Compagnie et consulat : lois germaniques et emploi des travailleurs sur les plantations de Samoa, 1864-1914 - article ; n°2 ; vol.91, pg 115-134
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Compagnie et consulat : lois germaniques et emploi des travailleurs sur les plantations de Samoa, 1864-1914 - article ; n°2 ; vol.91, pg 115-134

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Description

Journal de la Société des océanistes - Année 1990 - Volume 91 - Numéro 2 - Pages 115-134
Summary.
Compagnie et Consulat.
Plantation development in Samoa until the outbreak of the First World War was overwhelmingly dominated by the Hamburg firm of J. C. Godeffroy & Sohn and their commercial successor, the DHPG. Far from being a triumph of free enterprise capitalism, the company's Samoan plantations were only successful because the directors in Berlin and the managers on-the-spot so assiduously and successfully courted state support. During the 1860s and 1870s the local company manager doubled as the German consul, and operated in the absence of any regulations covering the imported labour force. Even when protective legislation was introduced between 1882 and 1884 the material conditions of labourers on the DHPG's plantations deteriorated. Since the DHPG plantations constituted Germany's sole political claim to Samoa, a succession of German consuls (by now a post for a career diplomat) functioned as the official arm of the firm and they worked to ensure its survival in the face of critical labour shortages and severe profitability constraints. Consular co-operation involved easing the company's labour crisis, minimising its labour costs and by endorsing a system of harsh discipline, and was reinforced by the company directors lobbying their political and personal contacts in the Colonial Department of the Foreign Office, and sometimes even the Chancellor himself. Even after the hoisting of the German flag over the western islands of Samoa in 1900, official policy continued in the DHPG's favour. Annexation was followed by an influx of smaller cacao and rubber plantation companies and individual planters who languished while the DHPG prospered in the circumstances of privileged access to New Guinea labour. Other planters had to employ expensive Chinese labour, and they attributed their problems to Governor Wilhelm Soif s partiality towards the DHPG. But Solf survived their attacks and the status quo continued, in part because he was supported the company which dominated German Samoa and which wielded most influence in Berlin, the DHPG. The paper concludes by suggesting that although the DHPG grew up under the shelter of massive state and government support and was harsh in its treatment of labourers, parallels are to be found in the British Pacific. Depending on wider political and economic circumstances, the British labour trade could display all the abuses of its German counterpart.
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1990
Nombre de lectures 31
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Stewart Firth
Doug Munro
Compagnie et consulat : lois germaniques et emploi des
travailleurs sur les plantations de Samoa, 1864-1914
In: Journal de la Société des océanistes. 91, 1990-2. pp. 115-134.
Citer ce document / Cite this document :
Firth Stewart, Munro Doug. Compagnie et consulat : lois germaniques et emploi des travailleurs sur les plantations de Samoa,
1864-1914. In: Journal de la Société des océanistes. 91, 1990-2. pp. 115-134.
doi : 10.3406/jso.1990.2881
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jso_0300-953X_1990_num_91_2_2881Abstract
Summary.
Compagnie et Consulat.
Plantation development in Samoa until the outbreak of the First World War was overwhelmingly
dominated by the Hamburg firm of J. C. Godeffroy & Sohn and their commercial successor, the DHPG.
Far from being a triumph of free enterprise capitalism, the company's Samoan plantations were only
successful because the directors in Berlin and the managers on-the-spot so assiduously and
successfully courted state support. During the 1860s and 1870s the local company manager doubled as
the German consul, and operated in the absence of any regulations covering the imported labour force.
Even when protective legislation was introduced between 1882 and 1884 the material conditions of
labourers on the DHPG's plantations deteriorated. Since the DHPG plantations constituted Germany's
sole political claim to Samoa, a succession of German consuls (by now a post for a career diplomat)
functioned as the official arm of the firm and they worked to ensure its survival in the face of critical
labour shortages and severe profitability constraints. Consular co-operation involved easing the
company's labour crisis, minimising its labour costs and by endorsing a system of harsh discipline, and
was reinforced by the company directors lobbying their political and personal contacts in the Colonial
Department of the Foreign Office, and sometimes even the Chancellor himself. Even after the hoisting
of the German flag over the western islands of Samoa in 1900, official policy continued in the DHPG's
favour. Annexation was followed by an influx of smaller cacao and rubber plantation companies and
individual planters who languished while the DHPG prospered in the circumstances of privileged access
to New Guinea labour. Other planters had to employ expensive Chinese labour, and they attributed their
problems to Governor Wilhelm Soif s partiality towards the DHPG. But Solf survived their attacks and
the status quo continued, in part because he was supported the company which dominated German
Samoa and which wielded most influence in Berlin, the DHPG. The paper concludes by suggesting that
although the DHPG grew up under the shelter of massive state and government support and was harsh
in its treatment of labourers, parallels are to be found in the British Pacific. Depending on wider political
and economic circumstances, the British labour trade could display all the abuses of its German
counterpart.Compagnie et Consulat : Lois germaniques
et emploi des travailleurs sur les plantations
de Samoa, 1864-1914*
par
Stewart FIRTH et Doug MUNRO **
Plantagen Gesellschaft der Sûdsee-Inseln ou Plusieurs îles du Pacifique — notamment les
DHPG après 1879). plus vastes archipels d'origine volcanique —
Les Godeffroy établirent en 1857 une agence ont des sols, un climat et une topographie
à Apia — le principal port de Samoa. Aux favorables aux cultures tropicales. L'implantat
ressources modestes du groupe Samoan, la ion d'une structure agricole, commerciale à
nouvelle compagnie d'Hambourg apportait les grande échelle dans la région, a commencé dès d'une compagnie maritime repré1835, avec l'introduction de l'industrie sucrière
sentée par une flotte de 27 vaisseaux et des à Hawaii '. Mais le système de plantation
comptoirs en Californie, au Chili, en Australie, intensive s'est seulement généralisé dans les
aux Indes et en Extrême-Orient. Grâce à cette années 1 860, la guerre civile américaine pertur
infrastructure, la branche Godeffroy de Samoa bant l'industrie textile de la Grande-Bretagne
établit un réseau d'échanges commerciaux et et de l'Europe ; en conséquence, les plantations
graduellement prit une part dominante dans de coton se sont rapidement développées dans
le commerce du coprah entre les archipels des lieux aussi lointains que Samoa, Fidji,
samoans. Les Godeffroy devinrent également Tahiti, Hawaii et le Queensland. Le coton
planteurs : ils achetèrent des terres et étan'était donc qu'une culture transitoire qui n'a
blirent des plantations. Dès 1868, la Compagprospéré qu'environ une décennie, selon les
nie possédait 2 500 acres de terre 3. Vers 1 860, régions, avant de s'effondrer. Les cultures du
sucre, du coprah ou une combinaison des deux l'agriculture de plantation connut un dévelop
— toujours selon les régions — apparaissent pement extraordinaire à Samoa : avec les prix
élevés du coton coïncidait une abondance de ensuite en tant qu'industries principales. La
structure de mise en place des plantations varie la main-d'œuvre samoane, laquelle avait été
réduite à travailler pour les Godeffroy et aussi d'un lieu à l'autre : dans le Queensland,
d'autres planteurs par une longue sécheresse, les vastes plantations sont remplacées par des
des ouragans et le fléau des insectes qui avaient métayers regroupés autour d'une coopérative ;
ravagé leurs parcelles. Mais dès le retour de quant à l'industrie sucrière de Fidji, elle
saisons plus clémentes, à la fin de la décennie, devient le monopole de la Compagnie Colon
iale de Raffinerie du Sucre2. De même, très peu de Samoans voulurent encore ramass
er le coton et les Godeffroy demeurèrent les l'économie des plantations de Samoa est
seuls entrepreneurs avec suffisamment de capidominée par un seul conglomérat, la Compag
nie de Commerce et de Navigation de Hamb taux pour entretenir de grandes plantations4.
Avec des terres disponibles et des capitaux ourg dirigée par J. C. Godeffroy & fils
(laquelle deviendra la Deutsche Handels- und assurés, les Godeffroy eurent à faire face à des
* ** Traduction Université de l'anglais Macquarie par à Marie Sydney Cowman. et université de Bond en Gold Coast, Queensland.
1. Takaki 1983 : 3-21.
2. Moore 1985 : 109-20, 198-99; Moynagh 1981.
3. Schmack 1938 : 145.
4. Gilson 1970 : 254-59 ; Meleisea 1987 : 33-37. SOCIÉTÉ DES OCÉANISTES 116
difficultés renouvelées pour obtenir de la main- qu'à sa disparition en 1888 9. Hormis ceux-ci,
d'œuvre. La principale barrière à l'agriculture les travailleurs des Iles du Pacifique à Samoa
de plantation à Samoa était la répugnance des ont exclusivement travaillé pour les établiss
Samoans au travail, si ce n'était pour des ements Godeffroy/DHPG, ce qui plaçait la
salaires élevés, et une période de temps réduite, compagnie d'Hamburg comme le plus grand
et leur nombre n'était jamais suffisant. Les employeur par contrat en Polynésie Centrale.
Godeffroy ont fait face au problème en s'enga- Le problème du commerce du travail samoan
geant dans le commerce de la main-d'œuvre, gagna de l'importance parce que seule l'exi
déjà chose commune dans le Pacifique. Des stence de la DHPG permettait à l'Allemagne de
milliers de recrues étaient allées en Nouvelle- revendiquer Samoa : ainsi l'incessant com
merce du travail établi par la compagnie devint Calédonie dès 1860 ; plus de 2 600 travailleurs,
principalement des Malais, allèrent travailler un sujet perpétuel de disputes internationales
entre l'Allemagne, l'Angleterre et les États- sur les plantations du Queensland ; les pre
mières parmi des milliers de recrues arrivaient Unis qui se concentraient sur Samoa. Ces
à Fidji en 1864 ; entre 1865 et 1869 à peu près disputes culminèrent avec la répartition et
1 000 natifs des Iles Carolines montaient vers le l'annexion des Iles Samoa, en 1899-1900, l'All
Nord jusqu'aux Iles Mariannes pour travailler emagne recevant les îles à l'ouest de l'archipel
dans les plantations de coprah 5. Le pre où étaient sis les plantations et intérêts com
mier recrutement outre-mer réalisé par les merciaux de la DHPG10.
Godeffroy pour leurs plantations samoanes Les activités d'emploi et de recrutement par
était composé de natifs des Iles Cook. Ceux-ci la compagnie étaient enrobées de mystère, ou
furent transportés par les vaisseaux de la du moins le semblait-il, pour les observateurs
compagnie (de Hambourg) en 1864. Entre 1865 extérieurs. D'après le consul britannique à
et 1 866, d'autres natifs des Iles Cook arrivèrent Samoa, en 1879, &#

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