Bibliographie des principaux travaux de A. V. Čajanov  ; n°1 ; vol.7, pg 85-112
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Bibliographie des principaux travaux de A. V. Čajanov ; n°1 ; vol.7, pg 85-112

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Cahiers du monde russe et soviétique - Année 1966 - Volume 7 - Numéro 1 - Pages 85-112
28 pages

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Publié le 01 janvier 1966
Nombre de lectures 10
Langue Россию
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Extrait

Basile Kerblay
Bibliographie des principaux travaux de A. V. Čajanov
In: Cahiers du monde russe et soviétique. Vol. 7 N°1. Janvier-Mars 1996. pp. 85-112.
Citer ce document / Cite this document :
Kerblay Basile. Bibliographie des principaux travaux de A. V. Čajanov. In: Cahiers du monde russe et soviétique. Vol. 7 N°1.
Janvier-Mars 1996. pp. 85-112.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/cmr_0008-0160_1966_num_7_1_1656BIBLIOGRAPHIE
BIBLIOGRAPHIE DES PRINCIPAUX TRAVAUX
DE A. V. ČAJANOV
INTRODUCTION
L'étude parue dans le volume V, n° 4 des Cahiers du Monde russe et soviétique
(octobre-décembre 1964) : 411-460, a déjà attiré l'attention sur la place occupée
par l'économiste Alexandre Vassilevič Čajanov dans l'évolution de la pensée
agraire en Russie au début de ce siècle. La bibliographie des principales œuvres
de Čajanov, qui constitue le complément logique de cet article, permet de faire
ressortir toute l'envergure de la personnalité intellectuelle de l'auteur ainsi
que la genèse de ses théories.
A. V. Čajanov n'était pas seulement un spécialiste d'économie rurale ; comme
la plupart des intellectuels russes de sa génération, il était aussi un humaniste.
Ceci nous a conduit à établir une distinction dans cette œuvre entre les livres
ou études consacrés aux questions agraires au sens le plus large du terme et
les ouvrages de caractère littéraire que nous avons regroupés séparément. Sous
son nom, et le plus souvent encore sous divers pseudonymes, Cajanov publie
divers essais qui touchent à la philosophie politique, à l'art dramatique, à l'his
toire de l'art. Cet économètre rigoureux ne craint pas de s'aventurer à l'occasion
sur les sentiers de ce que nous appelons aujourd'hui la science fiction. L'opuscule
publié sous le titre Voyage de mon frère Alexis au pays de l'utopie paysanne n'est
pas le moins curieux de ces récits d'anticipation paru en 1920 où se dessine
l'image de la Russie de 1984, en même temps que le profil humain, si complexe,
de notre auteur.
Čajanov est né en 1888, il préside de 1919 à 1930 l'Institut d'économie rurale
de l'Académie agricole de Petrovskoe Razumovskoe jusqu'à son arrestation
en 1931, victime d'une épuration de la période stalinienne. Son activité intellec
tuelle se place donc à une époque particulièrement tourmentée de l'histoire de
la paysannerie russe et soviétique qui va de la réforme de Stolypine à la collec
tivisation. Issu de l'administration des zemstva, Čajanov incarne en lui une
longue tradition d'aspirations socialisantes, fortement teintées de populisme, et
une solide expérience de conseiller des techniques agricoles et coopératives
acquise au contact de la vie des campagnes russes. Mais ce connaisseur averti
de l'économie agraire de son pays est toujours resté d'une curiosité passionnée
quant à l'évolution de l'agriculture occidentale. Les premières études signalées
dans cette bibliographie révèlent son intérêt pour les expériences belges, fran
çaises, italiennes, suisses, etc. Tout au long de sa vie il ne cessera d'analyser
les principaux ouvrages paraissant à l'Ouest sur l'économie rurale et de corres- 86 BASILE KERBLAY
pondre avec de très nombreux instituts spécialisés de l'étranger où il a effectué
des séjours répétés. Certains de ses ouvrages ont été d'ailleurs traduits et
commentés en dehors de l'U.R.S.S.
La pensée agraire de Čaj ano v est une synthèse originale des deux courants :
russe et occidental. Les progrès apportés par les méthodes de comptabilité
agricole, du type de celles mises au point en Suisse par E. Laur, la vogue du
calcul marginal, les systèmes d'organisation du crédit et du commerce coopér
atifs en Europe occidentale ne pouvaient manquer de solliciter la curiosité
des jeunes économistes et agronomes russes soucieux de moderniser l'économie
paysanne traditionnelle. Mais au moment de tenter la transposition de ces
innovations « organisationnelles », Čajanov découvre les spécificités de cette
agriculture traditionnelle lorsqu'elle se fonde, comme en Russie dans la très
grande majorité des cas, sur le seul travail des membres de la famille paysanne.
Selon lui, les motivations et les concepts (notamment les notions de salaire,
profit, rente, etc.) de l'économie capitaliste — à plus forte raison les théories
de l'école marginaliste autrichienne — s'avèrent inapplicables à l'économie
paysanne en Russie. Čajanov pousse même l'argument plus loin et n'hésite
pas à considérer l'organisation de l'économie paysanne comme un type sui
generis au même titre que l'économie féodale ou que l'économie capitaliste ;
elle serait mieux adaptée que cette dernière pour susciter l'intensification
du travail agricole. Au lieu de préconiser, comme les marxistes, une intégration
horizontale des exploitations agricoles sur le modèle des grandes entreprises
industrielles, notre auteur voudrait donner toutes ses chances à l'intégration
verticale des petites exploitations familiales dans une structure coopérative.
On perçoit, par ce qui précède, le caractère hétérodoxe des positions de
Čajanov pour toute l'école marxiste soviétique qui, depuis l'ouvrage de Lénine
sur Le développement du capitalisme en Russie (1899), avait tendance à considérer
l'agriculture traditionnelle comme une simple phase de transition. Les contro
verses que Čajanov a suscitées ne proviennent pas seulement des marxistes,
mais aussi de certains économistes occidentaux comme Alfred Weber. Notre
auteur a donc été dans l'obligation de remettre sans cesse ses ouvrages sur le
chantier pour préciser sa pensée, répondre à ses adversaires, nuancer ses théories.
Cette remise en question permanente nous a valu un nombre important de
rééditions de ses principaux ouvrages souvent sous le titre original, quelquefois
sous un titre remanié. L'abréviation cf. attire l'attention du lecteur sur les
éditions ultérieures ou antérieures d'un même texte.
En adoptant pour la présente bibliographie un ordre chronologique nous
avons voulu faciliter l'étude de l'élaboration des théories de Čajanov mais aussi
souligner leurs rapports avec la période historique assez exceptionnelle dans
laquelle elles se situent : les premières expériences coopératives, la première
guerre mondiale, la Révolution, la NEP, les débuts de la collectivisation servent
de toile de fond à cette œuvre particulièrement féconde et prématurément
interrompue.
La bibliographie ci-dessous ne prétend pas constituer une liste complète
et définitive. Nous pensons n'avoir omis aucun livre ou brochure de A. V. Caja-
nov, mais en revanche en ce qui concerne les articles de revues ou de journaux
c'est, volontairement, que seuls les plus importants ont été retenus de crainte
que la multiplicité et la dispersion des arbres ne viennent à masquer les contours
de la forêt. Une bibliographie complète des articles de revue et des journaux
devrait constituer une étape ultérieure de nos recherches sur Čajanov.
Les études de Čajanov ont été groupées sous trois rubriques : « Études éc
onomiques », « Ouvrages divers », « Ouvrages parus sous la direction de Čajanov
ou préfacés par lui ». Certains travaux dont l'existence nous est connue par des
références directes dans les ouvrages à notre disposition n'ont pu être localisés PRINCIPAUX TRAVAUX DE A. V. ČAJANOV 87
dans les bibliothèques indiquées ci-dessous ; ils ont été cependant inclus dans
la liste — sous toute réserve — avec un astérisque.
Nous n'avons indiqué que l'inventaire des collections dans les principales
bibliothèques. Notre choix s'est porté pour des raisons pratiques sur celles qui
sont les plus couramment fréquentées par les chercheurs ; il va sans dire que
ce choix n'implique aucune intention discriminatoire à l'égard des bibliothèques
qui n'ont pas été mentionnées. Signalons aussi que, pour mettre à la portée du
plus grand nombre de chercheurs les principales œuvres de Čajanov qui ne sont
pas toujours disponibles dans toutes les bibliothèques, la maison d'é

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