Épisodes de l invasion anglaise. La guerre de partisans dans la Haute-Normandie, 1424-1429 (suite). - article ; n°1 ; vol.56, pg 433-508
77 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Épisodes de l'invasion anglaise. La guerre de partisans dans la Haute-Normandie, 1424-1429 (suite). - article ; n°1 ; vol.56, pg 433-508

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
77 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1895 - Volume 56 - Numéro 1 - Pages 433-508
76 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1895
Nombre de lectures 79
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

Germain Lefevre-Pontalis
Épisodes de l'invasion anglaise. La guerre de partisans dans la
Haute-Normandie, 1424-1429 (suite).
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1895, tome 56. pp. 433-508.
Citer ce document / Cite this document :
Lefevre-Pontalis Germain. Épisodes de l'invasion anglaise. La guerre de partisans dans la Haute-Normandie, 1424-1429 (suite).
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1895, tome 56. pp. 433-508.
doi : 10.3406/bec.1895.447823
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1895_num_56_1_447823ТТ. очи
EPISODES DE L'INVASION ANGLAISE.
LA GUERRE DE PARTISANS
DANS
LA HAUTE NORMANDIE
(1424-1429.)
[Suite !.)
<~ -Ъ -о
La prise d'armes de 1424.
Ce lien secret, cette pénétration occulte et persistante qui affi
lie les groupes d'insurgés en armes aux débris survivants des
forces régulières, trouve pour s'affirmer un milieu propice et sin
gulier, une remarquable et exceptionnelle condition d'expérience,
dans l'immense effort que le parti national se décide à risquer pour
l'ouverture de la grande campagne de 1424, autour de laquelle
viennent graviter tant d'impatiences de lutte, tant d'anxiétés,
tant d'espérances fiévreuses 2.
Le plan méthodique, la conception d'attaque qui s'organise et
prend forme, en ce printemps de 1424, derrière le fossé de la
Loire, dans la France française encore, prolonge de lointaines et
profondes répercussions jusque dans les contrées sur qui pèse le
plus lourdement l'oppression étrangère.
Le mouvement offensif, la poussée d'énergie qui se dessine
1. Voir le tome précédent, p. 259, et le tome LIV (1893), p. 475.
2. La plupart des documents inédits cités au cours de cette étude, comme
des deux précédentes, font partie des pièces justificatives de l'ouvrage destiné à
être ultérieurement publié.
4 895 . 29 434 LA GUERRE DE PARTISANS
alors fortement du côté français a pour soutien moral le succès
inespéré de la journée de la GraveÙe, remporté le 26 septembre
1423 sur l'armée anglaise du Maine1, et pour point d'appui
matériel l'occupation de la forteresse d'Ivry2, enlevée peu avant,
dans le cours d'août, par le Gascon3 Géraud de laPallière, intré
pide preneur déplaces, pour quil'«eschiellage» n'a pas desecrets4.
Vers le même temps, dans la nuit du 14 au 15 août, la ville
de Chartres a failli se laisser reprendre5. Entre minuit et une
heure, au moment de trouble que marque l'échange des senti
nelles, un coin du rempart, pour quelques instants, s'est trouvé
aux mains d'une bande française. Les hardis assaillants ont esca
ladé la muraille, tenu bon quelques minutes sur le chemin de
ronde. Mais, trahis par la fortune, l'alerte donnée à temps,
entourés d'ennemis surgis de toutes parts, ils ont dû disparaître,
sauter à bas des crêtes, laissant prisonniers vingt des leurs,
vingt victimes de choix, dont les têtes, en effet, sont tombées le
lendemain.
Cette surprise de Chartres, cette audacieuse et superbe attaque,
1. La bataille dite de la Gravelle ou de la Brossinière, gagnée le dimanche
26 septembre 1423 par Jean VIII d'Harcourt, comte d'Aumale, sur l'armée
anglaise, venant de lever le siège de Segré en Anjou et battant en retraite de
la basse Mayenne sur les marches de Normandie, par la route dont l'usage et
l'importance ont été signalés (ci-dessus, les Partisans et les lignes françaises).
L'action fut en réalité livrée sur les landes de la Bressinière (Léon Maître, Dic
tionnaire topographique du département de la Mayenne) ou la Brécinière,
lieu situé (Mayenne, hameau de la commune de Bourgon, canton de Loiron), à
deux lieues environ dans le nord de la place de la Gravelle (Mayenne, cant, de
Loiron), à la lisière même du Maine et de Bretagne, sur les chemins menant de
la Gravelle vers Montaudin, Mausson et les places de basse Normandie. Voir
le récit de Cousinot de Montreuil (Chron. de la Pucelle, ch. v, éd. V. de Viri-
ville, p. 214-219), suivi par J. Le Fizelier, dans son excellente étude sur la
journée de la Gravelle. (La Bataille de la Brossinière, dans Rev. hist, et arch,
du Maine, t. I, 1876, p. 28-42.)
2. Eure, cant, de Saint- André. (Voir ci-après, p. 441, n. 2.)
3. Chroň. de la Pucelle, éd. V. de Viriville, p. 222.
4. Sur les circonstances de la surprise d'Ivry, ultérieurement, Annexe.
5. Chartres, conquis au parti bourguignon dans l'automne de 1417, au moment
de la grande démonstration de Jean Sans-Peur vers la région de Paris, avait
passé sans secousse à la domination anglaise par le traité de Troyes en 1420. Dans
l'été de 1421, la ville avait été fortement assiégée et serrée de près par l'armée
du dauphin Charles, qui avait dû se retirer à l'approche de Henry V, lequel, la
ville débloquée, alla prendre Dreux. (H. de l'Épinois, Histoire de Chartres,
t. II, ch. xvi, p. 69-75.) DANS LA HAUTE NORMANDIE. 435
non plus d'un simple château fort, mais d'une grande ville fermée,
paraît n'avoir jamais connu de récit. En l'année où elle a lieu,
critique entre toutes, elle doit se replacer au rang qui lui revient.
Elle a droit d'inscription parmi les épisodes de ce temps les plus
dignes de mémoire1.
D'autres approches de Paris, vers cette époque encore, ont été
quelque temps menacées par l'occupation de Beaumont-sur-Oise.
Dès le mois de septembre au moins, Beaumont2, le point de
passage précieux de l'Oise, le seul entre l'Isle-Adam3 et Greil4,
avec son fort château, son curieux pont-forteresse disposé pour
recevoir les habitants en refuge5, a été enlevé par un parti fran
çais6. Coup réussi sans doute par quelque troupe sortie des coins
de la Champagne où se maintient encore la défense, du comté de
1. La seule chronique qui mentionne le fait est la chronique picarde ano
nyme, œuvre inédite en grande partie, connue sous le nom de Chronique des
Cordeliers. (Bibl. nat., ms. fr. 23018, fol. 445.) Le passage, qui fait tableau, est
à citer textuellement :
« En cel an (1423), le jour de la my-aoust, sur point de heure de mienuit
allant sur le jour, arrivèrent les Armignas à Chartres, et entre deux ghés com-
menchèrent à monter sur les murs pour prendre la ville, mais ils furent reca-
chiés telement qu'il ne y meffeirent riens. Et y en eubt xx prins, qui furent
decolez et escartelez parce qu'il confessèrent qu'il avoient tous conclud de
mettre à l'espée hommes et femmes et eniï'ans sans nulluy déporter. »
La mention des Armagnacs fait voir qu'il s'agit de réguliers et non de par
tisans. L'expression d'écartelés doit s'entendre d'un dépeçage après décapitation
et de l'exhibition de ces sinistres débris en lieu public, mesure qui accompag
nait si souvent alors les exécutions pour imputation de trahison.
2. Beaumont-sur-Oise, sur la rive gauche de l'Oise (Seine-et-Oise, cant, de
risle-Adam).
3. Le château de l'Isle-Adam, dans une des îles de l'Oise, avec ses ponts
(Seine-et-Oise, ch.-l. de cant., arr. de Pontoise).
4. Creil, dans une île et sur la rive gauche de l'Oise (Oise, ch.-l. de cant.,
arr. de Senlis).
5. Ce détail intéressant est donné par un document contemporain, en date
de 1427, qui décrit ainsi les défenses de Beaumont : « Et y avoit ung chastel
qui estait fait pour la garde du pont principalement et le passage qu'il fait
garder, et y a pont grant et spacieux pour recevoir les habitans en refuge. »
(Arch, nat., XU4794, fol. 244.)
6. Pris par les Bourguignons dans les premiers jours de septembre 1417,
repris peu après, le 30, par les Armagnacs (Religieux de Saint-Denis, éd. Bel-
laguet, t. VI, p. 112-114 et 136), redevenu Bourguignon à ce qu'il semble, à la
suite de la surprise de Paris en mai 1418 (Journal d'un Bourgeois de Paris,
éd. Tuetey, p. 167, la place franco-bourguignonne en mars 1420), le château de
Beaumont avait passé aux Anglais par l'eifet du traité de Troyes, en 1420. 436 LA GUERRE DE PARTISANS
Guise1 ou de l'enceinte naturelle du Tardenois2, comme, quelques
mois plus tard, s'exécuteront les surprises de Ham3 et de Com-
piègne4. Les nouveaux occupants de Beaumont, en rayonnant de
la tête de pont qu'ils possèdent, peuvent se répandre dans le B

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents