Le massif de Moulay Idriss (Maroc septentrional) - article ; n°221 ; vol.39, pg 496-510
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Description

Annales de Géographie - Année 1930 - Volume 39 - Numéro 221 - Pages 496-510
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1930
Nombre de lectures 125
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean Dresch
Le massif de Moulay Idriss (Maroc septentrional)
In: Annales de Géographie. 1930, t. 39, n°221. pp. 496-510.
Citer ce document / Cite this document :
Dresch Jean. Le massif de Moulay Idriss (Maroc septentrional). In: Annales de Géographie. 1930, t. 39, n°221. pp. 496-510.
doi : 10.3406/geo.1930.10245
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1930_num_39_221_10245496
LE MASSIF DE MOULAY IDRISS
MAROC SEPTENTRIONAL
TUDE DE OGRAPHIE HUMAINE
PL XII.
Lignes vigoureuses et sèches enveloppant une masse lourde traî
nées arbres et taches ombre éclairées et là par des villages un
peu de vie au loin tel le massif de Moulay Idriss enlève au-dessus
de vallées et de plateaux immenses qui décolorés et vides effacent
dans la lumière blanche vallées du Rdom Ouest du Mikkès
Est au Sud plateaux de Mekne et du Sais1 Puissant et compliqué
coupé de bassins de gorges de chaînons hérissé de rochers et de
falaises le massif décrit un triangle épais poursuivi vers le Nord par
un dos de hauteurs qui se terminent brusquement au-dessus du
Sebou corps étendu oiseau long col pattes repliées La montagne
est riche Des sources jaillissent sous les pierres et de eau qui court
serpente parmi les champs et les orangers Sur les crêtes et les pentes
la vigne offre au soleil Tout autour des bois oliviers montent et
épandent et leur ombre claire morcelé la lumière plus accueillante
Aussi depuis très longtemps de partout des emigrants viennent-ils
isolés par groupes avec leur feu et leur marabout chercher ici un
peu de paix un recoin où bâtir une maison de pierre labourer un
morceau de terre et gauler des olives Sur des saillies rocheuses au-
dessus des jardins de vieux villages souvent ceints de murs inutiles
regardent au loin les plaines plus loin encore le Rif et le Moyen
Atlas dont les couleurs changent aussi doucement que écoulent
les heures Ils se sont pieusement groupés tout autour de la ville
sainte Moulay Idriss sainte entre toutes les villes du Maroc parce
elle garde le sanctuaire du grand apôtre dont elle porte le nom
Au milieu un cirque tourmenté ocre troué ombres la ville se
détache en blanc accrochée très haut au-dessus un torrent décor
empreint horreur- comme il sied un lieu de pèlerinage La ville
est sale maisons croulantes rues tortueuses enceinte de cactus en
cascade le long du roc suant ordures humaines Mais dans la koubba
dont les tuiles vertes scintillent au soleil des prières bourdonnent
tout le long dès jours
Allah veille sur la montagne Il pris soin surtout de la doter
Carte de reconnaissance 100 000 ou les schémas parus dans les Annales de
Géographie du 15 juillet 1930 395-415 LE MASSIF DE MOULAY ID RISS 497
eau en abondance Les sources sont très nombreuses elles suffisent
pour alimenter le village voisin et ses vergers Cette richesse en eau la
verdure relative qui caractérise le massif de Moulay Idriss au milieu des
steppes environnantes expliquent elles-mêmes par un régime de
précipitations sans doute original Le massif est assez élevé environ
700 en moyenne Plusieurs sommets dépassent 000 m. et fré
quemment des nuages viennent accrocher ces hauteurs isolées
avant de se heurter aux reliefs du Moyen Atlas Mekne 27 km
de Moulay Idriss il tombe environ 500 mm eau par an Volubilis
au pied du massif il pleut moins encore Mais il doit pleuvoir davan
tage sur la montagne Du absence de graminées xérophyles
Dis ampelodisma maureta?i ca) du sumac du jujubier qui poussent
sur les collines voisines la présence au contraire éléments mon
tagnards en particulier du Guercus lusitanica qui se rencontre dans
le haut des ravins sur le versant Nord duZerhoun prouveraient il
tombe au moins 600 mm ailleurs le climat est de type méditerra
néen toutes les plantes typiques rencontrent Il est sec sans
doute mais moins coup sur que les régions environnantes
La montagne est pas seulement riche en eau On trouve de
bonne terre dans les fonds ou sur les pentes marneuses Aussi est-elle
verte le calcaire même se couvre une garrigue dense et le grès un
maquis plus dense encore
Comment un pays où arbre et arbre méditerranéen par excel
lence olivier pousse état naturel aurait-il pas attiré une
population de cultivateurs arbres
LES CULTURES
Malgré la présence de terres fertiles ce ne sont pas les céréales
ou les légumes que on cultive surtout dans le massif Les statis
tiques établies pour la perception de impôt foncier le tertib comp
tent en 1928 un peu plus de 20 000 ha cultivés Si on estime envi
ron 275 km2 la superficie totale du massif la proportion des champs
est faible Encore est-il probable que les statistiques englobent des
champs appartenant des Zerhanis les gens du massif mais situés
dans la plaine Par contre si on comptait les jachères la superficie
serait presque doublée Mais la proportion reste minime car les
oliviers tous dans la montagne doivent couvrir près un
tiers de sa superficie
Céréales et légumineuses Malgré la faible superficie couverte
par les cultures les récoltes en céréales et légumineuses suffisent très
amplement la consommation des Zerhanis Sur les 20 000 ha culti
vés 17 000 portent des céréales dont près de 11 000 du blé blé dur
ANN DE OG XXXIXe ANN 32 498 ANNALES DE OGRAPHIE
pour la presque totalité Le reste en orge Les procédés de culture
sont ici les mêmes que partout ailleurs Naturellement il est pas
question amender la terre indigène pratique assolement biennal
sur jachère laboure vers novembre quand la terre mouillée se
laisse pénétrer par le soc de bois de la charrue traînée par sa femme
ou un âne décharné il gratte Ie sol sans le retourner Il chante Heu
reusement ici les touffes de doum sont rares Il sème quand la terre
est un peu tassée et se soucie rarement de donner un second labour
pour protéger sa semence contre les oiseaux La moisson se fait en
juillet la petite faucille Le chaume est laissé sur place et on
enferme le grain foulé dans des silos Il ainsi des silos dans de
nombreuses maisons parfois au milieu des villages trous béants dans
le chemin Les rendements sont faibles Le blé rapporte entre et
qx hectare orge entre et 14 Peu importe du reste les bonnes
récoltes ne sont pas le fruit un grand labeur Il en est de légendaires
dont on parle longuement Elles sont un signe de la bénédiction
Allah Et puis le rendement beau être faible la montagne pro
duit 55 000 qx de blé 65 000 orge Et le pays est pas grand
Du reste indigène ne cultive pas que des céréales Les statis
tiques comptent encore dans le massif 000 ha de sorgho 700 de
pois chiches plus de 700 de fèves et encore un certain nombre hec
tares en pois et lentilles
Ainsi le pays se suffit lui-même Il ses légumes Il de quoi
faire son pain Chaque maison son petit moulin farine Il consiste
essentiellement en une meule fixée en terre surmontée une autre
pierre plate par-dessus en forme de tronc de cône et percée un
trou Une tige de fer passe au milieu et on tourne comme un
moulin café en versant le grain par le trou Il de grands mou
lins eau Moulay Idriss près de oued Ils appartiennent des
particuliers Mais tout le monde va moyennant un prix plus ou
moins élevé été ou hiver selon il plus ou moins eau En été
on paye fr le moud1 en hiver
Même la fin de la saison il reste encore du grain Les compa
gnies européennes ont évalué la quantité de céréales exportables
35 000 qx Malgré cet excédent notable le massif de Moulay Idriss
ne passe pas pour une terre céréales est avant tout un pays ar
bustes et arbres vergers vigne et surtout olivier
Les arbres La plupart des espèces arbres fruitiers- excep
tion de la vigne et de olivier sont cultivés en vergers irrigués Tou
tefois dans la montagne poussent des caroubiers et des arbousiers et
sur les marnes près des sources de nombreux figuiers On rencontre
aussi un peu partout sur les éboulis dés figuiers sauvages Mais les
Le moud vaut 38 environ LE MASSIF DE MOULAY IDRISS 499
indigènes ne savent pas féconder la figue comestible par la pratique
de la caprification et si on compte 130 000 figuiers dans le massif
un quart seulement est productif La figue est le fruit du pauvre
mais plus encore la figue de Barbarie Tous les villages sont en effet
entourés de cactus particulièrement les villages non arabisés les vil
lages pauvres origine rifaine qui bordent le massif au Nord
leurs maisons basses et leurs murs de pierres sèches disparaissent
entièrement au milieu immense

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