Rapport : L’apport de la culture à l’économie en France
390 pages
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Rapport : L’apport de la culture à l’économie en France

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Rapport : L’apport de la culture à l’économie en France

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Publié le 03 janvier 2014
Nombre de lectures 59
Langue Français
Poids de l'ouvrage 8 Mo

Extrait

L’apport de la culture
à l’économie en France
DÉCEMBRE 2013
SERGE KANCEL
nJÉRÔME ITTY MORGANE WEILL
BRUNO DURIEUX
MINISTÈRE
DE L'ÉCONOMIE
ET DES FINANCES
MINISTÈRE
DE LA CULTURE ET DE
LA COMMUNICATION
Inspection générale des fnances
www.igf.fnances.gouv.fr
Inspection générale des affaires culturelles INSPECTION GÉNÉRALE
www.culturecommunication.gouv.fr DES AFFAIRES CULTURELLES
DÉCEMBRE 2013
L’apport de la culture à l’économie en France 


Inspection générale Inspection générale
des finances des affaires culturelles
N° 2013-M-067-02 N°2013-40






RAPPORT






L’apport de la culture à l’économie en France







Établi par



JÉRÔME ITTY SERGE KANCEL
Inspecteur des finances Inspecteur général
des affaires culturelles

MORGANE WEILL
Inspectrice des finances


Sous la supervision de
BRUNO DURIEUX
Inspecteur général des finances




- DÉCEMBRE 2013 -
SYNTHÈSE
1. La culture contribue pour 3,2 % à la richesse nationale et emploie
670 000 personnes
Le rapport de l’inspection générale des finances (IGF) et de l’inspection générale des affaires
culturelles (IGAC) délimite dans un premier temps le périmètre économique de la
« culture ». À côté des activités de production et de diffusion « spécifiquement » culturelles,
le rapport identifie les activités ayant avec celles-ci un lien d'interdépendance suffisamment
étroit pour être définies comme « indirectement » culturelles et être intégrées dans le
périmètre pour leur part effectivement culturelle (part des entreprises du BTP spécialisées
dans la restauration du patrimoine bâti, rayons culturels des grandes surfaces, etc.).
Les activités culturelles ainsi définies représentent en 2011 une valeur ajoutée de
57,8 Md€, soit 3,2 % de la somme des valeurs ajoutées de l’économie française, ce chiffre
représentant l’évaluation la plus proche de ce que l’on pourrait appeler le « PIB culturel ».
C'est, en valeur ajoutée, l'équivalent du secteur de l’agriculture et des industries alimentaires
(60,4 Md€), deux fois les télécommunications (25,5 Md€), quatre fois l’industrie chimique
(14,8 Md€) ou l’assurance (15,5 Md€), sept fois l’industrie automobile (8,6 Md€).
La part de la culture dans la valeur ajoutée a régulièrement augmenté (à prix constants) entre
1995 et 2005 où elle atteignait 3,5 % pour reculer depuis de cette année. La baisse de
0,3 points observée depuis 2005 peut avoir diverses origines propres à certains secteurs :
évolutions structurelles de la masse salariale ou des marges commerciales, baisse des prix
des équipements technologiques grand public, effondrement du secteur de la musique
enregistrée, mutations en profondeur du lectorat (presse et livre), captation d'une part de la
valeur par des acteurs (notamment numériques) hors périmètre strictement culturel et/ou
non français, crise économique à l’œuvre depuis 2008...
L'apport de la culture à l'économie est le deuxième agrégat défini par le rapport, en
ajoutant à la valeur ajoutée des activités culturelles telle que définie supra les effets induits
par les activités spécifiquement culturelles sur les secteurs économiques « non culturels »
(consommation d'énergie, de transports, de biens courants, etc.) : cet apport (valeur
ajoutée + activités induites) est de 104,5 Md€, soit l'équivalent de 5,8 % de la somme des
valeurs ajoutées nationales (il s'agit ici d'un « équivalent » et non d'un pourcentage).
Le troisième agrégat est la production totale de biens et services culturels (129,8 Md€).
Plus délicat méthodologiquement (des double-comptes étant susceptibles d’exister entre
deux entreprises commerçant entre elles), l’agrégat de la production présente l'intérêt
contenir la part de la valeur ajoutée (57,8 Md€), à laquelle s’ajoutent les consommations
intermédiaires pour former l’ensemble de la production. La valeur ajoutée représente
donc 44,5 % de la production culturelle, chiffre confirmant que la culture est un secteur à
forte valeur ajoutée, intermédiaire entre ce que l'on constate pour les purs services
marchands (part de la valeur ajoutée de la production de 56 %) ou non-marchands (74 %), et
pour les branches industrielles (27 %).
Enfin, la valeur ajoutée des secteurs liés au rayonnement et à l’attractivité de la France
(luxe, mode, gastronomie et arts décoratifs) est évaluée par le rapport à 40,3 Md€ ce chiffre
ne dissociant pas artificiellement au sein de l'activité générale (par exemple l'habillement) ce
qui serait la part « culturelle » (par exemple la mode).
1 Les emplois dans les entreprises culturelles représentent 670 000 personnes en 2010,
que ces emplois soient de nature culturelle ou non, soit 2,5 % de l’emploi total en France, avec
une concentration dans le spectacle vivant (150 000 emplois), la publicité (100 000) et la
presse (87 000). Ce chiffre a globalement progressé de 2 % entre 2008 et 2010, soit 13 000
emplois créés, même si certains secteurs ont supprimé des emplois comme le livre, la
restauration du patrimoine et, surtout, les industries de l’image et du son et la presse.
2. L’impact de l'intervention financière publique est de nature
différente selon les secteurs
L'intervention de l'État dans le domaine de la culture et de la communication, tous
modes confondus, est en 2012 de 13,9 Md€ : 11,6 Md€ en crédits budgétaires, 1,4 Md€ en
dépenses fiscales et 0,9 Md€ en taxes affectées à différents organismes de redistribution
(CNC, CNL, CNV, etc.). Sur ce total, 9,3 Md€ sont retenus par le rapport comme ayant un
impact direct sur l’économie des secteurs culturels. Cette somme équivaut à 16,1 % de la
valeur ajoutée culturelle et 7,2 % de la production, ces pourcentages pouvant être
considérés comme une approche de l'impact sectoriel de l'intervention de l’État.
Deux secteurs sont particulièrement investis par une intervention publique
structurante, équivalant à peu près à 30 % de la production : l'accès à la culture et aux
savoirs (bibliothèques, archives, enseignement culturel) et l'audiovisuel (soutien aux
entreprises et, pour le public, redevance audiovisuelle et compensation du manque-à-gagner
publicitaire en prime time). À l'opposé, quatre secteurs sont faiblement impactés par
l'intervention publique, qui équivaut à moins d'1 % de la production : les arts visuels (marché
de l'art, design, photographie), le livre, l'architecture (hors écoles d'architecture) et les
industries de l'image et du son. Entre ces extrêmes, l'intervention publique se situe dans
une fourchette intermédiaire pour quatre secteurs, impactés à l'équivalent de 5 à 7 % de
la production : le cinéma, le patrimoine, la presse et le spectacle vivant.
Parallèlement, l'effort des collectivités territoriales en faveur de la culture est de
7,6 Md€ en 2010 (chiffres provisoires, métropole et outremer), dont 4,5 Md€ des communes
de plus de 10 000 habitants (de l'ordre de 8 % de leur budget global), 1 Md€ des
établissements publics de coopération intercommunale (EPCI), 1,4 Md€ des départements et
0,7 Md€ des régions.
3. Les secteurs créatifs du jeu vidéo, de l’audiovisuel, du cinéma et de la
mode présentent une structuration de la valeur ajoutée proche, mais
des défis différents à l’international
L'économie de la création de ces secteurs, qu'il était demandé aux inspections générales
d'étudier, est le fait de petites entités à l'équilibre fragile, dépendant d’une économie de
prototypes malaisément « industrialisable ». Le financement de la création reposant en
grande partie sur le secteur aval, et celui-ci exerçant de ce fait un contrôle plus ou moins
direct sur les contenus, la gestion des droits est essentielle pour les créateurs (lutte contre le
piratage et les contrefaçons, cessions aux éditeurs). C'est en intégrant les différents segments
de cette chaîne de valeur que quelques acteurs français majeurs ont émergé a

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