546.
Nous pourrions donc nous en tenir simplement, semble-t-il, aux
études publiées sur la carte de Fine après la découverte de l'exem
plaire de Bâle, mais cette découverte a très justement attiré l'atten
tion sur notre géographe, dont on ne s'occupait guère. Dans son Hist
oire du Collège de France et dans les articles publiés en 1930 à l'occa
sion du quatrième centenaire du Collège, Mr Abel Lefranc lui a donné
la place qu'il mérite 3. Et, dans ses remarquables études sur Le Livre
illustré en France au xvie siècle, Mr Robert Brun, bibliothécaire à
1. Dans une liste de ses œuvres insérée dans son édition d'EucLiDE de 1544, il dit
à propos de sa carte : Chorographia Galliarum ssepius impressa.
2. « On les vent a Paris par Hierosme de Gourmont demourant en la rue S. Jacques
a lenseigne des trois Couronnes dargent », lit-on sur la carte de 1538. Il est appelé en
1553 « Libraire Jure de Luniversite a lenseigne des trois Couronnes, devant le College
de Cambray ». — Comme on l'a vu plus haut, la carte de 1525 avait paru chez Simon
de Colines.
3. Abel Lefranc, Histoire du Collège de France depuis ses origines jusqu'à la jin
du premier Empire, Paris, 1893, in-8°. — Voir également dans Le Collège de France
(1530-1930). Livre Jubilaire composé à l'occasion de son quatrième Centenaire (Les
Presses Universitaires de France, 1932), le chapitre III, de Mr Abel Lefranc : « La Fon
dation et les commencements du Collège de France » (p. 25-58). LA CARTE DE FRANCE D'ORONCE FINE 339
la Bibliothèque nationale, nous a révélé son talent d'artiste qui fait
beaucoup mieux comprendre son rôle comme cartographe 1.
Nous essaierons simplement dans ces quelques pages de dégager
l'essentiel de ce qu'on sait aujourd'hui sur Fine, sur sa personnalité
et surtout son rôle scientifique.
Il était né en 1494 à Briançon, dans les Alpes dauphinoises 2. Son
père y médecin, mais un de ces médecins à forte culture scien
tifique, comme il s'en trouvait déjà quelques-uns. Il s'occupait d'a
stronomie et avait construit un appareil pour observer les mouve
ments des planètes, dont une description fut publiée. Ce n'est pas
lui toutefois qui put s'occuper de l'éducation d'Oronce, orphelin de
très bonne heure. Mais la famille dut s'inspirer de l'exemple et peut-
être des intentions du père, lorsque, très jeune encore, l'enfant fut
envoyé à Paris pour y faire ses études. Il fut confié à un compatriote,
Antoine Silvestře, qui enseignait les belles lettres au Collège de Mon-
taigu. C'est lui qui le fit entrer au Collège de Navarre où il vint bien
tôt le rejoindre. Oronce y fut très certainement un excellent élève, et
de plus en plus, quand il eut grandi, se consacra aux mathématiques,
qu'il étudia dans les livres, mutis magistris, dit-il, car on ne les ensei
gnait guère à Navarre ni dans l'ancienne Université. Elles n'intéres
saient pas les étudiants auxquels elles n'auraient pas fourni les moyens
de vivre. Mais avec les progrès de l'imprimerie qui suppléait à la
rareté des manuscrits, avec le besoin de savoir qui, en France comme
ailleurs, se dégageait des vieilles théories scolastiques, des horizons
nouveaux s'étaient ouverts. Lefèvre d'Étaples, né vers 1455 et qui
mourut en 1537, fut vraiment le rénovateur des études mathémat
iques en France. Il enseigna à Paris au Collège du cardinal Lemoine,
et publia notamment le Commentaire de la Sphère de Sacro Bosco (Jean
de Holyhood), mathématicien et astronome anglais du xine siècle,
qui résuma sous ce titre l'Almageste de Ptolémée et ses commentaires
arabes. Mais, dans la seconde partie de sa vie, il s'occupa surtout de
1. Robert Brun, Le livre illustré en France au XVIe siècle (32 pi. hors texte), Paris,
Alcan, 1930. — Les plus beaux livres du XVIe siècle, Paris,

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