Chronique financement : Vers la contestabilité des marchés bancaires ? - article ; n°1 ; vol.58, pg 107-120
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Description

Revue d'économie industrielle - Année 1991 - Volume 58 - Numéro 1 - Pages 107-120
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1991
Nombre de lectures 43
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Patrice Geoffron
Chronique financement : Vers la contestabilité des marchés
bancaires ?
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 58, n°1. 4e trimestre 1991. pp. 107-120.
Citer ce document / Cite this document :
Geoffron Patrice. Chronique financement : Vers la contestabilité des marchés bancaires ?. In: Revue d'économie industrielle.
Vol. 58, n°1. 4e trimestre 1991. pp. 107-120.
doi : 10.3406/rei.1991.1393
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_1991_num_58_1_1393financement Patrice geoffron Chronique
VERS LA CONTESTABILITÉ
DES MARCHÉS BANCAIRES ?
Souvent issue des soubresauts financiers du début des années 30, la réglement
ation drastique des activités bancaires s'est imposée au sein des économies
occidentales pendant cinquante ans avec, comme conséquences, l'édification de
barrières à l'entrée « techniques » (limitation de la concurrence émanant des acteurs
financiers non bancaires) ou géographiques et de barrières à la mobilité (segment
ation des activités de dépôts et d'affaires). Cet agencement s'est érodé progress
ivement à partir du début des années 80 sous l'action conjuguée des innovations
et déréglementations financières, aussi bien aux États-Unis qu'en Europe, jusqu'à
engendrer un cadre concurrentiel nouveau.
L'interrogation qui structurera cette chronique est la suivante : la mutation d'une
sphère financière stabilisée par la réglementation en une sphère instable génère-t-
elle des marchés bancaires contestables et :
— autour de quels acteurs, mus selon quelles stratégies, s'articule cette nouv
elle configuration concurrentielle ?
— quels types de risques spécifiques sont induits ?
— les évolutions en cours aux États-Unis et en Europe s'énoncent-elles dans
des termes voisins ou distants ?
Le premier objectif sera de caractériser le concept de contestabilité en matière
de services financiers et de revenir sur les travaux attachés à cette question pour
en suggérer une acception élargie (1). Nous décomposerons alors les évolutions
américaine et européenne dans l'optique d'identifier les facteurs qui promeuvent
des comportements de contestabilité ou les entravent (2). L'ensemble de ces ques
tions sont inscrites dans l'actualité après l'entrée en vigueur de la liberté de circu
lation des capitaux au sein de la CEE en juillet 1990, celle attendue des prestation
de services et avec les discussions relatives à la réforme financière américaine à
l'ordre du jour des débats du Congrès américain de 1991.
1. LE CONCEPT DE CONTESTABILITÉ APPLIQUÉ AUX MARCHÉS
BANCAIRES
1.1. Rappels sur la contestabilité
Procédons en préambule à quelques rappels succincts. Selon la théorie des mar
chés contestables, des comportements conformes à ceux en vigueur dans un cadre de
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 58, 4e trimestre 1991 107 concurrence parfaite peuvent prévaloir en raison de la pression des insiders potent
iels en plus de celle des producteurs en place. La contestabilité admet ainsi des
configurations non recevables par la CPP (économies d'échelle et petit nombre
de firmes sur le marché) et gagne en opérationnalité en termes de politique
économique.
La contestabilité s'impose, schématiquement, dès lors que les libres entrée et
sortie sont assurées sur le marché. La condition de libre sortie :
— suppose en fait qu'aucune perspective d'irrécupérabilité d'investissements
significatifs entrave les velléités de pénétration (sunk costs)...
— ... pour autoriser alors des mouvements fugitifs (hit and run) destinés à cap
ter des profits.
La contestabilité génère l'élimination des profits excessifs car tout profit supé
rieur au rendement concurrentiel constitue un appel pour les entrants potentiels.
La faculté de sortie sans coût leur ouvre la possibilité de procéder à une incursion
sur le marché même si les excès sont de nature transitoire. Y,' élimination des gas
pillages est expliquée dans des termes identiques : si une entreprise produit de
manière inefficace (mauvaise allocation des facteurs, inefficience-X ou retard tech
nologique), un entrant dégagera des coûts inférieurs. Cette absence d' inefficience
conduit par ailleurs à déterminer la configuration optimale de l'ensemble d'une
branche. L' élimination des pratiques de prix artificiellement bas provient de
l'impossibilité de compenser les pertes liées à cette stratégie par des prix ultérieurs
surélevés. Cette propriété permet d'admettre des agencements monopolistiques ou
oligopolistiques dotés de comportements concurrentiels. Notons que les prix de
prédations basés sur des subventions croisées sont également exclus. In fine, la
contestabilité offre Y assurance d'un régime de prix optimal.
1.2. Les analyses et mesures de la contestabilité des marchés de services financiers
Les études consacrées à la concurrence sur les marchés de services
qui raisonnent explicitement en termes de contestabilité sont peu nombreuses. Ce
constat n'est certes pas spécifique. Baumol & Lee [1991] admettent que dix années
d'applications des préceptes de contestabilité n'ont pas suscité un stock fourni
d'analyses empiriques convaincantes. Les études disponibles dans le domaine finan
cier ne se distinguent pas en l'espèce, mais recèlent néanmoins certains indices.
Un premier groupe de travaux empiriques utilisent les méthodes d'analyse de
fonctions de coût prônées par Baumol, Panzar & Willig [1982]. Leurs résultats,
présentés dans la nouvelle édition de Contestable Markets and the Theory of
Industry Structure [1988 pp. 494 et s.], en comportant peu de convergences, sug
gèrent que les segments du marché des services financiers renvoient à un éventail
large de fonctions de coûts qui prédisposent diversement à l'avènement de com
portements de contestabilité.
Murray & White [1983] identifient des économies d'envergure significatives entre
les activités de prêts hypothécaires et à la consommation, mais leur absence
les de et d'investissement. Sur la base des mêmes catégories de pro
duits, Mester [1985] met en lumière des rendements d'échelle constants et, ainsi,
108 REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 58, 4e trimestre 1991 l'existence d'avantages liés au volume des actifs détenus, de même que l'absence
d'économies d'envergure. Kellner & Mathewson [1983] procèdent à une analyse du
secteur de l'assurance-vie. Ils excluent l'hypothèse d'économie d'échelle pour la firme
moyenne, mais identifient des lignes de produits génératrices d'effets d'envergure.
Gilligan & Smirlock [1984], en recourant aux données de la Réserve Fédérale sur
un large échantillon de banques, démontrent au contraire l'existence d'importantes
économies d'envergure et d'économies d'échelle décroissantes avec la taille.
Pour Métais [1990a], si de nombreuses études ont indiqué de faibles économies
dans un intervalle important de firmes financières, les banquiers affirment plus
fréquemment aujourd'hui que la recherche d'économies d'échelle et d'une capac
ité de production de masse à bas coûts motive leurs stratégies de
fusion/acquisition.
En marge de ces études empiriques s'est développé un questionnement plus analy
tique sur les caractéristiques concurrentielles des marchés de services financiers. Artus
& De Boissieu [1988] considèrent que sur ces la condition de libre entrée
est aujourd'hui largement réalisée et que différentes sortes de firmes non financiè
res ont pu pénétrer avec des coûts inférieurs à ceux des opérateurs bancaires. Mais,
en revanche, la question des de sortie est encore largement indéterminée faute
de mesures appropriées. Selon eux, néanmoins, ces coûts, sans être jamais nuls,
sont en général suffisamment bas pour ne pas inhiber les stratégies d'entrée.
Métais défend la même thèse : « II semble en particulier qu'à la suite de la déré
glementation de ces nouvelles conditions technologiques de la pr

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