Les calanques provençales - Origines et divers types - article ; n°308 ; vol.57, pg 289-297
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Description

Annales de Géographie - Année 1948 - Volume 57 - Numéro 308 - Pages 289-297
9 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1948
Nombre de lectures 45
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean Chardonnet
Les calanques provençales - Origines et divers types
In: Annales de Géographie. 1948, t. 57, n°308. pp. 289-297.
Citer ce document / Cite this document :
Chardonnet Jean. Les calanques provençales - Origines et divers types. In: Annales de Géographie. 1948, t. 57, n°308. pp.
289-297.
doi : 10.3406/geo.1948.12407
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1948_num_57_308_12407'Г' \ "*'
№ 308. — LVII« année. Octobre-Décembre 1948.
ANNALES
DE
GÉOGRAPHIE
des négatifs offrent nbers auxquelles ne On seraient En basses et attribue fait, cependant des du vallées on cette ainsi socle rivières donne, d'habitude LES théorie que continentales, continental des ORIGINE de en analogies la CALANQUES Provence, réplique ne Bretagne les saurait (Pl. calanques ou ET de provoquée positifs méditerranéenne XIII-XIV.) formes le septentrionale. DIVERS expliquer nom PROVENÇALES de du avec de la elle-même côte niveau ni calanques, TYPES1 les • toutes provençale rias des marin par de les rias ni Galice des formes même ; de à les mouvements l'immersion, Galice, et calanques celles littorales de Bredes qui
tagne : quelles sont donc les lacunes et les insuffisances de la thèse classique
sur les calanques de la côte méditerranéenne ? Quels sont, en second lieu,
les types de calanques et les origines très différentes qu'il convient de leur
attribuer ?
I. — Les lacunes de la théorie classique sur la formation
DES CALANQUES
On désigne sous le nom de calanques, le long du littoral méditerranéen,
des anfractuosités importantes de la ligne côtière : telles les calanques de
Marseille et de Cassis (pl. XIII, A et B), celle de Port-d'Alon à l'Ouest de
Bandol, la calanque d'Aurèle dans l'Esterel. Or, si certaines sont l'extré
mité, occupée par la mer, d'une vallée continentale — celles de Cassis, par
exemple — , d'autres ne prolongent aucune vallée — calanque de Cortiou à
l'Ouest du Bec Sormiou, calanque d'Aurèle, etc. Bien plus, lorsqu'elle est
l'aboutissement d'une vallée, la calanque n'est pas d'autant plus développée
en longueur que la vallée est plus importante : ainsi la calanque d'En-Vau
{pl. XIII, A), qui termine une vallée de 2 km. 5, est bien moins longue que
la calanque de Morgiou à l'extrémité d'une vallée trois fois plus courte. Il y a
1. La bibliographie de cette question est très mince : voir Armand Bérard, La morphologie
■côtière de Marseille à Toulon et l'origine des calanques (Annales de géographie, XXXVI, 1927,
..j>. 67-70).
ANN. DE GÉOG. LVII» ANNÉE. 19 ANNALES DE GÉOGRAPHIE 290
donc des calanques qui ne s'expliquent pas. par le creusement préalable
d'une vallée continentale.
Ce n'est pas tout : le type de calanques qui paraît être l'extrémité d'une
vallée continentale n'est pas dû à un mouvement positif récent du niveau de
la mer, comme c'est le cas des rias de Bretagne. Si ce mouvement positif
s'était produit à une date récente, on devrait trouver d'autres exemples
d'immersion sur la côte provençale, des estuaires ennoyés comme les vallées
bretonnes de la Rance à l'Aber Vrach.
Au contraire, les traces d'une emersion récente existent partout sur la
côte provençale de Marseille $ Menton ; citons-en deux groupes principaux,
en renvoyant pour leur étude détaillée à un travail en cours de rédaction
sur la côte française de Marseille à Menton1 : d'une part, la série des niveaux
d'abrasion, dont certains sont couverts de dépôts de plage soulevés,, que
l'on observe un peu partout à -|- 4 m., à + Í0 m., et à des altitudes supérieures
encore, le long de la côte de l'Esterel, de celle des Maures, et à l'Ouest de
Toulon — preuve d'un affaissement récent du niveau marin — ; d'autre
part, les phénomènes de remblaiement, dont le rattachement de Giens n'est
qu'un exemple entre beaucoup d'autres.
Si Fon excepte les calanques de Marseille et de Cassis et celle de Port-
d'Alon, près de Bandol, toutes les vallées aboutissant à la mer sont rem
blayées : plaines de Saint-Cyr dans la baie de La Ciotat, plaine du Bataillier
au Nord du Lavandou, petites plaines qui sont bordées par l'anse de Pam-
pelonne entre Saint-Tropez et le cap'Camarat, plaine de la Siagne près de
Cannes (pi. XIV, A), plaine de Biot au Nord d'Antibes.
Les côtes de Corse, à l'exception de la côte orientale, plate, apportent
dans le même sens un témoignage évident : aucune des vallées côtières ne se
termine par une section submergée, — témoin celle du Fango ou celle de
Porto au Nord d'Ajaccio ; seule la petite section inférieure de vallée que
domine la ville fortifiée de Bonifacio correspond à la définition de la ria»
La vraisemblance d'un mouvement très récent d'immersion parait dans
ces conditions très douteuse. La côte provençale a subi certes, au cours de
son histoire pliocène et quaternaire, des transgressions marines ; mais il ne
fait aucun doute que les derniers mouvements qui l'ont affectée ont amené
un abaissement du niyeau marin. D'une part, les calanques ne sont pas toutes
des vallées continentales ; d'autre part, elles ne sont pas dues à un mouve
ment positif de la mer. Quelle est donc leur origine ?
II. — Les types de calanques
L'histoire morphologique des calanques est très différente suivant lea.
trois types principaux que l'on peut distinguer : les calanques-criques, qui
sont de simples anfractuosités de la ligne de côte et ne terminent pas un&
1. J. Chardonnet, La côte française de Marseille à Menton, Étude de morphologie littoral*
(à paraître en 1949 dans le Bulletin de la Société Royale de Géographie du Caire). LES CALANQUES PROVENÇALES 291
vallée continentale importante, — les calanques-estuaires, occupées par
Ы mer à l'extrémité d'une vallée continentale, — les anciennes calanques
remblayées ou calanques fossiles, dont la plaine de la Siagne près de Cannes
est un bon exemple (pi. XIV, A).
lies calanques-criques. — Ce premier type de calanque est constitué
par des indentations de la ligne de côte, généralement plus longues que larges,
sans que leur développement linéaire atteigne des dimensions très vastes ;
ce sont plutôt des formes littorales en miniature : tel est le cas des nomb
reuses criques comprises entre le Bec Sormiou et le cap Croisette, puis entre
le cap Croisette et la baie de Marseille, de celles qui échancrent la côte de
l'Esterel.
Ce type de calanque ne peut s'expliquer que par l'érosion marine, puisque
aucune vallée continentale n'y aboutit. Mais on admet que l'érosion marine
normale attaque les saillies et non les rentrants du littoral. Si les calanques-
criques ont été formées par la mer, ce n'est pas suivant le processus habituel
d'érosion littorale.
Or ce genre de calanque ne se trouve façonné que dans certains types de
roches : entre Marseille et Cassis dans les calcaires urgoniens, entre Saint-
Raphaël et Théoule dans les porphyres rouges de l'Esterel ; ces deux groupes
de roches sont très fissurés, et, le long des fissures, très accessibles à la dis
solution. L'attaque du calcaire le long des diaclases par dissolution est un
processus bien connu. Pour le porphyre, elle a été moins étudiée^; or la côte
de l'Esterel, dans la région du Trayas, montre tous les stades de l'évolution
d'une dislocation dans le porphyre : on y voit d'abord la simple fissure atta
quée par la mer, entre l'anse de la gare du Trayas et l'anse de la Figuei-
rette ; c'est une sorte de gouffre qui s'élargit à la fois par dissolution et attaque
mécanique de la mer, et qui rappelle, toutes proportions gardées, l'Enfer de
Plogoff à la Pointe du Raz ; on y voit ensuite, à l'Ouest de la gare du Trayas,
de petites criques s'enfoncer en coin (pi. XIII, C), qui dérivent de l'éla
rgissement d'une diaclase du porphyre ; enfin le stade final est constitué par
une longue crique, comme la calanque d'Aurèle.
Les calanques-estuaires. — C'est ce type de calanque que l'on inter
prète à tort comme constitué par des vallées continentales submergées. Plu
sieurs faits tendent à prouver qu'il s'agit de vallées karstiques, e

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