LE VOYAGE SANS RETOUR DE MON FILS.
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Description

Ce témoignage est le complément de : Pour toi, mon Fils.
Il est extrait de : Mon Père, ce Saint homme, petit texte que je vais mettre à la suite de celui-ci.

Informations

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Publié le 14 janvier 2013
Nombre de lectures 87
Licence : Tous droits réservés
Langue Français

Extrait

P a g e|1 LE VOYAGE SANS RETOUR DE MON FILS : WILFRIEDPuis, vint le temps des grandes catastrophes :l’année 2005.Là,j’ouvre une grande parenthèse qui va nous mener dans unegrande étape de ma vie. Le 25 Juillet, je me suis retrouvée hospitalisée au centre régional des brulés de l’hôpital Lapeyronie à Montpellier. Mes brulures touchaient 25% de la surface corporelle.  Le 27 Juillet mon fils rentrait aux urgences de Lapeyronie pour une grave blessure au bras. Finalement il a été opéré et s’est retrouvé hospitalisé dans le service orthopédie.  Une situation tragico-comique puisque nous nous sommes retrouvés ensembles dans le même hôpital, ce qui m’a permis de voir Wilfried en dehors des heures de visites.  Ce qui ma foi était sympa. er  Tous deux, nous en sommes sortis le 1 Août. Le 22 Août, mes brûlures ont été traitées par excision-greffe. Du 27 Aout au 21 Octobre, j’ai été en clinique de rééducation et de réadaptation fonctionnelle du Dr Ster à Lamalou les Bains. J’y ai bénéficié d’une fin de cicatrisation et de travail spécifique pour éviter hypertrophies et rétractions. Le 8 Novembre, j’avais rendez-vous à Lapeyronie pour une visite de contrôle. Dès mon retour à Montpellier, la première visite que j’ai faite, fut pour Mon fils Wilfried. J’avais été alertée par un appel téléphonique de ma mère durant mon séjour à Lamalou. Elle était catastrophée car elle l’avait rencontré, et selon ses dires il était maigre comme la mort et sa blessure n’était pas encore cicatrisée.Il est vrai quelorsque je l’ai vu, je me suis alarmée. Je ne l’avais jamais vu dans un état d’esprit aussi tourmenté.Il avait l’air de ne pas savoir où il en était.Il était en crise de désespoir. Il a craqué, s’estenfermé dans sa bulle. A ce moment là je n’ai même pas pu faire quoique se soit pour le calmer.Personnellement j’en ai été meurtrie.Même moi qui étais sa mère je ne pouvaisl’aider.Je me suis retrouvéedésemparée, et en plein désarroi devant l’horreur de cette scène. Je n’étais devenue qu’une spectatrice d’un drame qui malheureusement m’échappait.J’étais pieds et poings liés.J’étais dans l’incapacité d’être comme une maman doit être: tendre et réconfortante. J’aurais voulu le cajoler, lecâliner dans mes bras.
P a g e|2 Mais il était hermétique à toutes mes sollicitations. Il était seul dans sa détresse. Et moi j’en étais anéantie de ne savoir que faire.Une fois calmé, il m’a expliqué son tracas.Depuis quelques temps tous les souvenirs de sa vie remontaient à la surface, et il ne comprenait pas le pourquoi du comment. Ce qui le perturbait au plus haut point. Je lui ai conseillé d’aller voir un psy.Il m’a répondu qu’ildevait aller en voir un le mardi suivant. Je lui promis de l’accompagner.Ce que je fis. Et je fus tout de même rassurée de voir que sa cicatrice était normale. Il m’invita pour une soirée crêpes pour le samedi suivant.Ce que j’acceptais avec bonheur.Mais avant de m’en aller, je lui ai demandé de me dessiner un arbre. J’avais l’intention de l’analyser dans la semaine et lui faire part de mes résultats le week-end suivant. Le mercredi suivant je fus terrassée par un rhume qui me fit rester au lit. Je dusdécliner l’invitation de mon fils.Je lui ai téléphoné et lui dit qu’au lieu de venirle samedi, je viendrais un jour plus tôt. Bien m’en a pris de respecter ma parole, puisque ce fut la dernière soirée que j’ai passé avec mon fils, et de surcroit en tête à tête.A croire que les Esprits de nos Ancêtres, nos Anges Gardiens, nos Guides etMaitres Spirituels s’étaient arrangés pour que nous passions tous les deux une merveilleusesoirée d’une richesseinégalableet d’un partageincommensurable. Dans mes papiers, je conserve très précieusement le travail que nous avons effectué sur son arbre. Il a rajouté des choses sur son dessin. J’ai voulu savoir le détail qu’il a bien voulu décrire à même son dessin.Puis je lui ai demandé de me l’expliquer par écrit.Et pour finir je lui ai fait le jeu des questions-réponses pour mieux cerner sa représentation et pour mieux le comprendre. Questions et réponses que j’ai dans le même temps couché sur une feuille de papier. C’est surtout sa dernière soirée conscient, puisque samedi soir lorsque je suis rentrée d’une soirée gospel, il était déjà dans un semi-coma. Le dimanche 6 Novembre en début d’après-midi, il avait changé de placepuisque je l’ai retrouvé dans le canapé au lieu du lit. Brigitte sa concubine, lui avait préparé un Efféralgan, pour quand il émergerait de son sommeil. Je devais m’en aller chez ma fille Diane, pour le lendemain garder mon deuxième petit-fils, car elle amenait son plus grand à l’hôpital pour une petite intervention. Voyant qu’il dormait profondément, je n’ai pas osé le réveiller.
P a g e|3 J’aicomme principe de ne pas réveiller les gens qui dorment, sachant mieux que quiconque que le sommeil est réparateur, surtout quand nous sommes malades. Comme il me tournait le dos, je l’ai embrassé furtivement au creux de son cou et lui ai dit que je l’aimais.Je sais qu’il a du m’entendre car son Esprit et son Ame devaient à ce moment là, commencer à se détacher de son corps de matière. Après avoir convenu avec Brigitte, qu’elle s’en occuperait à son réveil, je lui ai dit à bientôt et je suis partie. Le soir j’avais eu unappel alarmiste de Michel, l’ami qui hébergeait le couple. Il s’étonnait que sur le corps de mon fiston apparaissent des taches brunâtres et voulait savoir d’où elles pouvaient provenir.Michel m’a dit qu’il pensait que Wilfried avait eu une altercationavec quelqu’un et que s’était les coups qui ressortait.Le samedi mon fils et moi avions passé une partie del’après-midi dans à la terrasse d’un bar avec un de ses amis et ma mère qui nous avait rejoint.Quand nous nous sommes quittés vers 18 h, tout était O.K. Je lui ai conseillé d’attendre le lendemain pour que Wilfried aille voir le médecin. Qu’il ne fallait pas qu’il s’inquiète car mon Fils avait 20 ans et qu’à cet âge un jeune se remet vite sur pied. Que son malaise n’était que passager.J’avais prévu le lendemain avec le petitd’aller voir ma mère. Et quelle ne fut pas ma surprise d’être réveillée vers 12h30par cette dernière.. Il faut vous dire que j’avais fermé mon portable pour pouvoir bien récupérer. J’étais toujours enrubannée et j’avais toujoursquotidiennement la lancinante douleur de ma brûlure et le traitement qui me fatiguaient plus qu’il ne le fallait.Rapidement elle me dit de rappeler de toute urgence Diane. Et comme elle me l’a expliqué, j’ai compris que son fils était mal en point. Je me suis inquiétée pour Julian. N’ayant pas d’unité dans mon portable, je prends celui de ma mère et m’exécute.Là ma fille me dit que son fils va bien,mais qu’elle avait reçu un appel de Michel parce que Wilfried allait de mal en pis. Il était 13 h, ce lundi 7 Novembre, lorsque Michel m’appris par téléphone la mort de mon fils Wilfried. Il était aux quatre cents coups et me supplia de rappliquer le plus rapidement possible chez lui parce que sa maison était envahie de policiers. Il avait la frousse de se retrouver en prison pour homicide par non assistance en personne en danger, puisque le décès s’était passé à son domicile et qu’il était en première ligne pour êtresoupçonné. Ma mère a été atterrée parce qu’elle entendait.Elle n’en croyait pas ses oreilles.Quand je lui ai confirmé l’horrible réalité, on a de suite averti ma fille
P a g e|4 de la situation. Elle, en a été terrassée. Moi, je n’ai pas eu le temps de m’effondrer que j’étais déjà en route pour prendre le tram à Château d’O, puisque Diane habitait à ce moment là dans le quartier pour rejoindre celui des Beaux-arts, le plus rapidement possible. Ce jour là je ne sais même plus si j’ai pleuré.Déjà il a fallu que je le réalise. Je crois que j’en n’ai pas eu le temps.Dès mon arrivée, chez Michel, j’ai plus été en colère par le refus des policiers à ce que je vois mon fils. J’ai du répondre à leursinnombrables questions. Et une fois que les gens de la morgue soient venus retirer le corps, nous avons tous été, Brigitte, Michel et moi, amenés au Commissariat Central pour des interrogatoires. Tout notre passé commun à Michel et à moi a été passé au crible. Et il y avait de quoi dire. Et j’ai tout de même essuyé quelques réflexions assez salées par rapport à tout ça. Je n’ai jamais comprisquel rapport il y avait avec la mort de mon fils et tout cet étalage de nos vies passées à Michel t à moi. Quoiqu’il en soit tous deuxsommes sortis indemnes et assez en rapidement. Quand à Brigitte elle est restée beaucoup plus de temps que nous deux. Michel m’a raconté sa funeste matinée.Dés le matin il est allé voir son médecin traitant. Ne le trouvant pas et constatant que l’état de Wilfried s’aggravait, il a téléphoné au Samu qui lui ont répondu la même chose que moi. Et ils l’ont renvoyé à la case dedépart : son toubib. Et bien que la santé de Wilfried, empirait, il lui a fallu attendre l’ouverture du cabinet médical pour qu’enfin le docteur pointe le bout de son nez chez lui. Celui-ci dès qu’il a vu dans quel état était mon fiston, tout en écoutant les péripéties de mon ami, c’est alertéet a mis les pieds dans le plat. Il est lui-même intervenu auprès du Samu et a même fait venir les pompiers. Il a diagnostiqué septicémie foudroyante. Et les plaques brunâtres qui étaient le corps de Wilfried, étaient la phase finale de la maladie. Mais quand ils sont arrivés un peu tard, Wilfried venait de rendre son dernier souffle dans les bras de Michel. Et le lendemain je me suis retrouvée à Lapeyronie pas seulement pour ma visite de contrôle, mais aussi pour aller voir mon fils à la morgue de l’Hôpital.Il y avait été emmené pour une autopsie puisque sa mort était suspecte. Bien plus tard, le commissaire qui avait menél’enquête, quand je l’ai vu pour récupérer les résultats de l’autopsie, m’a faite une confidence, sous le sceau du secret.
P a g e|5 J’estime que le temps est passé et que jepeux me permettre de vous en révéler le contenu. Il m’a dit textuellement que même si nous avions mené le samedi soir, mon fils aux urgences, qu’il ne s’en serait pas sorti car son? Vitale était sacrément engage. Qu’à l’hôpital, ils auraient rallongé savie de 3 mois tout au plus, mais qu’il n’en aurait pas réchappé.Dons il a mieux valu que sa fin soit rapide. Et cela lui a évité de souffrir inutilement. Il avait été décidé qu’il seraitincinéré à au crématorium de Gramont le lundi suivant. Sachant que son père résidait à Balaruc-les-Bains, le matin même, je suis allée à l’office du tourisme pour demander le n° de téléphone de la Mairie. Sitôt que je les aieus, ils m’ont dirigée vers la gendarmerie.Il faut vous dire que René était bien connu par leur service, pour ses très nombreuses frasques alcooliques et son attitude antisociale. Je leurs ai demandé de me laisser lui dire la tragédie. Ils sont passés chez lui, ne l’ont pas trouvé. Ils m’ont recontactée plus tard et j’ai pu lui annoncer lacatastrophe. Je peux les remercier car la mairie lui a payé un taxi, aller-retour pour qu’il soit présent en temps et en heure au crématorium.Ce n’est pas parce que nous nous étions quittés en mauvais termes15 ans auparavant, qu’il fallait qu’il soit absent pour la cérémonie funéraire de son fils. Bien que ma famille était contre cette idée, pour moi il était inadmissible, inconcevable et irrecevablequ’il n’en fut pas ainsi.Lors de la cérémonie, je me suis mise volontairement à côté de lui délaissant le coin familial. La tentative que j’avais initiée pour que Wilfried reprenne contact avec lui en décembre 2004 avait échoué lamentablement. Je pensais que le fils et le père devaient se revoir avant la disparition de ce dernier. La vie en a décidé autrement. Quand à René, lui nous a quittés en Septembre 2011. Tant mieux pour lui. C’est tout le bien que je pouvais lui souhaiter.Et je suis certaine qu’au Paradis, ils ont eu enfin la joie, et le bonheur, de se retrouver enfin tous deux apaisés etheureux d’être réunis dans l’Amour.J’ai gardé ses cendres dans ma chambre chez Michel.J’envisageais de leconserverauprès de moi dès que j’aurais un pied à terre en Corse. Avec une grande sagesse et avec clairvoyance, ma Mère et ma Fille m’ontconseillée de le mettre auprès de ma Grand-Mère, dans le Columbarium, que nous avons à perpétuité, à Pignan. Au bout de 9 mois, j’ai accepté d’entendre la voix de leur raison et accédé à leur prière. Et dire que j’étais parti de Corse pour des vacances.Ce ne sont pas les seules qui ont tourné au vinaigre. Cette fois là, c’était le contraire. Je partais fin juin 2008 de Montpellier pour la Corse.
P a g e|6 Le 15 Août suivant j’étais après un passage aux urgences de l’hôpital de la Miséricorde d’Ajaccio hospitaliséepour 15 jours pour un infarctus mais des intestins. Ce qui m’a valu d’être au régime bananes jusqu’au mois d’octobre 2008. Ce qui ne m’a pas du tout déplu.Quel est le singe qui tournerait le dos et bouderait ces fruits délicieux ? J’adore.Ce sont mes fruits préférés. Je ferme la parenthèse et continue le récit sur mon père.
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