Le revenu des ménages dans les régions : la Champagne-Ardenne recule au classement
4 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Le revenu des ménages dans les régions : la Champagne-Ardenne recule au classement

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
4 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

92 400 francs, c'est ce dont a disposé un Champardennais en 1996 pour consommer et épargner une fois payés ses impôts et cotisations sociales. Ce chiffre, qui masque des disparités importantes entre les ménages les plus fortunés et les plus modestes, situe la Champagne-Ardenne au-dessus de la moyenne des régions de province. Si la Champagne-Ardenne occupe aujourd'hui la 5ème place au classement des régions métropolitaines, hors Ile-de-France, les aléas de la croissance ne lui ont pas été favorables. Classés au 2ème rang en 1982, juste derrière l'Alsace, elle s'est vue dépasser par les régions Aquitaine, Provence-Alpes-Côte-d'Azur et Bretagne.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 35
Langue Français

Extrait

Nº 12 - Avril 2000 - Prix : 15F (2,29€)
Le revenu des ménages dans les régions
La Champagne-Ardenne recule au classement
de 2300 francs au RDB par habitant calculé surPrès de 125 milliards de francs, c’est ce dont ont dispo-
l’ensemble des régions de province.sé les Champardennais, en 1996, pour consommer et
épargner une fois payés leurs impôts et cotisations socia Ces montants sont bien entendu des moyennes, masquant-
dans la même région d’importantes disparités entre lesles. Ce Revenu Disponible Brut (RDB) a procuré à la popu-
plus fortunés et les plus modestes. De plus, ces moyenneslation de un niveau moyen de
ressources proche de 92 400 francs par personne. Infé sont elles-mêmes différenciées par la façon dont elles sont-
composées, les divers facteurs entrant en jeu (rémunérarieure de 8 400 francs à la valeur maximum, apanage de -
tions du travail, prestations sociales, impôts...) pouvantl’Île-de-France, cette somme est en revanche supérieure
avoir des contributions et effets variables selon les ré-
Revenu disponible brut après impôts par habitant en 1996 gions. Ainsi, pour un total disponible de 100 francs en
1996, un “Champardennais moyen” a reçu 59,70 francs
de revenus issus de l’activité professionnelle, 35,40
de prestations sociales, 13,70 francs d’autres ressources et
a versé 8,80 francs d’impôts. La même année, le “provin-
cial moyen” percevait respectivement 55,60 francs, 37,90
francs, 15,90 francs et déboursait 9,40 francs d’impôts.
S’agissant de la structure du RDB, certains écarts entre la
Champagne-Ardenne et la province sont aujourd’hui
Revenu disponible brut après impôts
Indice base 100 en 1982
150
140
130
120
110
100
En francs courants 90
110 900 80
Champagne-Ardenne : 92 358 F92 400 70
France de province : 90 061 F 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 199691 000
88 400 Champagne-Ardenne Province
France métropolitaine81 200
Source : INSEE, Comptes régionaux
© INSEE - IGN 2000 Source : INSEE, Comptes régionaux
INSEE Flash Champagne-ArdenneEvolution des grandes composantes moins prononcés que par le passé. Ce resserrement s’ex-
plique, au cours des dernières années, par des évolutionsdu revenu brut disponible
particulières, liées à des caractéristiques socio-économi(indice base 100 en 1982) -
ques propres à la région et parfois assez éloignées des ten-
dances nationales.
Excédent brut d’exploitation des entrepreneurs individuels Les aléas de la croissance n’ont pas été favorables à la
Champagne-Ardenne : deuxième en 1982 des régions de
150 province (l’Île-de-France étant hors-concours) classées
sur le revenu disponible brut par habitant, elle n’occupe140
plus en 1996 que le cinquième rang. Devancée seulement
130
par l’Alsace en début de période, elle s’est vue dépasser
120 par les régions Aquitaine, Provence-Alpes-Côte d’Azur et
Bretagne. En quatorze ans, l’évolution du pouvoir d’achat110
du RDB par habitant a été, en Champagne-Ardenne, plus
100
faible que partout ailleurs - 0,9% en moyenne annuelle
90 contre 1,3% pour l’ensemble de la province.
80
70 Les revenus du travail chahutés
1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996
par les problèmes agricoles
Salaires nets
150
Ce décalage résulte essentiellement de bilans contrastés
140 quant au pouvoir d’achat du revenu du travail : baisse de
0,4% par an dans la région, augmentation de 0,2% en pro-130
vince. Si la Champagne-Ardenne arrive en deuxième posi-
120
tion - derrière l’Alsace - pour le poids des ressources
110 provenant de l’activité professionnelle (salaires et excé-
dent brut d’exploitation des entrepreneurs individuels)100
dans le RDB, c’est pour des raisons tout à fait différentes.
90
En Alsace, cette forte contribution s’explique par le niveau
80 général élevé des salaires (en rapport avec celui des quali-
fications), la proximité des marchés du travail étrangers70
1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 très rémunérateurs et un bas taux de chômage. Dans la ré-
gion, elle est plutôt due à la présence d’une importante
Prestations sociales agriculture céréalière et viticole procurant des revenus
150 conséquents. Avec un score supérieur de 4,3 points à la
140 moyenne provinciale, la Champagne-Ardenne détient,
devant trois autres grandes régions agricoles - Aquitaine,130
Poitou-Charentes et Bretagne -, le record en matière de
120 participation de l’excédent brut d’exploitation des entre-
110 preneurs individuels au revenu disponible.
Cette part s’est toutefois considérablement réduite entre100
1982 et 1996, passant de 25,8% à 19,2%. Plus accentuée
90
en Champagne-Ardenne qu’en province, la baisse s’ex-
80 plique en partie par la réduction progressive du nombre
de travailleurs indépendants dans les secteurs du com-70
1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 merce traditionnel et de l’artisanat. En difficulté sur le
marché face à la concurrence des unités de plus grande
Impôts taille, ils ont cessé leur activité ou ont choisi de passer du150
statut d’indépendant à celui de salarié afin de bénéficier
140
d’avantages fiscaux ou d’une meilleure protection sociale
130 (l’entreprise étant alors organisée en société de capitaux).
120 Ainsi, la proportion de non-salariés dans la population ac-
tive occupée a diminué de 16,9% à 12,5% (de 18,8% à110
12,6% en province).100
Moins nombreux, les entrepreneurs individuels ont - mé-
90
caniquement - restreint leur contribution au RDB. Mais en
80 Champagne-Ardenne, l’évolution a été amplifiée par le
70 rôle particulier de l’agriculture. D’une part, le nombre
1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996
d’exploitations agricoles a baissé de près d’un quart
Champagne-Ardenne Province (37 200 en 1982, 28 100 en 1996), d’autre part le secteur a
été en proie à d’importantes difficultés au cours de la pé-France métropolitaine
riode.
Source : INSEE, Comptes régionaux Ainsi, de 1991 à 1993, la baisse du pouvoir d’achat de
INSEE Flash Champagne-Ardenne16% en moyenne à ceux de l’in-
La formation du revenu disponible brut des ménages en 1982 et 1996 dustrie.
Deuxième composante du reve-
nu disponible, les prestationsChampagne- France France
Unité : % sociales visent à redistribuer uneArdenne de province métropolitaine
partie des ressources provenant
1982 1996 1982 1996 1982 1996 du travail vers les retraités, les
chômeurs, les invalides, les famil-
Salaires nets (+) 45,1 40,5 45,3 40,7 49,8 43,9
les nombreuses ou monoparenta-
Exédent brut d’exploitation les, …25,8 19,5 17,019,2 14,9 13,4des entrepreneurs individuels (+) Même si, en 1996, un
Champardennais a perçu enPrestations sociales (+) 28,8 35,4 33,2 37,9 31,3 31,1
moyenne moins d’allocations di-
Autres (+) 7,4 13,7 9,6 15,9 10,6 17,3
verses qu’un habitant de pro-
Impôts (-) 7,1 8,8 7,6 9,4 8,7 10,7 vince, la région n’a pas échappé à
la forte augmentation des presta-Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,00
tions sociales, tant en niveau
Source : INSEE, Comptes régionaux qu’en contribution au revenu glo-
bal. Entre 1982 et 1996, le taux
national de redistribution, mesuré
l’excédent brut d’exploitation des entrepreneurs indivi par le rapport entre la masse des prestations sociales et le pro- -
duels, proche de 12% chaque année, doit beaucoup à duit intérieur brut est passé de 22,8% à 25,2%. Parallèlement,
le taux national de socialisation des revenus - part des prestacelle du résultat brut d’exploitation agricole en termes -
réels. Ce dernier (revenu agricole déflaté par l’indice du tions sociales dans le revenu disponible brut des ménages - a
prix du PIB et non des prix à la consommation) subit en ef augmenté de 4,8 points (de 31,3% à 36,1%).-
Plus sensible encore en Champagne-Ardenne (de 28,8% enfet, après de fortes hausses en 1989 et 1990, des chutes de
16,5% en 1991, 36% en 1992 et 11,7% en 1993. 1982 à 35,4% en 1996, soit 6,6 points), cette progression ré-
Ces problèmes ont pour origine les conséquences de la sulte de plusieurs facteurs. Alors qu’elle s’explique essentielle-
politique agricole commune, mais aussi la crise de la viti-

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents