Contribution à la théorie de la rente pétrolière - article ; n°1 ; vol.9, pg 117-144
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Description

Revue d'économie industrielle - Année 1979 - Volume 9 - Numéro 1 - Pages 117-144
L'introduction récente du concept de rente pétrolière a permis de produire une connaissance plus exacte de l'industrie pétrolière internationale. Mais l'analyse théorique de la rente présente généralement quelques faiblesses et celles-ci débouchent sur des lacunes et difficultés insurmontables .
La rente pétrolière totale ne comporte pas de rentes de monopole et n'est qu'une somme de rentes différentielles dont la hauteur maximale est présentement fixée par le prix de reproduction du charbon américain.
Cette rente dont l'existence est largement indépendante du jeu des acteurs, impose la cartellisation du secteur. De ce point de vue, le surprofit a fait le cartel, mais le cartel n'a pas fait le surprofit. Les Etats consommateurs participent au partage de la rente totale dont ils captent une part très importante.
Ce qu'on appelle crise de l'énergie n'est, pour le moment, qu'un grave problème de redéfinition du partage de la rente pétrolière totale.
The newly introduced notion of oil rent has led to a more accurate understanding of the international oil industry. But the theory of rent isn't always analyzed correctly which brings about insuperable difficulties.
The total oil rent doesn't include any monopoly rents, it is but a sum of differential rents whose maximum level is fixed by the reproduction price of U.S. coal.
That rent whose existence is mostly independent of the agents involved entails the cartellization of the sector. Seen from that angle, excess profits made the cartel and not the other way round. The consumer States share in the total rent: they collect a significant part of it.
What is called the energy crisis is, for the time being, but a serious problem of redistribution of the total oil rent.
28 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1979
Nombre de lectures 51
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Jean-Claude Werrebrouck
Contribution à la théorie de la rente pétrolière
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 9. 3e trimestre 1979. pp. 117-144.
Résumé
L'introduction récente du concept de rente pétrolière a permis de produire une connaissance plus exacte de l'industrie pétrolière
internationale. Mais l'analyse théorique de la rente présente généralement quelques faiblesses et celles-ci débouchent sur des
lacunes et difficultés insurmontables .
La rente pétrolière totale ne comporte pas de rentes de monopole et n'est qu'une somme de rentes différentielles dont la hauteur
maximale est présentement fixée par le prix de reproduction du charbon américain.
Cette rente dont l'existence est largement indépendante du jeu des acteurs, impose la cartellisation du secteur. De ce point de
vue, le surprofit a fait le cartel, mais le cartel n'a pas fait le surprofit. Les Etats consommateurs participent au partage de la rente
totale dont ils captent une part très importante.
Ce qu'on appelle "crise de l'énergie" n'est, pour le moment, qu'un grave problème de redéfinition du partage de la rente pétrolière
totale.
Abstract
The newly introduced notion of oil rent has led to a more accurate understanding of the international oil industry. But the theory of
rent isn't always analyzed correctly which brings about insuperable difficulties.
The total oil rent doesn't include any monopoly rents, it is but a sum of differential rents whose maximum level is fixed by the
reproduction price of U.S. coal.
That rent whose existence is mostly independent of the agents involved entails the cartellization of the sector. Seen from that
angle, excess profits made the cartel and not the other way round. The consumer States share in the total rent: they collect a
significant part of it.
What is called "the energy crisis" is, for the time being, but a serious problem of redistribution of the total oil rent.
Citer ce document / Cite this document :
Werrebrouck Jean-Claude. Contribution à la théorie de la rente pétrolière. In: Revue d'économie industrielle. Vol. 9. 3e trimestre
1979. pp. 117-144.
doi : 10.3406/rei.1979.1945
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_1979_num_9_1_1945Contribution à la théorie de la
rente pétrolière
par Jean-Claude WERREBROUCK
Professeur Agrégé en Sciences Sociales à l'Université de Lille II
II a fallu attendre le début de la présente décennie pour voir
apparaître en France de nouvelles analyses en matière d'économie pétro
lière. Il est à noter que ces développements théoriques récents sont le
fait de deux auteurs, Jean-Marie Chevalier (1) et à sa suite, Jean-
Pierre Angelier (2). Ceux-ci ont eu le grand mérite d'avoir ancré l'éco
nomie du pétrole sur le concept de surplus ou plus précisément de rente.
Nous voudrions montrer dans l'étude qui suit que, certes la
notion de rente est la seule susceptible de nous représenter correcte
ment le fonctionnement de l'industrie pétrolière, mais que toutefois la
théorie de la rente envisagée par Chevalier et Angelier est mal assise
en ce sens que la rente pétrolière ne peut être définie dans le cadre
étroit de l'activité pétrolière, qu'à l'inverse elle doit s'inscrire
dans un cercle plus vaste, à savoir ce que nous appellerons le "secteur
de l'énergie", en général. Ceci nous amènera à établir que la rente
pétrolière n'est pas une somme de rentes différentielles et de monopole
(section I) , mais qu'elle n'est, au contraire, qu'une somme de rentes
différentielles seulement (section II).
(1) Cf. essentiellement son ouvrage : "Le. nouvdl. tnjíu p&tKo¿Á.e,fi"
Calmann-Lévy , 1973, et un article paru dans la Revue algérienne
de décembre 1973 " I ntKodutt-ion thé.osi¿que. à. V iconomZz du p&tfiot<¿" .
Une autre version de cet a été publiée dans la Revue d'E
conomie Politique dans un numéro spécial de mars-avril 1975.
(2) Cf. son ouvrage publié par le CNRS en 1976 : "La n&ntz p(LtKot¿(L>i<¿"
— 117 — — — REVUE D'ECONOMIE INDUSTRIELLE
SECTION I - LA NATURE DE LA RENTE PETROLIERE DANS LES ANALYSES DE
CHEVALIER ET D'ANGELIER : SON INTERET ET SES LIMITES
L'activité pétrolière procure à ses bénéficiaires apparents
(compagnies, Etats producteurs, Etats consommateurs) des revenus énor
mes. Ces revenus proviennent de ce qu'on appelle "surplus pétrolier"
ou "rente pétrolière" et ont historiquement connu une évolution quant
à leur montant unitaire total et quant à leur répartition entre les
trois bénéficiaires. De ce point de vue, une théorie correcte de la
rente ou du surplus pétrolier doit nous permettre d'expliquer l'évolu
tion historique des revenus pétroliers, leur montant global et les mo
difications de leur répartition. Cela signifie en seconde lecture
qu'une telle théorie doit rendre compte de façon cohérente des "événe
ments, qui scandent la vie de cette activité, y compris et surtout
bien sûr l'événement appelé "crise de l'énergie", crise évoquée à pro
pos d'une éventuelle raréfaction des gisements de pétrole.
Cette volonté de rendre compte de l'histoire du pétrole en
des termes non journalistiques constitue l'apport de Jean-Marie
Chevalier et de Jean-Pierre Angelier.
Par. 1 - L'analyse du surplus pétrolier chez Chevalier et Angelier
Chevalier définit le surplus pétrolier "comme la différence
entre le prix de valorisation d'une tonne de brut, vendue aux consom
mateurs sous forme de produits raffinés, et le coût moyen total suppor
té pour extraire, transporter, raffiner et distribuer cette même tonne
de brut" (1). Le coût moyen total devant inclure outre le coût habituel,
le taux de profit moyen.
Le surplus pétrolier est par ailleurs appréhendé du point de
vue de la théorie marxienne de la valeur et si les développements de
Chevalier en la matière ne sont pas très abondants, ceux d 'Angelier le
sont davantage.
Pour ce dernier, la valeur d'un brut est bien évidemment la
quantité de travail nécessaire à sa production. Tous les bruts ne sont
pas produits dans les mêmes conditions, d'où, par exemple, une diffé
rence considérable de valeur entre un brut nord-américain et un brut
du Koweit. Cette différence se révèle du reste dans les coûts de pro
duction.
Mais le pétrole n'est pas payé a sa valeur, car - même si
l'on raisonne en situation de concurrence - de toute évidence la compo
sition organique du capital de l'industrie pétrolière est plus élevée
que la moyenne. D'où, si l'on respecte les schémas marxiens, il faut en
déduire que le prix de production ou plus exactement de reproduction
du pétrole permet de réaliser une valeur supérieure à la valeur sociale
de ces produits, donc a la quantité de travail socialement nécessaire
à leur production.
(1) Cf. article déjà cité, page 332.
— 118 — — — REVUE D'ECONOMIE INDUSTRIELLE
Ce prix de reproduction des produits pétroliers est tout théo
rique et le de marché se situe très au-delà des coûts et du profit
moyen. Par exemple, au 5.5.1979, si le prix de reprise en raffinerie du
supercarburant en France est de 71,07 F l'hectolitre, son prix de vente
à la pompe est de 284 F l'hectolitre en zone A (1). Or, les 71,07 F ne
représentent pas que les coûts et le profit moyen puisqu'ils incorporent
déjà les énormes redevances payées aux pays producteurs. Ils représen
tent donc plus que le prix de production et la différence entre prix de
marché et prix de reproduction semble colossale.
Cette différence entre prix de marché et prix de production
doit, selon Angelier, s'expliquer à partir des théories marxiennes de
la rente, notamment des rentes différentielles et surtout de monopole.
L'ensemble de ces rentes doit être très largement considéré
comme résultant du comportement du capital pétrolier (2) .
Et ce serait tel que cette industrie a réussi à
imposer durablement un prix de reproduction, très supérieur au prix de
reproduction socialement nécessaire.
La rente pétrolière serait donc le fru

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