Essai sur les Monuments mégalithiques du département de 1 Aude - article ; n°9 ; vol.26, pg 436-454
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Essai sur les Monuments mégalithiques du département de 1'Aude - article ; n°9 ; vol.26, pg 436-454

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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1929 - Volume 26 - Numéro 9 - Pages 436-454
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1929
Nombre de lectures 56
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Germain Sicard
Essai sur les Monuments mégalithiques du département de
1'Aude
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1929, tome 26, N. 9. pp. 436-454.
Citer ce document / Cite this document :
Sicard Germain. Essai sur les Monuments mégalithiques du département de 1'Aude. In: Bulletin de la Société préhistorique
française. 1929, tome 26, N. 9. pp. 436-454.
doi : 10.3406/bspf.1929.12096
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1929_num_26_9_12096■
SOCIETĚ l'KÉlllSTOhlQUE FRANÇAISE
Essai sur les Monuments mégalithiques
du département de l'Aude
Germain SICARD (de Rivière, Aude)
Correspondant dU4 la Commission dis Monuments historiques
(Section îles Monuments préhistoriques).
PREMIÈRE PARTIE
Dolmens de F Aude.
1 <e (léparleinent de l'Aude est sans contredit un des moins riches
de la France, en l'ail tie monuments mégalithiques; cependant depuis
quelques années, un certain nombre ont été signalés et pourraient
être ajoutés à la trop maigre liste publiée jadis dans un inventaire
des monuments mégalithiques de France, par le Bulletin de la
Sociélé ď Anthropologie en 1880 (1).
Nous pouvons actuellement compter dans l'Aude l'existence de
o5 dolmens, de 22 menhirs et de Л cromlechs. La répartition peut
s'établir ainsi. Dolmens : arrondissement de Carcassonne. 20 ; de
Narbonne, 8; de Limoux, () ; de Castelnaudary, 1. Il est vraiment
surprenant que dans cette partie de l'Aude qui confine du côté nord
aux premières assises des Cévennes et dans sa partie sud aux premiers
contreforts des Pyrénées Ariégeoises, aucun de ces monuments
préhistoriques n'ait encore été signalé.
Cependant, dans cette région, il a été recueilli un assez grand
nombre d'objets datant de l'époque néolithique, contemporaine de
l'âge des dolmens cl menhirs.
Peut-cire, comme du reste dans beaucoup d'autres régions, est-ce
le manque de chercheurs qui laisse ignorer l'existence de ces monu
ments où l'insouciance et l'ignorance des habitants qui négligent de
les remarquer et de les signaler : il en est ainsi dans les montagnes
des Corbières, si peu connues encore par les préhistoriens, pays
arides, où les voies de communications ainsi que les moyens sont
des plus précaires, où les bons gîtes sont rares et où pourtant l'on
pourrait faire d'importantes découvertes (2).
Une exploration méthodique et complète du département de l'Aude
s'imposerait donc ah'n de rechercher et de faire connaître nombre de
flj Inventaire des Monuiiicn! s mégalithiques de France ; extr. du Unll. de la Soc.
ďiuitíir. Palis. .Vlasson. édit., iSSo.
2; M. et M"1'' ly.-\.\uliiri). instituteur?- à Camp-;, ont signalé récemment la pré
sence de plusieurs dolmens dans ieui1 reyion. 'Bull, de lu Suc. l'rck. Franc., Huit,
de la Suc. ,l'Et. scient, de l'Aude. SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 437
ses monuments mégalithiques encore ignorés. II est évident qu'un •
grand nombre d'eux ont été détruits et ont disparu pour des causes
diverses surtout aux époques, encore assez récentes, où Ton n atta
chait aucune importance à leur conservation.
La plupart du temps, les dolmens étaient considérés comme des
abris, des cabanes en ruines, et Ton en utilisait les matériaux, soit *
pour des constructions, soit surtout pour des ponceaux. De certains
même, il ne reste pas même le souvenir.
Pour les menhirs, monuments beaucoup plus simples, les traces et
la mémoire en sont restés néanmoins plus durables, et dans les lieux
où ils se dressaient, tes noms de Peyro dreîto, Peyro ficado, Peyro
Lébado (1) indiquent certainement que dans le tenement ainsi
dénommé existait un peulvan ou menhir, même s'il n'en reste plus
aucune trace.
Il ne faut pas oublier non plus que nombre de ces monolithes ont
été détruits systématiquement, souvent pour des questions religieuses,
car diverses superstitions s'attachaient à ces monuments dans cer
tains pays, et quelques auteurs prétendent même qu'ils étaient des
idoles auxquelles on allait rendre un véritable culte, et que l'on ne
pouvait supprimer que par la destruction de son objet, les témoi
gnages d'un culte ltyphallique.
Plusieurs de ces monuments n'ont été conservés que grâce à la
Croix dont on les a surmontés et qui ont de la sorte sanctifié le genre
■ de superstitions auxquelles ils donnaient lieu. C'est ainsi que dans
l'Aude nous avons le menhir de Rieux en Val qui porte à son sommet
cet emblème chrétien; celui de Bacon, près d'Alet, porte aussi à son
faîte une petite excavation qui a pu servir jadis pour le scellement
d'une croix (2).
Près de Bagnoles, un menhir assez considérable a été détruit il y
' une a quelques distillerie années que l'on et employé bâtissait comme tout près matériel et il en de est construction ainsi de beau* pour
coiip d'autres qui ne témoignent plus de leur existence passée que
par les noms qu'ils ont laissés aux tenements- sur lesquels ils s'ér
igeaient, ainsi que je l'ai dit plus haut'.
A Fournes, canton de Mas-Cabardès, on trouve, non loin l'un de
l'autre, deux mégalithes, l'un est sûrement un menhir couché au lieu
dit Peyregat (3), le second situé au tenement de Laferrière, au bord
d'une vaste excavation qu'il domine est une grosse masse de pierre
appuyée sur un support : est-ce un menhir ou un demi-dolmen? (4).
(1) Pierre droite, Pierre fichée, Pierre levée.
(2) Les Monumente mégalithiques, par de Paniagua. Paris, 1912 : Editions dee
Monuments d'histoire.
(3) Peyregat : amas de pierres.
(4) On a donné le nom de demi-dolmen à des tables reposant encore d'un coté,
•urunou plusieurs piliers et de l'autre sur le sol. (Le Préhistorique, Gabriel d
MoRTHXBT, p. 590). 438 SOCIÉTÉ PRÉBISTORTQDE FRANÇAISE
A Fontjoncouse, canton de Durban» il se trouve un mégalithe du
même genre signalé, la première fois par Tournai (1).
Un monument assez étrange, paraît-il, et qui, d'après la descrip
tion assez vague que j'ai lue, devrait être un cromlech, existerait
sur le territoire de la commune de Thézan, sur un plateau dit Barres
de Roques, près du domaine de Saint-Estève.
Je copie ici textuellement ce qui a rapport à cet objet, et que j'ai
trouvé dans un manuscrit de Mme de Lachapelle, ancienne proprié
taire de Saint-Estève, contenant le récit de diverses excursions dans
l'Aude : « En haut de la Barre de Roques, du côté de Pradines, on
remarque un amoncellement de grosses pierres disposées en cercle ;
ces pierres blanchâtres et rongées par les siècles ont l'air d'un vaste
ossuaire de géants ou d'animaux préhistoriques. » (sic). On ne sau
rait rien affirmer sans avoir été reconnaître sur place, ce que peut
être cet amoncellement de pierres qui a si vivement impressionné
l'auteur du manuscrit .
Les monuments mégalithiques de l'Aude, comme du reste tous
ceux du midi, différent beaucoup de ceux qui existent dans le
Bretagne et dans le Nord, et dont les proportions gigantesques ont si
vivement frappé la plupart de ceux qui les ont visités et étudiés. Ces
immenses pierres placées sur d'énormes supports d'aspect monum
ental, et abritant de vastes et sombres cavités ont fait créer mille
hypothèses sur leur origine et leur destination. Il est juste de dire
que dans les pays brumeux du Nord, le merveilleux a beaucoup plus
de crédit que dans le radieux midi où tous les Korigans, toutes les
fées, tous les fantômes, hôtes des brumes et de la nuit, s'évanouissent
vite aux rayons lumineux d'un brillant soleil. Cela fait que personne
dans nos contrées n'a tenté de faire de nos petits dolmens des temples
ou des antres de génies ou de sorciers ; on n'y a vu que des sépul
tures, ce qui est la vérité. La seule légende que j'ai pu recueillir sur
les dolmens appelés souvent du nom de Palet de Rolland, et aussi
sur certains menhirs (2) est celle d'un géant s'amusant à jeter ces
énormes pierres d'une montagne sur l'autre (3).
Généralement, en effet, nos dolmens et nos menhirs du midi de la
France sont de dimensions plutô

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