Les créations nettes d emplois : la partie visible de l iceberg
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Les créations nettes d'emplois : la partie visible de l'iceberg

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Chaque année, le nombre de salariés augmente dans de nombreuses entreprises et diminue dans d'autres, que le solde d'emploi global augmente ou diminue. Ces mouvements bruts de l'emploi des entreprises sont sans commune mesure avec les évolutions nettes de l'emploi total. Ainsi, en sept ans, sur la période 1995-2001, on dénombre 17,6 millions de mouvements annuels pour un solde net de 1,6 million d'emplois. Une partie de ces mouvements est due aux créations et disparitions d'entreprises. Néanmoins 70 % d'entre eux sont le fait d'entreprises ayant au moins un an d'existence. L'essentiel des réallocations d'emplois qui s'effectuent chaque année a lieu au sein de chaque secteur d'activité plutôt qu'entre secteurs : une augmentation de l'emploi dans une entreprise est presque toujours compensée par une diminution dans une autre entreprise appartenant au même secteur d'activité à un niveau très fin. En revanche, les mouvements annuels d'emplois sont d'ampleur variable selon les secteurs : ils sont deux fois plus fréquents dans les services que dans l'industrie. Entre 1997 et 2001, période de forte croissance de l'emploi, les augmentations annuelles d'emplois au niveau des entreprises sont, paradoxalement, du même ordre qu'entre 1994 et 1997. Mais les diminutions d'emplois se réduisent fortement , ce qui explique le mouvement général.

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Langue Français

Extrait

N° 1014 - MAI 2005
PRIX : 2,20€
Les créations nettes d’emplois :
la partie visible de l’iceberg
Richard Duhautois, division Synthèse des statistiques d’entreprises, Insee*
haque année, le nombre de sala- relativement stable après la récession de
1993 ; la seconde, de 1997 à 2001, où les créa-riés augmente dans de nombreu-
tions nettes d’emplois sont les plus fortesCses entreprises et diminue dans
jamais observées sur une si courte période
d’autres, que le solde d’emploi global edepuis le début du XX siècle (bibliographie).
augmente ou diminue. Ces mouvements Cette période reste à part dans l’évolution de
bruts de l’emploi des entreprises sont l’emploi, notamment par rapport à la tendance
sans commune mesure avec les évolu- des 25 années précédentes. En effet, entre
1970 et le milieu des années 1990, l’emploi ter-tions nettes de l’emploi total. Ainsi, en
tiaire a augmenté constamment, tandis quesept ans, sur la période 1995-2001, on dé-
l’emploi industriel baissait. La taille moyenne
nombre 17,6 millions de mouvements an-
des entreprises a diminué, ce phénomène
nuels pour un solde net de 1,6 million étant en partie la conséquence des précé-
d’emplois. dents. Par ailleurs, un nombre croissant d’en-
Une partie de ces mouvements est due treprises intégrait des groupes.
Après 1993, avec le retour de la croissance,aux créations et disparitions d’entrepri-
l’emploi non qualifié augmente à nouveau, deses. Néanmoins 70 % d’entre eux sont le
même que l’emploi dans les grandes entrepri-
fait d’entreprises ayant au moins un an
ses, tandis que l’emploi industriel se stabilise.
d'existence. L’essentiel des réallocations L’emploi salarié croît dans les petites entrepri-
d’emplois qui s’effectuent chaque année ses (moins de 20 salariés), prolongeant la ten-
a lieu au sein de chaque secteur d’activité dance de long terme, et diminue dans les plus
grandes (plus de 50 salariés). À partir de 1997,plutôt qu’entre secteurs : une augmenta-
si l’emploi dans les petites entreprises continuetion de l’emploi dans une entreprise est
d’augmenter, sa part relative diminue. Les
presque toujours compensée par une di-
grandes entreprises créent en effet un grand
minution dans une autre entreprise ap- nombre d’emplois, phénomène allant de pair
partenant au même secteur d’activité à un avec l’arrêt de la baisse de l’emploi industriel.
niveau très fin. En revanche, les mouve- Seule persiste la tendance, datant du milieu
des années quatre-vingt, à la croissance duments annuels d’emplois sont d’ampleur
nombre d’entreprises appartenant à un groupevariable selon les secteurs : ils sont deux
fois plus fréquents dans les services que
Les créations nettes d'emplois,dans l’industrie.
partie visible de l'icebergEntre 1997 et 2001, période de forte crois-
%
sance de l’emploi, les augmentations an-
15
nuelles d’emplois au niveau des
10
entreprises sont, paradoxalement, du
5même ordre qu’entre 1994 et 1997. Mais
0les diminutions d’emplois se réduisent
-5fortement , ce qui explique le mouvement
général. -10
-15
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001
De fin 1994 à fin 2001, l’emploi en France aug-
Taux d'augmentation Croissance nette Taux de diminution
mente de 1,9 % en moyenne par an. On peut
Taux annuels d'augmentation et de diminution d'emplois entre 1994 et
distinguer deux sous-périodes. La première, de 2001.
fin 1994 à fin 1996, où le nombre d’emplois est Source : Fichier BIC, Insee
* au moment de la rédaction de cet article.
INSEE
PREMIERE(bibliographie). Ainsi, quelle que soit la 1996 et fin 2001, période de forte crois-17,6 millions de mouvements
conjoncture économique, de nombreu- sance, les diminutions brutes d’emploisannuels en sept ans
ses augmentations brutes et diminutions sont plus faibles que pendant la
Chaque année, l’emploi augmente dans brutes d’emplois coexistent. Les réallo- sous-période précédente (fin 1994-fin
certaines entreprises et diminue dans cations d’emplois, somme des fluctua- 1996). Mais, plus inattendu, les augmen-
d’autres. On appelle ici augmentations tions brutes annuelles à la hausse ou à tations brutes d'emplois ne progressent
brutes le total des emplois en plus dans la baisse mesurées en fin d’année, sont pas. La croissance nette de l’emploi
les entreprises où l’effectif salarié a aug- stables : en moyenne, chaque année, résulte en fait de la réduction importante
menté sur un an, et diminutions brutes le les réallocations d'emplois représentent des diminutions brutes d’emplois.
total des emplois en moins dans celles 20,1 % de l'emploi total. Environ 80 %
où l’effectif salarié a baissé sur un an. des augmentations brutes d’emplois Une part croissante des
Ces augmentations et diminutions bru- dans les entreprises sont confirmées
grandes entreprises dans les
tes d’emplois correspondent à des mobi- l’année suivante et environ 90 % des
augmentations d'emploislités de personnes, mesurées au 31 diminutions brutes ne sont pas compen-
décembre de chaque année. Elles ne sées par une augmentation l’année sui- La distribution des diminutions brutes
correspondent pas nécessairement à vante (bibliographie). d’emplois par taille d’entreprise est prati-
des créations ou disparitions de postes L’ajustement de l’emploi s’effectuerait quement identique en 1995 et en 2001
de travail. Dans le cas de création pure plutôt sur les diminutions brutes dans les (graphique2) : environ 50 % des diminu-
d’entreprise ou de disparition, le poste pays anglo-saxons et plutôt sur les aug- tions ont lieu dans les entreprises de
de travail est le plus souvent créé ou mentations brutes en France. Dans les moins de 20 salariés et 12 % dans les
détruit ; mais l’entreprise peut aussi pays anglo-saxons, les diminutions entreprises de plus de 500 salariés. Le
apparaître ou disparaître parce qu’elle s’amplifient en phase de récession et se nombre de diminutions dans les premiè-
est rachetée par une autre ou intégrée à réduisent en phase de croissance ; la res est élevé car il comprend les diminu-
un groupe, sans que les postes de travail volatilité des diminutions d’emplois s’ac- tions d’emplois liées aux disparitions
ne changent. Dans une entreprise compagnerait d’une relative constance d’entreprises, celles-ci touchant essen-
pérenne, un poste de travail peut aussi des augmentations. Ainsi, la somme des tiellement les plus petites. En revanche,
être provisoirement vacant en fin diminutions et augmentations brutes la distribution des augmentations d’em-
d’année et recréé en début d'année d’emplois augmente en phase de réces- plois par taille évolue fortement entre
suivante. En revanche, les mouvements sion et diminue en phase de croissance : 1995 et 2001 : 55 % des augmentations
de main-d’œuvre à l’intérieur d’une entre- on dit que les réallocations sont con- ont lieu dans les entreprises de moins de
prise au cours de l’année, eux-mêmes tra-cycliques. En France, les augmenta- 20 salariés en 1995, ce chiffre est d’à
très fluctuants et très complexes, ne sont tions brutes se réduisent en phase de peine 43 % en 2001. La part des aug-
ni analysés ni comptés ici. récession et s’amplifient en de mentations d’emplois dans les entrepri-
Dans le champ de l’étude (source), les croissance : les réallocations seraient ses de plus de 500 salariés passe de
créations nettes d’emplois atteignent 1,6 pro-cycliques, puisque l’ajustement s’ef- 7,7 % en 1995 à 16,2 % en 2001. Ces
million entre fin 1994 et fin 2001 ; ce fectuerait sur les augmentations. augmentations d’emplois évoluent ainsi
solde résulte de 9,6 millions d’augmen- Le mode d’ajustement pourrait avoir avec le cycle conjoncturel, puisque 1994
tations et de 8 millions de diminutions changé en France au cours des années est plutôt à la fin d’une phase basse et
brutes d’emplois, soit 17,6 millions de 1990, avec la tertiarisation de l’économie 2001 à la fin d’une phase haute.
mouvements annuels. Le taux annuel et l’évolution du marché du travail : la part
d’augmentation d’emplois (définitions) des contrats à durée déterminée a aug- Les entreprises pérennes
atteint en moyenne sur la période 11,1

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