Jean-Baptiste Chassignet—Mespris de la vie et consolation contre la mort
« Durant l’aspre saison des froidureus hyvers »
Durant l’aspre saison des froidureus hyvers Il semble aus regardans que les arbres ternissent Et, toutefois, les troncs en terre se nourrissent D’où sortent au Printems tant de fleurons divers.
C’est alors que les chams et que les prez sont vers, Mais au chaud de l'esté ils seichent et fanissent, Au contraire les reims des arbres reverdissent Et se treuvent de fleurs et de feuilles couvers.
La vie est un hyver fragile et transitoire Où le mondain se plait de verdoyer en gloire, Entassant mal sur mal, péché dessus péché ;
Mais quant l’Esté joyeus de la vie seconde Retirera nos cors de la fosse profonde, Il cherra devant Dieu tout fletris et seiché