Apothicaires membres de l Académie Royale des Sciences (suite) : VI. Nicolas Lémery - article ; n°75 ; vol.19, pg 208-219
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Description

Revue d'histoire de la pharmacie - Année 1931 - Volume 19 - Numéro 75 - Pages 208-219
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1931
Nombre de lectures 11
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Paul Dorveaux
Apothicaires membres de l'Académie Royale des Sciences
(suite) : VI. Nicolas Lémery
In: Revue d'histoire de la pharmacie, 19e année, N. 75, 1931. pp. 208-219.
Citer ce document / Cite this document :
Dorveaux Paul. Apothicaires membres de l'Académie Royale des Sciences (suite) : VI. Nicolas Lémery. In: Revue d'histoire de
la pharmacie, 19e année, N. 75, 1931. pp. 208-219.
doi : 10.3406/pharm.1931.9935
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pharm_0035-2349_1931_num_19_75_9935membres' de Apothicaires
l'Académie Royale des Sciences
VI.
Nicolas LEMERY
Nicolas Lémery naquit à Rouen, le 17 novembre 1645, de Julien
. Lémery, procureur au Parlement de Normandie, et Suzanne Duche-
, min, qui tous deux professaient la religion réformée. Après de bon
nes études, il entra, en 1660, comme apprenti chez son oncle Pierre
Duchemin (l ) , maître apothicaire à Rouen, ainsi que l'atteste le do
cument qui suit :
Du mardy vingt six* jour d'octobre audit an [1660], devant ledit sieur de
Brevedent, Lieutenant général, Nicolas Leymery a esté juré aprenty de l'art
d'appoticaire espicier soubz Pierre Duchemin, maistre dudit mestier pour le
temps de l'ordonnance, pendant lequel temps ledit maistre sera tenu quérir à
son aprenty boire, manger, feu, lit et hostel, et luy monstrer ledit art et mest
ier, moyennant les pactions et accords faictz entr'eux présence des gardes an
née présente (2).
(1) Paul-Antoine Cap a publié à Paris, en 1839, un Eloge de Nicolas Lémery,
« qui a remporté le prix proposé par l'Académie Royale des Sciences, Belles-
Lettres et Arts de Rouen (section des sciences) pour le concours de 1838 »,
dans lequel il fait entrer Lémery comme apprenti chez « un parent de sa
famille, M. Bourdot, maître apothicaire et chimiste de quelque habileté ». Cet
éloge est une biographie romancée et romantique, où il y a quelques erreurs.
(2) Ce document a été publié pour la première fois par mon ami Alfred
Poussier, dans le Centenaire de la Société libre des Pharmaciens de Rouen et de "> + <
1
d'après le frontispice Nicolas de Lemery sa Pharmacopée.
Revue 0' H U loin de la Pharmacie PI. XV LÉMERY 209 NICOLAS
Son apprentissage terminé, Lémery vint à Paris, en 1666, pour y
étudier la chimie, qui l'intéressait tout spécialement. Christophe
Glaser, apothicaire ordinaire de Louis XIV et démonstrateur de chi
mie au Jardin Royal des Plantes, jouissait alors d'une grande répu
tation, qui attirait chez lui, au Faubourg-Saint-Germain, près le
petit Marché, beaucoup de jeunes gens désireux d'apprendre cette
science qui était alors un art : ceux-ci étaient logés et nourris par
le maître. Lémery obtint la faveur d'être de leur nombre; mais
bientôt il constata que ce grand chimiste « était plein d'idées obscur
es, avare de ces idées-là même et très peu sociable » (3). Alors il
décida de le quitter et, après deux mois de séjour à Paris, Lémery
commença son tour de France et se dirigea à petites journées vers
Montpellier, où il entra comme pensionnaire chez M. Verchant, maî
tre apothicaire. Il y trouva de nombreux « compagnons », dont il
devint bientôt le démonstrateur. Ses leçons eurent un tel succès
qu'elles lui amenèrent les professeurs de la Faculté de Médecine et
les curieux de la ville. Enfin, à l'enseignement de la chimie, il joignit
la pratique de la médecine, bien qu'il ne fut pas docteur.
Pendant son séjour à Montpellier, Lémery avait suivi les cours de
la Faculté de Médecine. M. Louis Irissou, pharmacien en chef des
hospices de cette ville, en a trouvé l'attestation suivante qu'il a eu
l'amabilité de me communiquer :
Je soubsigné Nicolas Lémery, natif de la ville de Rouen en Normandie, d
emeurant chez Monsieur Verchant jeune maistre apoticaire de la ville de Mont-
pelier, me suis présenté devant Messieurs les Jurés de la ville de Montpelier,
lesquels après m'avoir interrogé tant sur la théorique que practique dudit art,
m'ont jugé capable d'estre incorporé dans le présent livre des estudiants en
pharmacie, et m'ont permis d'adsister aux leçons et démonstrations des simples,
ensemble aux Anatomies du Collège de Médecine de l'Université de Montpelier,
la Seine-Inférieure, célébré à Rouen le 18 mai Î902 (Rouen, 1902, p. 83). Il a été
reproduit par E. Laruellb, dans sa Contribution à l'histoire de la pharmacie en
Normandie*: les Apothicaires Rouennais (Rouen, 1920, p. 87).
(3) Eloge de M. Lémery, par Fontenelle (Histoire de l'Académie Royale des
Sciences, 1715, Histoire, p. 73, Paris, 1718).
15 210 REVUE D'HISTOIRE DE LA PHARMACIE
ce 26 juin 1670. (Signé :) Lémery. (Archives départementales Hérault. Série D,
Apra\ Registre 6 (ancien 7) non folioté.)
Quittant Montpellier, Lémery, toujours désireux de se perfection
ner, reprit son tour de France, interrompu pendant trois ans.
Après avoir fait le tour entier de la France, dit Fontenelle, il revint à Paris
en 1672. Il y avait alors des conférences chez divers particuliers; ceux qui
avaient le goût des véritables sciences s'assemblaient par petites troupes
comme des espèces de rebelles qui conspiraient contre l'ignorance et les pré
jugés dominants. Telles étaient les assemblées de M. l'abbé Bourdelot (4),
médecin de M. le Prince, le Grand Condé, et celles de M. Justel (5). M. Lémery
parut à toutes et y brilla. Il se lia avec M. Martin (6) apothicaire de M. le
Prince, et profitant du laboratoire qu'avait son ami à l'Hôtel de Condé, il y
fit un cours de chimie, qui lui valut bientôt l'honneur d'être connu et fort
estimé du Prince chez qui il travaillait. Il fut souvent mandé à Chantilly, où
le héros, entouré de gens d'esprit et de savants vivait comme aurait fait César
oisif.
M. Lémery voulut enfin avoir un laboratoire à lui, et indépendant.
Il pouvait également se faire recevoir docteur en médecine ou maître-apothic
aire; la chimie le détermina au dernier parti, et aussitôt il en ouvrit des cours
publics dans la rue Galande, où il se logea (7).
Fontenelle commet une erreur lorsqu'il affirme que Lémery se fit
recevoir « maître apothicaire ». Trois pages plus loin il dit qu'en
1681, Lémery « reçut ordre de se défaire de sa charge » pour cause
de religion. Cette fois, il est dans le vrai, car Lémery avait acheté,
en 1674, une charge d'apothicaire privilégié.
Nicolas Lémery figure sur la « Liste des Marchands Apoticaires
Privilégiés du Roy suivant la Cour, et Conseils de Sa Majesté, sous
(4) L'abbé Bourdelot, c'est Pierre Michqn, né à Sens en 1610, mort à Paris
en 1685. Il vint terminer à Paris ses études médicales sous la direction de Jean
et d'Edme Bourdelot, ses oncles maternels, qui lui firent prendre leur nom et
dont il hérita.
(5) Justel (Henri), érudit protestant, né à Paris en 1620, mort à Londres en
1693.
(6) Martin (Bernadin), né à Paris le 8 janvier 1629, mort en 1703, figure
dans la France protestante des frères Haag (t. 7, p. 296, Paris, 1857). Sa bio
graphie a été publiée par Paul d'Estrée dans le Bulletin de la Société d'histoire
delà pharmacie (t. 1, pp. 286-292, n° de juillet 1917).
(7) Eloge de M. Lémery, par Fontenelle, loc. cit., p. 73. NICOLAS LÉMERY 211
la charge de Monsieur le Grand Prévôt de France, qui ont été par lui
pourvus et qui ont fait chef-d'uvre pardevant Messieurs les Doyen
et deux Professeurs en Pharmacie de la Faculté de Médecine en
l'Université de Paris, conformément aux Règlemens, depuis l'an
née 1631 jusqu'à la présente année 1761 » (8), avec la date de sa
réception : 1674.
Sur le titre de la première, édition de son Cours de chymie (Paris,
1675), il se dit « Apoticaire du Roy et de Monseigneur le Grand
Prévost de France », demeurant « rue Galande, à la Porte-Dorée,
proche la place Maubert ».
Les cours publics de Lémery se faisaient dans son laboratoire;
ils attiraient une foule d'auditeurs distingués, dont Fontenelle cite
quelques-uns : « Les Rohaut, les Bernier, les Auzout, les Régis, les
Tournefort

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