Les « rasas » : un problème de morphologie littorale générale - article ; n°455 ; vol.83, pg 1-33
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Description

Annales de Géographie - Année 1974 - Volume 83 - Numéro 455 - Pages 1-33
«Rasas» : a problem in general coastal morphology.
Rasas are coastal erosion platforms, the type of them being situated on the Cantabric coast, Spain. Two sub-types are defined. Examples are described in Spain, Morocco, Chile, Lebanon, Britain, Ireland, Brittany, in high latitudes (Spitsbergen, Norway, Iceland, British Columbia, Quebec, Antarctica) where they are called strandflats, and around subcontinents or continents such as South Africa, India, and Australia. Marine deposits have been reported from a number of rasas. However, faulting or flexuring is often responsible for the escarpment at their inner end ; and faulting and tilting have often affected them. Continental warping associated with sea floor spreading and combined with sub-coastal erosion explains the South African Great Escarpment and associated platform, and similar cases. Alternations of erosional planes with aggradational platforms are described in Morocco. Continental and marine erosion are both responsible for the Cantabric rasas. Strandflats are explained in Spitsbergen by association of coastal frost-splitting with marine abrasion and distribution by waves, combined with eustatic and isostatic shifts in relative sea-level, and perhaps preceded by piedmont glacier erosion. A model is proposed, perhaps not suitable for all cold regions. It is finally concluded that rasas result probably from a number of factors, combining in different proportions and ways in various countries, and leading to more or less similar results.
Les rasas sont des plates-formes d'érosion littorales dont le type se trouve en Espagne sur la côte cantabrique. Deux sous-types sont définis. Des exemples sont décrits en Espagne, au Maroc, au Chili, au Liban, en Grande-Bretagne, en Irlande, en Bretagne, dans les hautes latitudes (Spitsberg, Norvège, Islande, Colombie britannique, Québec, Antarctique) où on les nomme strandflats, et autour de subcontinents ou de continents comme l'Afrique australe, l'Inde et l'Australie. Des dépôts marins sont signalés sur nombre d'entre elles. Cependant, des failles ou flexures sont souvent à l'origine de leur escarpement interne ; et des failles ou gauchissements les ont affectées fréquemment. Une flexure continentale associée à l'expansion du lit marin, et combinée à l'érosion sub-côtière, explique le cas de l'Afrique australe et les cas similaires. Des alternances d'aplanissements par érosion et de plates-formes construites sont décrites au Maroc. Les rasas cantabriques résultent d'une érosion continentale ou marine, ou des deux, selon les cas. Les strandflats du Spitsberg sont expliqués par l'association de la gélivation littorale, de la redistribution par les vagues, et des variations eustatiques et isostatiques, peut-être précédées par une érosion par des glaciers de piémont. Un schéma est proposé, qui ne vaut peut-être pas pour toutes les régions froides. Finalement, on conclut que les rasas dérivent probablement de nombreux facteurs, qui se combinent en proportions et de façons variées selon les pays, et dont les résultats sont plus ou moins convergents.
33 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1974
Nombre de lectures 74
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

André Guilcher
Les « rasas » : un problème de morphologie littorale générale
In: Annales de Géographie. 1974, t. 83, n°455. pp. 1-33.
Citer ce document / Cite this document :
Guilcher André. Les « rasas » : un problème de morphologie littorale générale. In: Annales de Géographie. 1974, t. 83, n°455.
pp. 1-33.
doi : 10.3406/geo.1974.18924
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1974_num_83_455_18924Abstract
«Rasas» : a problem in general coastal morphology.
Rasas are coastal erosion platforms, the type of them being situated on the Cantabric coast, Spain. Two
sub-types are defined. Examples are described in Spain, Morocco, Chile, Lebanon, Britain, Ireland,
Brittany, in high latitudes (Spitsbergen, Norway, Iceland, British Columbia, Quebec, Antarctica) where
they are called strandflats, and around subcontinents or continents such as South Africa, India, and
Australia. Marine deposits have been reported from a number of rasas. However, faulting or flexuring is
often responsible for the escarpment at their inner end ; and faulting and tilting have often affected
them. Continental warping associated with sea floor spreading and combined with sub-coastal erosion
explains the South African Great Escarpment and associated platform, and similar cases. Alternations
of erosional planes with aggradational platforms are described in Morocco. Continental and marine
erosion are both responsible for the Cantabric rasas. Strandflats are explained in Spitsbergen by
association of coastal frost-splitting with marine abrasion and distribution by waves, combined with
eustatic and isostatic shifts in relative sea-level, and perhaps preceded by piedmont glacier erosion. A
model is proposed, perhaps not suitable for all cold regions. It is finally concluded that rasas result
probably from a number of factors, combining in different proportions and ways in various
countries, and leading to more or less similar results.
Résumé
Les rasas sont des plates-formes d'érosion littorales dont le type se trouve en Espagne sur la côte
cantabrique. Deux sous-types sont définis. Des exemples sont décrits en Espagne, au Maroc, au Chili,
au Liban, en Grande-Bretagne, en Irlande, en Bretagne, dans les hautes latitudes (Spitsberg, Norvège,
Islande, Colombie britannique, Québec, Antarctique) où on les nomme strandflats, et autour de
subcontinents ou de continents comme l'Afrique australe, l'Inde et l'Australie. Des dépôts marins sont
signalés sur nombre d'entre elles. Cependant, des failles ou flexures sont souvent à l'origine de leur
escarpement interne ; et des failles ou gauchissements les ont affectées fréquemment. Une flexure
continentale associée à l'expansion du lit marin, et combinée à l'érosion sub-côtière, explique le cas de
l'Afrique australe et les cas similaires. Des alternances d'aplanissements par érosion et de plates-
formes construites sont décrites au Maroc. Les rasas cantabriques résultent d'une continentale
ou marine, ou des deux, selon les cas. Les strandflats du Spitsberg sont expliqués par l'association de
la gélivation littorale, de la redistribution par les vagues, et des variations eustatiques et isostatiques,
peut-être précédées par une érosion par des glaciers de piémont. Un schéma est proposé, qui ne vaut pas pour toutes les régions froides. Finalement, on conclut que les rasas dérivent
probablement de nombreux facteurs, qui se combinent en proportions et de façons variées selon les
pays, et dont les résultats sont plus ou moins convergents.ANNALES DE
GRAPHIE
année Janvier- évrier 1974
Les rasas
Un problème de morphologie littorale générale
par André Guilcher
Professeur Université de Bretagne occidentale Brest)1
Planches 1-IV
FINITIONS ET CARACT RES MORPHOLOGIQUES
DES RASAS
Le mot rasa désigne en espagnol un aplanissement littoral Il est même
utilisé pour des plates-formes érosion marine actuelles ainsi dans expres
sion rasa mareai employée par de Liarena 1960 Il semble cependant
il ait intérêt restreindre davantage acception du terme dans usage
international comme on le fait pour le mot cuesta et ne désigner sous ce
vocable que des surfaces aplanissement rocheuses littorales anciennes et
perchées La largeur est communément de plusieurs kilomètres parfois plus
de 15 km
Même ainsi rasa peut désigner deux formes différentes fig une part
un aplanissement érosion limité vers intérieur par un grand ressaut
escarpement ou front montagneux autre part un aplanissement qui
est borné dans les terres que par une rupture de pente assez douce ou même
qui passe insensiblement des hauteurs plus fortes
quipe de recherche associée 345 du C.N.R.S Géographie de la mer et des côtes dans
Atlantique Nord et ses mers bordières)
ANN DE OG LXXXIIIe ANN ANNALES DE OGRAPHIE
Les rasas du premier genre
La première acception avec grand ressaut ou front montagneux du
côté interne semble être la plus généralement retenue est ainsi que
Francisco Hernandez-Pacheco 1950 29 définit la rasa une surface
érosion qui est limitée vers intérieur par âpres reliefs littoraux et vers
la mer presque toujours par des falaises élevées et escarpées est en ce
sens que Nonn 1966 parlé de rasa pour un pays la Galice du Nord-
Est où le terme est il est vrai usage courant Paskofî 1970 267
note repris la définition de Hernandez-Pacheco en étendant le mot
la côte du Chili semi-aride 1950 492 emploie
de son côté pour Ifni Maroc) où il existe une grande rasa abrasion
marine la naala des indigènes entre des falaises élevées de 45 50 et
la base de alignement montagneux littoral Nonn 1966 417 ajoute encore
ceci la perfection de arasement sa continuité et son profil doucement
incliné du pied des montagnes de arrière-pays vers les falaises en sont les
critères les plus remarquables nous les jugeons ailleurs nécessaires pour
utilisation de ce terme en géographie générale afin de distinguer nettement
une rasa un simple replat plus ou moins isolé aux abords des falaises
Quelles que soient les extensions du terme que on puisse proposer il
reste que la côte cantabrique province de Santander Asturies Galice) où
le mot est issu dans cette première acception est encore la meilleure illus
tration de la chose en ses traits essentiels mais aussi en sa complexité Cette
dernière été dite notamment par Nonn 1966 429 et suivantes une
part il en certains endroits plusieurs rasas étagées essentiellement dans
les Asturies orientales aux environs de Lianes Pendueles et Colombres
sur cette région voir en particulier Hernandez-Pacheco 1957 et ici
infra avec des éléments élevés vers 250 et des surfaces plus étendues
230-200 145-120 et 70-50 autre part un même élément ne reste pas
toujours la même altitude dans une direction parallèle la côte et plusieurs
auteurs ont signalé le plongement de la rasa cantabrique dans son secteur
occidental de 118 au cap Vidrias altitude tombe 100 El Pito
90 au cap Vidio 60 Luarca 40 Navia 20-25 entre Tapia et
Ribadeo au cap Burela Nonn 430 Chacun est frappé de la majes
tueuse perfection de ces aplanissements cantabriques entre une mer
puissamment houleuse et aire altière de aigle des Asturies
Au Maroc méridional les rasas du premier genre sont presque aussi
remarquables Guilcher et Joly 1954 Hernandez-Pacheco 1950
En venant du Sous la rasa apparaît Sidi Moussa Aglou entre généra
lement 20 et 35 au sommet des falaises et 50 et 60 au pied un vigoureux
abrupt taillé comme la rasa elle-même dans du Cambrien ou des rhyolites
avec une largeur pouvant parfois dépasser km Mais en arrière de Sidi Ifni
où cette rasa est la plus frappante une haute surface la domine vers 200-
300 limitée intérieur par des pitons montagneux excédant 500 En
outre au sud de ex-territoire Ifnilarasa principale se décompose en deux LES RASAS
ou trois surfaces étagées au pied du grand escarpement dont la base est
vers 85 Au reste même en dehors de cette région méridionale le Maroc
est une terre classique de surfaces côtières étagées extrêmement belles dans
le secteur atlasique Agadir cap Rhir) toujours avec grand escarpement
interne et falaise externe
La basse surface qui nivelle la région côtière du nord du Pays de Léon
en Bretagne ne répond pas parfaitement la définition une rasa du premier
genre car si elle est bien délimitée du côté interne par un vigoureux ressaut
de plusieurs dizaines de mètres de dénivellation elle ne comporte pas de
falaise du côté de la mer et atteignant une vingt

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