Charles Augustin Sainte-Beuve Vie, poésies et pensées de Joseph Delorme POÉSIES
II
Madame, il est donc vrai, vous n’avez pas voulu, Vous n’avez pas voulu comprendre mon doux rêve ; Votre voix m’a glacé d’une parole brève, Et vos regards distraits dans mes yeux ont mal lu.
Madame, il m’est cruel de vous avoir déplu : Tout mon espoir s’éteint et mon malheur s’achéve ; Mais vous, qu’en votre cœur nul regret ne s’élève, Ne dites pas : « Peut-être il aurait mieux valu… »
Croyez avoir bien fait ; et, si pour quelque peine Vous pleurez, que ce soit pour un peigne d’ébène, Pour un bouquet perdu, pour un ruban gâté !
Ne connaissez jamais de peine plus amère ; Que votre enfant vermeil joue à votre côté, Et pleure seulement de voir pleurer sa mère!